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Les principales éditions
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XVIe siècle
Vous trouverez ci-après une sélection des éditions des Centuries du XVIe siècle :
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus
Lyon, Macé Bonhomme, 1555
Un exemplaire de cette première édition, sous la cote Y 4621, était conservée à l'ancienne Bibliothèque de la Ville de Paris installée à l'Hôtel de Ville, mais l'édifice fut détruit en 1871. Un autre exemplaire, sous la cote 28614, se trouvait à la Bibliothèque Mazarine, mais il manque depuis juin 1887. L'exemplaire acheté le 15 octobre 1889 par l'abbé Hector Rigaux, curé de la petite commune d'Argoeuvres, près d'Amiens, fut vendu 12310 Francs à l'Hôtel Drouot le 17 juin 1931.
C'est en septembre 1982 que nous avons enfin localisé un exemplaire de cette célèbre édition à la Bibliothèque de Vienne en Autriche, sous la cote 254 154 - a. fid. (44 - 132). En juillet 1983, nous avons localisé un second exemplaire à la Bibliothèque d'Albi (Tarn), sous la cote 12 426 R du Fonds Rochegude. Ce sont les deux seuls exemplaires au monde qui subsistent aujourd'hui dans les bibliothèques publiques. Un an plus tard, en 1984, l'Association lyonnaise des Amis de Michel Nostradamus éditera un fac-similé de cette première édition, avec les variantes des deux exemplaires et une préface que nous avons rédigé à cette occasion. La sortie de l'ouvrage en juillet 1984 provoquera une dépêche de l'AFP (3 octobre 1984), reprise et développée par de nombreux journaux, et la tenue des « Premières Journées Nostradamus » à Salon-de-Provence.
Macé Bonhomme avait le privilège d'exclusivité pour deux ans. Il semblerait qu'il fut respecté. Cependant, le bibliographe lyonnais Baudrier pense que l'édition 1555 a été partagée et tirée avec le nom de deux imprimeurs, Macé Bonhomme ayant largement pratiqué le partage des éditions pendant toute sa carrière : il s'agit peut-être de l'hypothétique édition 1555 à Avignon, chez Pierre Roux (?), aujourd'hui disparue.
Ce premier recueil de prophéties s'ouvre par une épître - en guise de préface - de Nostradamus à son fils César, datée du 1er mars 1555. Ensuite, le livre contient les trois premières centuries renfermant chacune 100 strophes de 4 vers de 10 syllabes (quatrains) et les 53 premiers quatrains de la IVe centurie.
Pour en terminer avec cette première édition des Prophéties, précisons que Macé (ou Mathieu) Bonhomme fut imprimeur et libraire à Lyon entre les années 1542 et 1569. Il confia la direction d'un atelier d'imprimerie d'Avignon à son frère cadet Barthélémy, qui l'occupa jusqu'à sa mort, en 1557, ce qui a pu faire penser à certains auteurs que ce dernier fut l'éditeur de la troisième édition des Centuries à Avignon, édition aujourd'hui disparue.
* Edition « Avignon - 1555 » :
Les Merveilleuses Prédictions de M. Michel Nostradamus,
divisées en quatre centuries...
Avignon, Pierre Roux, 1555
Cette édition, dont l'existence est controversée, aurait paru en Avignon chez Pierre Roux, en 1555, d'après le bibliographe Daniel Ruzo, qui suppose le titre ci-dessus. Mais, à notre avis, ce titre est très peu vraisemblable. Les frontispices des éditions 1555 et 1557 sont nettement moins pompeux. Cette édition, aujourd'hui disparue, se trouve cependant mentionnée à la fin des deux éditions suivantes :
1/ Anvers, François de Saint-Jaure, 1590 :
« Fin des Professies de Nostradamus réimprimées de nouveau sur l'ancienne impression imprimée premièrement en Avignon par Pierre Roux, imprimeur du Légat en l'an mil cinq cens cinquante cinq... »
2/ Rouen, Pierre Valentin, S.d. :
« Fin des Centuries et Merveilleuses Prédictions de Maistre Michel Nostradamus, de nouveau imprimées sur l'ancienne impression, premièrement imprimée en Avignon, par Pierre le Roux. »
Cette édition fut peut-être reproduite par Raphäel du Petit Val (Rouen, 1588), laquelle - comme celle de Lyon - se termine par le 53ème quatrain de la IVème Centurie. On notera ici que la dédicace à César est datée du 22 juin 1555, alors que l'édition de Lyon indique la date du 1er mars 1555.
* Edition « Avignon - 1556 » :
Les Grandes et Merveilleuses Prédictions de M. Michel
Nostradamus...
Avignon, Pierre Roux ou Macé Bonhomme, 1556
C'est le titre de cette édition introuvable, d'après Daniel Ruzo, qui l'emprunte à celle de Raphaël du Petit Val en 1588. Pour nous, si cette édition a existé, ce titre reste aussi peu vraisemblable que le précédent. Pour le dire d'une autre manière, la sobriété dans les titres des éditions 1555 et 1557 est plus authentiquement nostradamienne.
Si nous en croyons le titre des éditions de Rouen (1649), de Leyde (1650), et d'Amsterdam (1667 et 1668), cette édition fut imprimée en Avignon en 1556.
Certains auteurs pensent que cette édition fut publiée chez le frère de Macé Bonhomme, Barthélémy, tel Jacques Betz dans son Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au seizième siècle (Avignon). Daniel Ruzo pense que cette édition - qui devait, selon lui, comporter sept centuries - fut imprimée par Pierre Roux.
* Edition Sixte Denyse :
Les Quatrains ou Prophéties de Nostradamus
Lyon, Sixte Denyse, 1556
Malgré nos patientes recherches, cette édition reste introuvable. Son unique mention bibliographique est celle que l'on trouve dans le Premier volume de la Bibliothèque du Sieur de la Croix du Maine.
S'agit-il de la première édition composée de sept centuries qu'Antoine du Rosne devait copier l'année suivante ?
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Dont il en y (sic)
à trois cents qui n'ont encores jamais esté imprimées.
Lyon, Antoine du Rosne, 1557
C'est en juillet 1983 que nous retrouvé la trace d'un premier exemplaire de cette édition à la Bibliothèque Széchénuyi de Budapest en Hongrie (cote Ant. 8192).
Le comte Klinckowstroem avait étudié l'exemplaire de la Bibliothèque de Münich, sous la cote : 8° Astr. P 98, mais qui a curieusement disparu pendant la Seconde Guerre mondiale. On a pensé que cet exemplaire pouvait se trouver dans une des caisses de livres qui quittèrent Berchtesgaden, résidence de Hitler. Mais peut-être a-t-il été dérobé par des soldats soviétiques ?
C'est en novembre 1983 que nous avons retrouvé la trace d'un second exemplaire à la Bibliothèque Lénine à Moscou. Ces deux exemplaires sont absolument identiques et proviennent d'un même tirage.
En 1993, les Editions Michel Chomarat ont réédité en fac-similé l'exemplaire de Budapest, avec une préface que nous rédigé à cette occasion.
Il existe un troisième exemplaire de l'édition publiée par Antoine du Rosne, conservé à la Bibliothèque d'Utrecht (Pays-Bas), mais comportant trois quatrains supplémentaires par rapport à l'exemplaire de Budapest : le fameux quatrain latin, non chiffré, inséré dans la centurie VI, après le 99ème, et les deux quatrains numérotés 41 et 42 de la VIIème centurie.
Si l'édition 1555 comportait 353 quatrains, malgré ses tirages distincts (ex. Vienne et Albi), la présente édition en comporte 642, dans la version datée du 6 septembre 1557 (ex. Utrecht), et 639 dans celle datée du 3 novembre 1557 (ex. Budapest).
Nous retrouverons le sous-titre : « Dont il y en a trois cents qui n'ont encore jamais esté imprimées » dans pratiquement toutes les éditions ultérieures. Dorénavant, les deux parties (I-IV et IV-VII) resteront réunies en un seul livre, avec un seul numérotage, et une seule préface, celle de la première édition, datée du 1er mars 1555.
* Edition « Lyon - 1558 » :
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Centuries VIII. IX. X.
Qui n'ont encore jamais esté imprimées.
Lyon, 1558
Avec cette édition, nous en arrivons au point le plus controversé de l'histoire des éditions des Prophéties. Cette édition est mentionnée, notamment, dans les éditions de Rouen (1649), de Leyde (1650), d'Amsterdam (1667 et 1668) et de Paris (1668).
Est-ce que cette édition, dont aucun exemplaire ne nous est parvenu, a réellement existé ? Personnellement nous le pensons.
Cette édition devait comprendre les centuries VIII, IX et X, précédées d'une épître dédicatoire à « Henry, Roy de France Second ». Essayons de préciser quelques points.
Dans Les merveilleux quatrains de Nostradamus (1925), Colin de Larmor se réfère à Anatole Le Pelletier (1867) :
« La première édition complète est celle de Pierre Rigaud, vraisemblablement de 1558, tirée à peu d'exemplaires, peut-être pour la cour de Henri II ; il en fit, d'après Le Pelletier, une seconde réimpression en 1566, année de la mort de Nostradamus. » (p 27)
Il n'est guère probable que Le Pelletier ait pu voir un ouvrage édité par Pierre Rigaud en date de 1558, car Pierre, fils de Benoît Rigaud, Rigaudn'a agi comme imprimeur qu'après la mort de son père en 1597. Le Pelletier cite, par ailleurs, un extrait de la Dissertation Bibliographique d'Eugène Bareste (1840) :
« La Bibliothèque royale possède une très ancienne édition des Centuries de Nostradamus. On prétend qu'elle est de 1558; mais nous ne le pensons pas, car elle a été probablement faite l'année même de la mort de l'auteur, c'est-à-dire en 1566. Quoi qu'il en soit, ce petit livre très bien conservé est un bijou bibliographique. Il porte le titre suivant: Prophéties de M. Michel Nostradamus dont il y en a trois cens qui n'ont encore jamais esté imprimées. A Lyon chez PIERRE RIGAUD, ruë Mercière, au coing de la rue Ferrandière... » (tome 1, p. 32)
Cet ouvrage que cite Bareste, n'a été publié, ainsi que nous l'avons montré dans notre enquête bibliographique, que vers les années 1600 et non en 1566. On peut d'ailleurs s'étonner qu'un expert et éditeur-imprimeur aussi sérieux que Le Pelletier se soit laissé abuser, à la fois par les affirmations erronées de Bareste, et par l'ouvrage qu'il eut entre les mains, qu'il date fautivement de 1566, qu'il considéra comme une «édition-princeps », et qui a servi de base à son ouvrage, lequel est resté une quasi-référence, pour la quasi-totalité des commentateurs jusqu'à nos jours !
L'existence de cette édition de 1558, aujourd'hui contestée par plusieurs auteurs, serait cependant très vraisemblable. En effet, on ne voit pas pourquoi la Lettre à Henry Second, en tête des centuries VIII, IX et X, datée du 27 juin 1558 par Nostradamus, n'aurait pas été publiée du vivant de l'astrologue provençal et du roi de France ?
Jean Monterey, dans son Nostradamus prophète du XXe siècle (1961) pense que « l'édition hypothétique de 1558, qui aurait contenu pour la première fois la Lettre à Henry Second... est en réalité fantôme » (pp. 276 - 277). Sa raison est que l'édition de Barbe Regnault (Paris, 1560-1561) ne comporte pas cette Lettre. L'argument devient caduc quand on sait que cette édition parisienne est non seulement incomplète, mais surtout que l'éditeur, ainsi que nous l'avons montré, a toujours réalise des copies de Nostradamus qu'il a falsifié à sa guise.
Bien sûr, la plupart des nostradamistes qui admettent la réalité de l'édition de 1558 se réfèrent directement ou indirectement aux affirmations erronées de Le Pelletier et de Bareste. Mais, c'est justement l'existence de cette fameuse préface qui représente notre argument principal, quant à l'existence de l'édition de 1558. Pourquoi écrire une préface à l'adresse d'un certain « Henry Second », si Nostradamus ne la faisait pas publier avant la mort, en juillet 1559, du souverain de France Henri II, soit un an exactement après la composition de cette dédicace ?
Par ailleurs, Nostradamus entretenait d'excellents relations avec la reine de France, depuis sa visite à la Cour en 1555 : citons les dédicaces à Catherine de Médicis et à Henri II des almanachs et pronostications pour 1557, datées du 13 Janvier 1556.
Quant à savoir si cette épître adressée à un « Henry Second » ( est bien destinée à Henri II ou à un futur roi de France, c'est une autre problème qui n'a pas sa place dans cette Bibliographie.
Un autre argument apporté par Pierre Brind'Amour, dans son Nostradamus astrophile (1993), sur la parution, avant 1563, de la Lettre à Henry Second et des Centuries VIII, IX et X se trouve justement dans le faux Almanach pour 1563 publié par Barbe Regnault. En effet, dans l'épître dédicatoire à François de Lorraine, le faussaire emprunte à la fois au Traité des Fardements, à l'Epître à César et à la Lettre à Henri II : l'affirmation que la divination provient de la « fureur » et du « naturel instinct » revient trois fois dans l'Epître à Henri II, mais jamais dans l'Epitre à César.
Nous pouvons décrire cette édition parce que Benoît Rigaud, qui en fut probablement l'éditeur, l'a reproduite un grand nombre de fois. Elle contient donc trois centuries complètes, et son titre « Les Prophéties de M. Michel Nostradamus » est accompagné du sous-titre « Centuries VIII. IX. X. qui n'ont encores jamais esté imprimées ».
Cette troisième partie, imprimée, dès 1568, à la suite des deux premières (centuries I - IV et IV - VII) à l'intérieur d'un volume unique, n'en conservera pas moins, pendant plus de cinquante ans, un numérotage des pages séparé. C'est pour nous un argument supplémentaire de l'existence de cette édition de 1558, et c'est aussi la preuve que cette troisième partie a été imprimée sous la forme d'un recueil distinct, à cette date, et du vivant de Nostradamus.
* Edition Jean de Tournes :
Les Prophéties en dix centuries par Michel Nostradamus
Lyon, par Jean de Tournes, 1558
Cette édition est uniquement signalée par Alfred Cartier dans sa Bibliographie des De Tournes, dont il affime qu'un exemplaire se trouverait à Lyon ! Malgré toutes nos recherches, dans cette cité mystique où nous demeurons, nous n'avons retrouvé aucune trace de cette édition.
Les éditions imprimées par Pierre Leffen (Leyde, 1650) et Daniel Winkeermans (Amsterdam, 1667), éditées toutes les deux d'après l'édition lyonnaise de 1558, comme il est indiqué sur leur page de titre respective, ne précisent pas le nom de l'éditeur de 1558. Il pourrait s'agir, non de De Tournes, mais de Benoît Rigaud.
* Edition « Avignon - 1558 » :
La plupart des imprimeurs et bibliographes ont supposé l'existence d'autres éditions, publiées cette fameuse année 1558, mais aucune n'est parvenue jusqu'à nous.
On a, notamment, supposé une édition publiée en Avignon, car mentionnée sur l'édition de Jean Ribou (Paris, 1668) : « Reveues & corrigees suivant les premières éditions imprimées en Avignon en l'an 1558 & à Lyon en l'an 1558 & autres », ainsi que sur celle de Turin (1720). Nous n'avons pas trouvé d'autres citations bibliographiques antérieures.
* Edition Barbe Regnault :
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus : Dont il y en a trois
cens qui n'ont encores esté imprimées, lesquelles sont en ceste présente
édition. Reveues & additionnées par l'autheur, pour l'an mil cinq cens
soixante & un, de trente neuf articles à la dernière centurie.
Paris, Pour Barbe Regnault, 1560
Cette édition, dont un exemplaire aurait été vendu 12 sols à la vente Gersaint de 1750, a aujourd'hui disparu. Elle est connue par des reproductions, sans doute fidèles, de 1588 à 1589.
Si cette édition a réellement vu le jour et si ses rééditions sont réellement fidèles, il apparaît que l'éditeur parisien n'a point connu l'édition lyonnaise d'Antoine du Rosne (1557), puisque les copies de 1588 et 1589 ne nous donnent que 74 quatrains pour la VIe centurie. De là à penser qu'il n'a point connu l'édition lyonnaise de 1558 avec la préface à Henri II - que les copies de 1588 et 1589 ne reproduisent pas - il n'y a qu'un pas que nous sommes tenu de franchir.
Les diverses publications de Barbe Regnault sur Nostradamus procèdent d'une bien curieuse manière, de celle d'éditeurs peu scrupuleux, qui éditent des textes provenant de plusieurs publications antérieures, avec souvent un changement de l'ordre des vers des quatrains, afin de dissimuler l'imposture.
La phrase « Revues et additionnées par l'autheur pour l'an mil cinq cens soixante & un, de trente-neuf articles à la dernière centurie » du titre n'est évidemment pas exact ; il semble qu'elle fasse allusion à 39 quatrains pour la VIIème centurie, alors que nous savons que l'édition lyonnaise de 1557 en comportait 40 et 42. Ce membre de titre reproduit-il le titre d'une édition antérieure ayant comporté 39 quatrains à la VIIème centurie ?
La date de 1561 se lit à la fin du livre.
* Recueil de François Gruget :
Recueil des prophéties et révélations tant
anciennes que modernes, lequel contient un sommaire des révélations de Sainte
Brigide, saint Cyrille et plusieurs autres saints et religieux personnages
Paris, Robert Le Mangnier, 1561
Nous évoquons la publication de ce « recueil », car il sera repris en 1575 par un imposteur dont nous reparlerons Michel Nostradamus dit le Jeune, puis inclus, dès 1611, dans les éditions des Centuries.
Nous allons maintenant décrire les plus célèbres, autant que les plus rares, des éditions des Prophéties, celles d'une famille de libraires-éditeurs : les Rigaud.
Benoît Rigaud avait sa boutique à Lyon, au coin de la rue Mercière et de la rue Ferrandière. En visite dans cette ville en 1557, Nostradamus a sans doute fait la connaissance de cet éditeur, qui a imprimé, nous le pensons, l'édition de 1558 des Centuries. A la mort du mage provençal, Benoît Rigaud fera publier, en 1568, une édition complète des Prophéties. A la mort de Benoît, le 23 mars 1597, ses fils continueront d'éditer sous le nom des « héritiers de Benoist Rigaud » jusque vers 1600, quand l'un d'entre eux, Pierre Rigaud, ouvre sa propre maison d'édition.
Tout se passe comme si Benoît Rigaud avait joui de l'exclusivité de l'édition des Centuries pendant vingt ans, de 1568 à 1588, si on excepte l'épisode Barbe Regnault et l'hypothétique édition de 1558. Il continua d'imprimer des éditions toutes semblables, quant au texte, mais présentant de légères altérations dans les vignettes et dans de petits détails typographiques. Pour plus de précisions, on se reportera à Notre Répertoire Chronologique Nostradamique (1990, pp. 82 - 90).
Trois de ces éditions pourraient être anti-datées de 1568 : ce sont les Editions A, B et C. Elles auraient été publiées chez P. Roussin, selon Baudrier, qui signale une autre édition sans date (Edition B 1). Nous ne les avons pas eu entre les mains, malheureusement.
La dernière édition réalisée par Benoît Rigaud porte une date sur le 1er frontispice : 1594 et une seconde date sur le 2ème frontispice : 1596. Benoît a vraisemblablement abandonné la direction de son affaire entre ces deux dates.
Pendant exactement vingt ans, les Centuries de Nostradamus n'ont donc été publiées qu'à Lyon. La parution, après ce délai, des éditions de Raphaël du Petit Val (Rouen, 1588 et 1589), de Nicolas Roffet (Paris, 1588), de Pierre Menier (Paris, 1588 et 1589), de Charles Roger (Paris, 1589), de Jacques Rousseau (Cahors, 1590) et de François de Saint-Jaure (Anvers, 1590), fait éffectivement penser à une exclusivité accordée à Benoît Rigaud par Nostradamus ou sa famille, et qui aurait pris fin en 1588.
Voici le titre générique des éditions de Benoît Rigaud :
1ère partie
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Dont il y en a trois
cents qui n'ont encores jamais esté imprimées. Adioustées de nouveau par
ledict autheur.
Lyon, Benoist Rigaud, 1568
La première partie (126 pages) comporte la Préface à César et les centuries I à VII. La deuxième partie (76 pages) comporte la Lettre à Henry Second et les centuries VIII à X.
Les sept premières centuries sont réunies et portent un même numérotage formant le premier livre(126 pages), qui a pour préface la Lettre à César et porte à son frontispice deux sous-titres : « Dont il y en a trois cents qui n'ont encores jamais esté imprimées » et « Adioustées de nouveau par ledict autheur ».
Le premier sous-titre avait paru dès 1557 dans l'édition lyonnaise d'Antoine du Rhône.
Les trois dernières centuries constituent un deuxième livre (76 pages) qui reproduit sans doute l'édition de 1558, vraisemblablement du même éditeur.
Bien que les deux livres soient présentées en un seul volume, cette troisième partie porte un numérotage des pages séparé de celui du premier livre. C'est une raison supplémentaire de penser qu'il s'agit là de la réédition d'une édition antérieure ?
Ce second ouvrage porte en préface la Lettre à Henry Second et à son frontispice, le même titre que le premier livre, avec en sous-titre, « Centuries VIII. IX. X. Qui n'ont encores jamais esté imprimées ».
On trouvera ci-après les cotes des exemplaires distincts des éditions de Benoît Rigaud, publiées en 1568, et que nous avons retrouvé et identifié dans diverses bibliothèques :
* 1/ B. Grasse : Rés 12597, B. Grenoble : T 81 Rés (uniquement 2ème partie)
* 2/ B. Chateauroux : B 344, B. Lyon : Rés. 811 007, B. Marseille : Rés. 14 205
* 3/ B. Arbaud (Aix-En-Provence) : S 389
* 4/ B. Dresde (Allemagne) : Mag. 552,2, B. Schaffhausen (Suisse) : H 63
* 5/ B. Méjanes (Aix-En-Provence) : Rés S. 116
* 6/ B. Arbaud (Aix-En-Provence) : S. 389
* Edition Veuve Nicolas Roffet :
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus : Dont il y en a trois
cens, qui n'ont encores esté imprimées, lesquelles sont en ceste présente
édition. Reveues & additionnées par l'autheur pour l'an mil cinq cens
soixante & un, de trente neuf articles à la dernière centurie.
Paris, Veuve Nicolas Roffet, 1588
La Préface est datée du 1er mars 1557, alors que, depuis l'édition lyonnaise de 1555, elle est datée du 1er mars 1555. Par ailleurs, si dans ces éditions, Nostradamus indique que ses prophéties durent jusqu'à l'an 3797, dans cette présente édition, publiée vingt ans exactement après l'édition complète de Benoît Rigaud, la date de la fin des prophéties devient « 3767 ».
La composition de cette édition est suffisamment curieuse pour être notée :
- centuries I à III complètes
- centurie IV : 53 quatrains, comme pour
l'édition de 1555
- centurie IV : quatrains n°s 54 à 100
- centuries V et V complètes
- centurie VI : 71 quatrains
- centurie VII : n°s 72 à 83
Dans cette centurie VII, on a insère 12 quatrains qui n'en ont jamais fait partie. Le n° 72 (non numéroté, mais supposé comme tel par rapport aux suivants) appartient à une autre centurie : (VI.31). Les autres sont ceux qui devaient être publiés comme présages pour l'Almanach pour 1561. Nous ignorons pourquoi ils furent supprimés de l'almanach imprimé par Barbe Regnault, et intégrés dans l'édition 1561 des Centuries.
N° 73 (février 1561 - les vers sont inversés :
vers 1 et 2 en 3 et 4)
N° 74 (mars 1561)
N° 75 (avril 1561)
N° 76 (mai 1561)
N° 77 (juin 1561)
N° 78 (juillet 1561)
N° 79 (août 1561)
N° 80 (septembre 1561)
N° 81 (octobre 1561 - les vers sont inversés : vers 1
et 2 en 3 et 4)
N° 82 (novembre 1561 - les vers sont inversés : vers 1
et 2 en 3 et 4)
N° 83 (décembre 1561 - les vers sont inversés :
vers 1 et 2 en 3 et 4)
- Centurie VIII : n°s 1 à 6
Nous ignorons d'où proviennent ces six quatrains. Nous les reproduisons tel quel pour l'information du lecteur :
N° 1 (non numéroté)
N° 2
N° 3
N° 4
N°5
N°6
Quelques remarques
sur cette édition : - Les quatrains (I.82) et (IV.99) ne sont pas numérotés - Le quatrain (II.62) est remplacé par (II.28), mais l'ordre des
vers est changé - Cette édition supprime 12 quatrains de la IIIe centurie : 18, 19,
33, 34, 35, 36, 38, 39, 40, 41, 42, et 49 qui sont remplacés par des quatrains
répétés : 11 de la centurie I : 59, 61, 21, 87, 23, 64, 44, 16, 20, 83, et
58, et un de la IIe centurie: 27 - Cette édition supprime 5 quatrains de la Ve centurie : 16, 17, 18,
19 et 20, et les remplace par (III.30), (II.45), (II.24), (II.40) et (III.25) - La VIe centurie va jusqu'au quatrain 71 dans cette édition. Mais,
dans ces quatrains, on en a supprimé 21 : 27, 28, 29, 30, 31, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49,
50, 51, 52, 53, 65, 66, 67, 68 et 69, et on les a remplacé respectivement par (VI.30),
(VI.31), (IV.29), (IV.28), (IV.31), (IV.95), (IV.64), (IV.68), (IV.67), (IV.66), (IV.65), (V.8),
(IV.13), (IV.14), (IV.15), (III.90), (III.65), (IV.35), (III.71), (IV.36) et (IV.33). - Dans tous ces quatrains répétés, l'ordre des vers a
été changé pour dissimuler la répétition, sauf pour les
quatrains (VI.30) et (VI.31) mis en lieu et place de (VI.27) et (VI.28). - Onze des douze quatrains de la VIIe centurie ont donc été
empruntés par Barbe Regnault à l'Almanach pour 1561. L'éditeur des
éditions troyennes a certainement retrouvé huit de ces quatrains dans ceux
commentés par Jean-Aimé de Chavigny dans sa Première face du Janus
François (1594), puis réduisit à quatre les quatrains qu'il imprima à la
suite de la centurie VII avec le sous-titre suivant : « Autres quatrains tirez de 12
soubz la centurie septiesme : dont en ont esté rejectez 8 qui se sont trouvez ès
centuries précédentes« (Voir 1605). - Il est étonnant que cette substitution se soit poursuivie dans
toutes les éditions des Prophéties, du début du XVIIe siècle
jusqu'à nos jours ! - Les six quatrains placés après la VIIIe centurie se
trouvent dans les mêmes éditions troyennes, repris de l'édition de 1561 ou
de ses copies de 1588 et 1589, intitulés : « Autres quatrains cy devant
imprimez soubz la centurie huictiesme ». - Il est cependant remarquable de constater, dans cette édition,
que le quatrain 53 de la IVe centurie termine une page, et une autre partie des Centuries
débute, avec le quatrain (IV.54), précédé du sous-titre :
« Prophéties de M. Nostradamus, adjoustées outre les
précédentes impressions ». On peut légitimement se demander s'il
n'a pas existé, après la publication du premier recueil de 1555 (s'arrêtant
justement au 53e quatrain de la IVe centurie), et avant l'édition de 1557
(s'arrêtant au 40 ou 42ème quatrain de la VIIe centurie), une autre édition
comprenant justement cette seconde partie (s'arrêtant au 71ème quatrain de la
VIe centurie) ! * Edition Pierre Ménier - 1588 : Les Prophéties de M. Michel Nostradamus : Dont il y en a trois
cens, qui n'ont encores esté imprimées, lesquelles sont en ceste présente
édition. Reveues & additionnées par l'autheur pour l'an mil cinq cens
soixante & un, de trente neuf articles à la dernière centurie.
Il manque les deux premiers vers du quatrain (VIII.5), lesquels sont
manuscrits dans l'exemplaire de la Bibliothèque Mazarine. Cette édition comporte
74 quatrains à la VIe centurie. Les n°s 72, 73 et 74 n'apparaissent point dans les
éditions suivantes de Pierre Menier et Charles Roger. Cette édition est donc
pratiquement identique à la précédente. * Edition Raphaël du Petit-Val : Les Grandes et Merveilleuses prédictions de M. Michel
Nostradamus divisées en quatre centuries. Esquelles se voit représenté une
partie de ce qui se passe en ce temps, tant en France, Espaigne, Angleterre, que autres parties
du monde.
Cette édition n'est pas citée par Brunet et par les
nombreuses bibliographies que nous avons consulté. Le péruvien Daniel Ruzo
possèdait le seul exemplaire connu. La Préface à César est datée du 22 juin (au
lieu du 1er mars) 1555, et il manque les quatrains 44, 45, 46, 47 de la centurie IV qui se
termine par le quatrain 53. Cette édition comporte donc 349 quatrains pour se terminer
typographiquement à la dernière page du dernier cahier. * Edition Pierre Ménier - 1589 : Les Prophéties de M. Michel Nostradamus : Dont il y en a trois
cens qui n'ont encores esté imprimées, lesquelles sont en ceste présente
édition. Reveues & additionnées par l'auteur, pour l'an mil cinq cens
soyxante &338; un, de trente-neuf articles à la dernière centurie.
* Edition Charles Roger : Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Dont il y en a trois
cens qui n'ont encores esté imprimées, lesquels (sic) sont en ceste
présente édition. Reveues & additionnées par l'autheur, pour l'an mil
cinq cens soixante & un, de trente neuf articles à la dernière centurie.
Edition manifestement copiée sur celle de Nicolas Roffet (1588), si
on excepte une petite différence dans la disposition des divers en-têtes aux
centuries et quelques menus corrections. Nous pensons que ces dernières éditions publiées en
1588 et 1589 sortent d'une même imprimerie parisienne. Nous pourrions nous interroger sur ces publications reproduisant
l'édition (hypothétique ?) de 1561. Est-ce que la situation politique en France est responsable de ces
diverses éditions ? Le 5 décembre 1560, le roi de France meurt, et le 23
décembre 1588, c'est l'assassinat du duc de Guise ; puis, dans la nuit du 1er au 2 août
1589, c'est au tour du roi Henri III, ce qui aurait pu provoquer une situation politique
identique à celle de 1561. Après la mort de François II, les Guise qui
étaient puissants sous ce règne, ont perdu beaucoup avec le changement de
règne. Et après la mort de Henri III, la couronne revenait à un prince
protestant. Nous soulignons ces concordances sans plus. L'étude attentive des six
quatrains ajoutés à la centurie VIII permettrait peut-être de nous mettre
sur la piste. * Edition Raphaël du Petit Val - 1589 : Les Grandes et Merveilleuses Prédictions de M. Michel
Nostradamus, dont il en y a trois cens qui n'ont encores jamais esté imprimées.
Esquelles se voit représenté une partie de ce qui se passe en ce temps, tant en
France, Espaigne, Agleterre, que autres parties du monde.
Dans l'exemplaire unique, mais incomplet, de Daniel Ruzo, la centurie VI
va jusqu'au quatrain 96. Cet exemplaire se compose de 8 cahiers de 8 folios chacun. Sans doute
manque-t-il un demi-cahier, soit 4 folios pour arriver au quatrain (VII.36) et 1 folio de plus
pour arriver au quatrain (VII.40) ou (VII.42), ou bien, il y a 39 quatrains à la
centurie VII et il reste un folio blanc. L'exemplaire de Ruzo semble prouver l'hypothèse
selon laquelle le cahier manquant se serait composé de 6 folios, car la garde du
début est double et la garde finale est simple comme cela devrait être si le texte
se terminait par un feuillet blanc. * Edition Jacques Rousseau : 1ère partie
2ème partie
Cette édition reproduit les éditions de Benoît Rigaud,
en deux parties. * Edition François de Saint-Jaure : Les Grandes et Merveilleuses Prédictions de M. Michel
Nostradamus, dont il en y (sic) a trois cens qui n'ont encores jamais esté
imprimées. Esquelles se voit representé une partie de ce qui se passe en ce temps,
tant en France, Espagne, Angleterre, que autres parties du monde.
La Préface à César est datée du 22 juin
1555. La centuries VI comporte 99 quatrain et il manque le quatrain latin. La
centurie VII comporte les quatrains numérotés de 1 à 35, mais il manque
les quatrains 3, 4, 8, 20 et 22, de sorte que le quatrain numéroté 35 correspond
ainsi au n° 40 (qui est le nombre de quatrains de l'édition de 1557). Cette édition est intéressante, car elle nous permet, avec
celles de Raphaël du Petit Val (1588 et 1589), de connaître peut-être les
éditions d'Avignon avec les sept premières centuries. L'édition porte à la fin la mention suivante : « Fin des professies de Nostradamus reimprimées de
nouveau sur l'ancienne impression imprimée premièrement en Avignon par Pierre
Roux, imprimeur du Legat en l'an mil cinq cens cinquante cinq... » * Edition Benoît Rigaud (1594 - 1596) : 1ère partie
2ème partie
Baudrier, qui avait étudié l'exemplaire de l'abbé
Rigaud, décrit chaque partie comme un exemplaire séparé. Mais il s'agit
vraisemblablement de deux parties d'une même édition, parce que toutes les
éditions de Benoît Rigaud qui nous sont parvenues ont toujours
présenté les deux parties des Centuries en un seul volume, avec deux frontispices
et le numérotage séparé. Il est vraiment curieux de constater que pendant 26 ans Benoît
Rigaud date ses éditions de 1568, ou bien il ne les date pas du tout. La dernière
édition portera deux dates : 1594 et 1596 ; il existe d'autres cas semblables au XVIe
siècle : le propriétaire ou l'un des associés d'une imprimerie ayant
changé pendant la réalisation d'un ouvrage, celui-là porte deux dates. L'édition suivante sera publiée par « les
héritiers de Benoist Rigaud ». Entre 1594 et 1596, Benoît Rigaud
abandonne à l'un de ses fils, Pierre, la direction de l'imprimerie. On notera que l'exemplaire que possédait klinckowstroem se trouve
aujourd'hui à la Bibliothèque Harry Price (Londres). * Edition Héritiers de Benoît Rigaud : 1ère partie
2ème partie
Cette édition comporte 942 quatrains. On peut noter que la mention « Héritiers de Benoist
Rigaud » apparaît en 1597 au moment de la mort de Benoît Rigaux survenue le 23 mars
et se maintient jusqu'en 1600 pour laisser la place à la mention « Pierre
Rigaud »
Seront confus plusieurs de leur entente,
Aux habitans ne sera pardonné,
Qui bien pensoient persévérer l'attente
Mais grand loisir ne leur sera donné.
Plusieurs viendront, & parleront de paix
Entre Monarques & seigneurs bien puissant
Mais ne sera accordé de si près,
Que ne se rendent plus qu'autres obeissans.
Las quel fureur ! hélas quelle pitié
Il y aura entre beaucoup de gens,
On ne veit onc une telle amitié,
Qu'auront les loups à courir diligens.
Beaucoup de gens voudront parlementer,
Aux grands seigneurs qui leur feront la guerre
On ne voudra en rien les escouter,
Hélas si Dieu n'envoye paix en terre.
Plusieurs secours viendront de tous costez,
De gens loingtains qui voudront résister,
Ils seront tout à coup hastez,
Mais ne pourront pour ceste heure assister.
Las quel desir ont Princes estrangers,
Garde toy bien qu'en ton pays ne vienne
Il y auroit de terribles dangers
En mains contrées, mesmes en la Vienne.
Paris, Pierre Ménier
Rouen, Raphaël du Petit Val, 1588
Paris, Pierre Ménier, 1589
Paris, Charles Roger, 1589
Rouen, Raphael du Petit Val, 1589
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus, dont il y en a trois
cens qui n'ont encores jamais esté imprimées. Adjoustées de nouveau, par
ledict autheur.
Caors, Jacques Rousseau,1590
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Centuries VIII. IX. X.
Qui n'ont encores jamais esté imprimées.
Caors, Jacques Rousseau,1590
Anvers, François de Saint Jaure,1590
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Dont il y en a trois
cens qui n'ont encores jamais esté imprimées. Adjoustées de nouveau par le
dict autheur.
Lyon, Benoît Rigaud,1594
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Centuries VIII. IX. X.
Qui n'ont encores jamais esté imprimées.
Lyon, Benoît Rigaud,1596
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Dont il y en a trois
cens qui n'ont encores jamais esté imprimées. Adjoustees de nouveau par ledict
Autheur.
Lyon, Les héritiers de Benoît Rigaud
Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Centuries VIII. IX. X.
Qui n'ont encores jamais esté imprimées.
Lyon, Les héritiers de Benoît Rigaud
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