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Les adversaires contemporains de Nostradamus |
De tous temps, la célébrité a suscité des jaloux et notre astrophile provençal n'a point échappé à cette mode. Nous pouvons citer quelques-uns de ces contradicteurs de Nostradamus :
- Antoine Couillard
- Hercule le François
- Laurent Videl
- Jean de La Daguenière
- F. Léger Bontemps
- William Fulke
- Francis Coxe
- Conrad Badius
- Jules-César Scaliger
Examinons à présent quelques-uns de ces pamphlets :
* Antoine Couillard :
Les « Prophéties » du Seigneur du pavillon
lez Lorriz...
Paris, Antoine le Clerc et Jean Dallier, 1556
Celui qui s'intitule fièrement le seigneur du Pavillon lès Lorris en Gâtinais, Antoine Couillard, nous présente le plus ancien des pamphlets écrits contre Nostradamus, une sorte parodie des Centuries.
Les Contredicts du Seigneur du pavillon, lez Lorriz en Gastinois, aux
faulses & abbusisves « Prophéties » de Nostradamus...
Paris, Charles l'Angelier, 1560
Dans ce second pamphlet, l'auteur ne nomme Nostradamus que dans le titre de son ouvrage, certainement pour en favoriser la vente, compte-tenu de la nouvelle notoriété de Nostradamus.
* Hercule le François :
Les La première invective du Seigneur Hercule le
François, contre Monstradamus (sic) traduilte du latin.
Lyon, Roux, 1557
Ce « Roux » pourrait être Pierre Roux, d'Avignon, qui imprimera un libelle contre Nostradamus en 1558, à moins qu'il ne s'agisse du libraire lyonnais Michel Roux. Ce dernier avait épousé Antoinette Galland, veuve en premières noces de Benoît Girard. De ce premier mariage, elle avait eu un fils, Paulo Girard, dont Michel Jove fut le curateur... et l'éditeur de la seconde édition de ce pamphlet en 1558, paru également à Paris la même année chez Simon Calvarin.
L'auteur anonyme de ce pamphlet, qui se cache derrière le nom de « Hercule le François » est certainement un protestant. Il attaque violemment le mage provençal pour ses « Prophéties », selon lui, trop favorables aux catholiques. Ces « invectives » étaient courantes à l'époque et celle-ci montre que, dès 1557, Nostradamus était déjà célèbre.
On notera que Nostradamus a répliqué à ce pamphlet dans Les Significations de l'Eclipse de 1559.
* Laurent Videl :
Déclaration des abus, ignorances et séditions de Michel
Nostradamus, de Salon de Craux en Provence...
Avignon, Pierre Roux et Jean Tramblay, 1558
L'auteur, certainement lui-même astrologue professionnel, vu ses longs développements sur la science des astres, accuse Nostradamus d'être non seulement ignorant en astrologie et en médecine, mais il le traite également d'ivrogne. Dans son pamphlet, Videl ne s'en prend non pas aux Centuries de 1555, mais aux almanachs et pronostications parus auparavant.
* Jean de La Daguenière :
Le Monstre d'abus. Composé premièrement en latin par
Maistre Jean de La Daguenière...
Paris, Barbe Regnault, 1558
Le titre en lui-même est une parodie homophonique sur le nom de Nostradamus : Le Monstre d'Abus remplace le Monstradamus du pamphlet de Hercule le François. Ce libelle semble être une attaque calviniste et il est même possible qu'il ait été imprimé à Genève, le « repère des Calvinistes », l'auteur ayant emprunté le nom d'un libraire existant, Barbe Regnault. Nous avons d'ailleurs un exemple de publication abusive, par ce même imprimeur, d'un almanach pour l'année 1563, et attribué à Nostradamus.
Déjà, de son vivant, Nostradamus est prétendu d'origine hébraïque par ses détracteurs :
« ... ces tant evidentes menteries descrites en voz petitz pacquetz annuelz, qui sentent encores leur Judaisme a pleine gorge... retaillat terme se me semble dequoy on use fort peu souvent ailleurs qu'en Provence. Et qui n'est propre qu'a ceux qui sont yssus, descendus, & extraictz des tribus & races de Judee... »
* F. Léger Bontemps :
Brief discours contre la vanité et abus d'aucuns trop
fondéz & abuséz en l'astrologie judiciaire...
Paris, Pierre Gautier, 1559
Le frère Léger Bontemps, religieux à Dijon, s'élève ici contre l'influence sociale des almanachs et de l'astrologie judicaire. Dans son discours, il semble viser Nostradamus.
Même outre-manche, Nostradamus a fait l'objet de plusieurs attaques. Nous pouvons citer :
* William Fulke :
Antiprognosticon that is to saye, an Invectiue agaynst vayne and
unprofitable predictions of the Astrologians as Nostrodame...
Londres, 1560
Le frère Léger Bontemps, religieux à Dijon, s'élève ici contre l'influence sociale des almanachs et de l'astrologie judicaire. Dans son discours, il semble viser Nostradamus.
* Francis Coxe :
A short Treatise declaringe the detestable wickednesse of magicall
sciences, as Necromancie, Conjurations of spirites...
Londres, J. Alde, 1561
Ce dernier livret s'inspire de l'Antiprognosticon de Fulke. L'auteur s'en prend nommément à Nostradamus.
* Pamphlet anonyme :
anonyme : Cantique spirituel, et consolatif A Monseigneur le Prince de
Condé. Avec... La declination des Papes, Contrepronostication à celle de
Nostradamus...
Reims, 1561
Ce dernier livret s'inspire de l'Antiprognosticon de Fulke. L'auteur s'en prend nommément à Nostradamus.
* Conrad Badius :
Les Vertus de notre Maître Nostradamus, en rimes...
Paris, 1562
Cette satire, vraisemblablement publié à Orléans, appartient à la campagne de libelles protestants qui s'en prenaient notamment aux déclarations de Ronsard, favorables au prophète provençal. Fondateur d'une imprimerie à Genève avec Robert Estienne et très actif dans la polémique antipapiste, Conrad Badius rangeait Nostradamus, au moment de la première guerre civile, du côté catholiques. Voici un extrait de son libelle.
J'oublioy de dire en un mot
Qu'il rime comme poix en pot :
Mais pour un diseur de matines
Il couppe mal ses feminines.
Ses vers sont faicts à estrivière
Fort courts devant et longs derriere,
Et sont naiz soubs tel horizon
Qu'il n'y a ny sens ny raison :
Tellement que ce docte Homere
Semble estre fils de sotte mere
Qui jadis rimoit en dormant,
Ou plustost dormoit en rimant.
* Jules-César Scaliger :
Viri clarissimi poemata...
1574
Ce recueil de poèmes de Jules-César Scaliger, composé avant 1558, comporte trois épigrammes dirigés contre Nostradamus, dans lesquels le célèbre et hargneux philologue exprime sa profonde jalousie, voire sa haine, envers l'astrologue de Salon-de-Provence qui avait acquis une plus grande renommée que lui :
De Nostradamo
Cur Nostradamus se esse ait prophetam ?
Quia dicit ortum a beniamin prophetis.
Quod si Mahomet, qui fuit propheta
Bis Nostradamus sic erit propheta.
In Nostradamum
Credula, quid spectas, quid spectas pendula verbis,
Gallia, Iudoea quoe blatit arte furor ?
Tot regum veterum spol˙s, tot onusta recentum,
Hoc tua clara feres ludere sceptra scelus ?
Nonne vides linguam impuri nebulonis inanem ?
Huncne tuam pateris ludificare fidem ?
Vtrum futitius, pectus ne nocentis Agyrta,
An tu, quoe toties falsa fouere potes ?
Quod si es tam facilis, nolis ut velle dolere :
Saliem non etiam posse dolere, dole.
In Nostradamum
Si Nostradamus, quid pudere sit, nescit :
Quod est paratum, nec reconditum & proesens,
Quanam futura notione mentitur ?
Rappelons que Scaliger fut un « ami » de Nostradamus du temps oů ce dernier exerçait la médecine à Agen, entre 1534 et 1539
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