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Les Juifs de Provence |
N ostradamus descendait d'une famille de Juifs convertis. Nous allons nous intéresser à cette famille, notamment à son grand-père paternel, Pierre de Nostredame, qui ne fut aucunement médecin, comme on l'a longtemps cru. Nous savons aujourd'hui que c'était un marchand de céréales en Avignon, sans aucune formation intellectuelle, du moins peut-on supposer, un juif qui se convertira au christianisme avec quelques-uns des membres de sa famille. La preuve nous en est fourni par plusieurs actes notariés retrouvés notamment par le Dr. Edgar Leroy, érudit de Saint-Rémy-de-Provence.
Une légende fut créée de toutes pièces par Jean de Nostredame, frère de Michel, rapportée et diffusée par César de Nostredame, le propre fils de Nostradamus, ainsi que par Jean-Aimé de Chavigny, le disciple zélé du prophète. C'est ainsi qu'ils ont presque imaginé leur Pierre de Nostredame, ce « fameux médecin et astrologue, versé aux langues hébreux et grecs ».
En ce qui concerne Jean de Saint-Rémy, bisaïeul maternel de Nostradamus, la légende familiale affirmait qu'il descendait de la noblesse régionale et qu'il était le dernier représentant des chevaliers de Saint-Rémy du XIIe siècle, notamment de ce Richard de Saint-Rémy, neveu de Quiquerau, lequel, en 1189, avait signé les lettres patentes d'Alphonse II, comte de Provence, en faveur de la ville de Saint-Rémy !
Les Provençaux, qui étaient essentiellement d'excellents cultivateurs, n'étaient pas opposés à l'installation des Juifs de la Diaspora sur leur sol. En effet, bien que les Chrétiens considéraient les Juifs comme des êtres étranges, à la fois dans leurs coutumes et dans leurs mœurs, ils ne pouvaient que constater qu'ils pratiquaient admirablement la médecine et les arts en général pour lesquels ils semblaient posséder quelques dons naturels. Mais, nombre de ces exilés de l'antique Israël pratiquaient aussi le commerce d'étoffes et de riches marchandises en provenance de l'Orient mythique.
La Provence fut certainement la plus hospitalière de toutes les régions de l'ancienne Europe. Dès les Xe et XIe siècles, les plus grandes villes provençales comptèrent de nombreux juifs qui constituèrent de la sorte plusieurs communautés. Les Juifs vivaient généralement en assez bons termes avec la population, et pratiquaient presque en toute liberté les rites de leur religion. si on excepte les énormes sommes d'argent qu'ils devaient payer pour pouvoir jouir de cette pseudo-liberté, et les vexations de toutes sortes issues de la liturgie chrétienne, et dont on retrouve une survivance surannée dans l'antisémitisme moderne.
Au Moyen Age, les Juifs étaient considérés comme des individus à part, au même titre que les Musulmans, les Cathares ou les Albigeois, les lépreux ou les prostituées : ils devaient par conséquent porter soit un vêtement spécial, soit un signe distinctif. C'est ainsi qu'en 1269, Louis IX, dit saint Louis, institua le port de la rouelle dans la France médiévale. L'édit prescrivait deux insignes de couleur jaune, l'un sur le dos, l'autre sur la poitrine.
Ces Juifs, fervents adeptes du Talmud, et pour certains de la Kabbale, occupèrent notamment des fonctions publics comme celle de procureur fiscal, un domaine qui leur fut réservé par obligation. Mais comme médecins ou astrologues, on les voyait (trop) souvent au chevet et à la cour des grands seigneurs.
Au XIVe siècle, le pape Clément V fit d'Avignon, un cité qu'on appela le « paradis des Hébreux ». Et vers le milieu du XVe siècle, le ghetto avignonnais est toujours située dans le quartier où la communauté avait émigré au tout début du XIIIe, un endroit pas très éloigné de l'aile méridionale du Palais des Papes.
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