Après son mariage, Nostradamus aurait effectué un premier voyage en Italie.

Voyage en Italie
(1548 - 1549)

   La lecture d'un de ses textes nous montre avec quelle aisance Nostradamus pouvait écrire en italien, aussi facilement qu’il rédigeait ses lettres en latin. Par contre, son français semble laborieux, volontairement ou non, et sa syntaxe quelque peu embrouillée. Cependant, à sa décharge, on admet aujourd'hui que cette maladresse et cette inélégance de style est dû en grande partie à l’état de notre langue, qui est encore « primitive », en ce milieu du XVIe siècle.

   On trouve Nostradamus, en 1548, d'abord à Venise.

   Vers la fin de 1548 ou le début 1549, il passa vraisemblablement à Savonne où il rencontra Antoine Vigerchio, « espicier, homme de bien ». A ce précieux Antonio, la « Faculté de la Pharmacaitrie » aurait bien dû, suivant Nostradamus, donner « palme ou laurier », ne fût-ce que pour avoir en outre mis tant de soins à préparer, contre les taches de rousseur, un onguent miraculeux, conseillé par Nostradamus à la femme de « Messer Bernardo Grasso et à la fiancée de Messer Giovanni Ferlino, de Carmagnole », et qui en l'espace d'une nuit agissait d'une façon vraiment surprenante.

   En « l’an mil cinq cens quarante neuf », Nostradamus est encore sur les terres italiennes, à Savonne, où il prescrivit à la sœur du marquis de Finat, la signora Benedetta, une composition de « pignolat en roche », confiture de pignons dont on a la formule au chapitre XXVI du Traité des Fardements et Confitures.

    Les pignons sont les petits fruits des pommes de pin, à saveur de térébenthine.

   Une légende circula. Passant par Savonne, Nostradamus croisa dans la rue un moine nommé Félix Peretti et s'agenouilla respectueusement devant lui. Ce moine inconnu s'étonna, alors Nostradamus lui répondit que c'est ainsi qu'on agit lorsqu'on est en présence de sa Sainteté. Et trente-sept ans plus tard, Peretti devint pape sous le nom de Sextus V (Sixte-Quint) en 1585 !

   On trouve ensuite Nostradamus à Milan. On peut penser que c'est dans cette ville qu'il entendit parler du fameux banquet somptueux et pontifical qu'un certain Seigneur Trivulzio y aurait offert à ses hôtes vers la fin du XVe siècle. Une relation littéraire en avait été faite en latin par un nommé Hermolaüs en 1488 et Nostradamus en devait donner une traduction dans son fameux Traité des Fardements et Confitures.

   Toujours en 1549, Nostradamus poursuit sa route qui le conduit à Gênes, ainsi qu'il l'écrit dans le même recueil.

   Après avoir terminé son premier voyage en Italie, il rentre pour se fixer à Salon-de-Provence, quasi définitivement. Excepté la fameuse randonnée à Paris et une seconde tournée en Italie, Nostradamus va se consacrer maintenant à sa famille, à ses concitoyens, à sa clientèle médicale de Salon, à ses correspondants étrangers et à la publication enfin de ses divers ouvrages.

 

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