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BIBLIOGRAPHIE

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Les imposteurs et pièces apocryphes sur Nostradamus



   Une lettre de Jean de Nostredame à Scipion Cibo, du 25 janvier 1570, signale à cette époque un imposteur :

   « Quant à ce quidam Philippe de Nostredame, je ne sçay quel il est, et sur ma vie et sur mon honneur, il emprunte le surnom de Nostredame, afin que ses bavarderies soient plus autori­sées... »

   Ce Philippe ne devait certainement pas être le seul à usurper le nom des Nostre­dame, puisque le Procureur d'Aix-en-Provence stigmatise encore « tous les aultres qui supposent le surnom, et nulz d'eulx n'est point yssu d'aulcungz de noz parens... »

   Nous allons examiner les écrits de quelques uns de ces usurpateurs qui pillèrent sans vergogne le nom et les oeuvres de Michel Nostradamus.

   * Philippe Nostradamus :

   Pronostico o vero giudicio sopra l’anno 1566... Philippo Nostradamo...
   Milan, 1565

   L’auteur se prétend le neveu de Nostradamus. L’ouvrage revêt la facture ordinaire des almanachs italiens.

On peut encore citer du même auteur :

   Discorsi dell'eccell astrologo M. Phi­lippo Nostradamo...
   Bologne, 1575

   Prima parte del discorso et pronos­tico de Missier Filippo Nostro Adamo...
   S.l.n.d., [1587]

   Lunario perpetuo con li anni fertili e sterili, et con li dodici segni celesti ... per ... Filippo Nostradamo...
   Florence, Francesco Tosi, 1593

   * Michel Nostradamus dit le Jeune :

   Il est assez curieux que bon nombre de biographes, se copiant les uns les autres, nous parlent de ce « jeune » Nostradamus comme s'il était réel­lement le fils de l'auteur des Centuries.

   Vers la fin du XVIIe siècle, Balthazar Guynaud s'élevait, dans sa Concordance (1693), à tort assu­rément, contre « Janus Gallicus », entendez Jean-Aimé de Chavi­gny, qui voulait que Nostradamus eût six enfants :

   « quoi qu'à la vérité il n'en eut jamais que quatre ; sçavoir trois garçons & une fille. Le premier porta le nom de Mi­chel Nostradamus, & se mêloit aussi de pro­nostiquer comme son père ; mais ne réüssissant pas comme lui, il abandonna cette Science, & se contenta de donner au pu­blic un Traité d'Astrologie qu'il fit im­primer à Paris en l'année 1563. » (pp. 10 - 11)

   En fait, c'est Jean-Aimé de Chavigny qui avait raison : No­stradamus et son épouse Anne Ponsard eurent six enfants, trois garçons et trois filles : Madeleine, César, Charles, An­dré, Anne et Diane.

   Il n'existe aucune trace dans les actes officiels d'un premier-né de Nostradamus portant le prénom de son père. Il paraît invraisemblable, ses parents s'étant mariés en 1547, que ce pseudo-Michel pût être l'auteur de pronostications vers l'âge de treize ans, c'est-à-dire avant 1563, et d'un Traité d'Astrologie à cette date. D'ailleurs, César nous a bien dit qu'à la visite de Charles IX à Salon, en octobre 1564, les en­fants du prophète étaient tous bien petits.

   Voir César, Histoire et Chronique de Provence, 1614, p. 802 C.

   Cependant, Michaud dans sa Biographie Universelle, l'appelle « Michel Nostradamus le Jeune, pour le distinguer de son père ». Ce nouveau prophète se ha­sarda de prédire que le Pouzin, petite ville du Vivarais, sur les bords du Rhône (Ardèche), assiégée par les troupes royales, périrait par le feu :

    « & que pour être trouvé véritable dans sa prédiction, on le vit lors de la prise de cette place, qui dans le tumulte du pillage, mettoit le feu partout ; de quoi monsieur de Luc fut tellement fâché, qu'il lui fit pas­ser son cheval sur le corps & le tua. ».

   Voir La Mothe Le Vayer, De l'Instruction de Mgr le Dauphin, 1640, p. 299.

   Avec notamment Eugène Bareste et d'autres auteurs plus récents, on s'est complu à raconter comment les prédictions de ce faux prophète se virent démenties par cet événe­ment, qui aurait eu lieu, pour les uns en 1574, pour d'autres en 1629.

   Il est facile de découvrir l'origine de cette méprise sur la mort, en 1629, de Michel Nostradamus dit le Jeune . Cette année coïncide avec celle supposée de la mort de César de Nostredame (en fait, en 1630). D’ailleurs, La Mothe Le Vayer dit carrément que ce prophète ne fut autre que Cé­sar !

   Bareste, dans son Nostradamus, nous donne les précisions suivantes :

   « Le lendemain, M. de Saint Luc (qui commandait les troupes assiégeantes), pour punir cet imposteur et en même temps pour se moquer de sa prédiction, lui demanda quel accident notable devait arriver ce jour-là. « Je n'en pré­vois point », répondit-il. Aussitôt, M. de Saint Luc le toucha comme en se jouant du bout de sa baguette ; et en même temps, le cheval sur lequel il était monté, étant fait à cela, lui porta un si rude coup de pied dans le ventre qu'il le tua sur place. » (p. 87)

   Ce n'est pas le premier détail pittoresque que nous rapporte Ba­reste. Sur le séjour de Nostradamus à Lyon, en 1547, il nous conta tout un ro­man comportant plusieurs invraisemblances.

   Le cas de ce « Michel Nostradamus le Jeune » a été définitivement résolu par notre enquête bibliographique.

   Voir Robert Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamique, 1990, pp. 92 - 93.

   Ainsi, ce Michel Nostradamus le jeune, qui usurpa cette identité, publia des ouvrages sous ce nom. Auparavant, il avait publié ses Pronostications, de 1564 à 1568, du vi­vant de Nostradamus et peu de temps après sa mort, sous le nom de « Mi. de Nostradamus ». Il récidive après la mort de son de « maître », en signant « Mi. de Nostradamus le jeune », avec diverses variantes. Nous le retrouverons en 1571, 1574 et 1575. Après cette dernière date, on n'entendit plus parler de lui : la mort a certainement mis un terme à ses activités illicites. La si­gnature de « Mi. de Nostradamus » est identique, dans le graphisme, avec celle de « No­stradamus le Jeune », ainsi que vous pouvez le constater ci-dessous :

Signature Mi. de Nostradamus           Signature Nostradamus Le Jeune
Signature de Mi. de Nostradamus               Signature de Michel de Nostradamus le Jeune

On trouvera ci-après quelques-unes de ses principales publications :

   Prognostication ou révolution avec les présages, pour l'an 1565...
   Lyon, Benoît Rigaud, 1564

   An Alminacke and prodigious premonstration, made for the yeare of grace 1566.
   London, Henry Denham

   Prophéties ou révolution merveilleuse des quatre saisons de l'an et apparition des grands et très-horribles signes, comettes, es­toilles et tremblement de terre qui pour­ront advenir depuis l'an pré­sent jusqu'en l'an 1567 par M. de Nostra­damus.
   Lyon, Jean Gerard, 1565

   Prognostication et amples Prédictions, pour l'an de Jésus Christ 1567... Par Mi de Nostradamus.
   Paris, Guillaume de Nyverd

   Prophétie ou révolution merveilleuse des quatre saisons de l'an, et apparition des grands & très-horribles signes, comettes, estoilles, & tremblement de terre qui pourront advenir depuis l'an présent jusques en l'an de grande mortalité 1568... par Mi. de Nostradamus.
   Lyon, Michel Jove, 1567

   Bastiment de plusieurs receptes, pour faire diverses senteurs & lavemens pour l'embellissement de la face & conservation du corps en son entier, aussi de plusieurs confitures li­quides et autres Receptes secrètes & désirées non encore veües.
   Paris, Guillaume de Nyuerd

   La signature, à la fin de l’épître, est celle de « Mi. de Nostradamus ».

   Prophétie merveilleuse commençant ceste présente année, & dure jusques en l'an de grand' Morta­lité, que l'on dira 1568... Par Mi. de Nostrada­mus.
   Paris, Guillaume de Nyverd

   A la fin, griffe imprimée de « Mi. de Nostradamus », ce que le privilège appelle le « signe de l'autheur ». A la page 7, l'auteur parle de « l'an passé 1565 ».

   Le même ouvrage fut publié l'année suivante à Lyon, de nouveau sous le titre :

    Prophétie ou Révolution merveil­leuse des quatre saisons de l'an, et apparition des grands & très-horribles signes, comettes, estoilles, & tremblement de terre qui pourront advenir depuis l'an présent jusques en l'an de grande mortalité 1568... par Mi. de Nostradamus.
   Lyon, Michel Jove, 1568

   Prophétie ou Révolution merveilleuse des quatre saisons de l’an... par Michel Nostradamus.
   Paris, 1568

   Prédictions pour vint ans, continuant d'an en an, jusques en l'an 1583... trouvée en la Biblioteque de nostre defunct dernier dé­cédé... Maistre Michel de Nostre Dame... Par Mi. de Nostradamus le Jeune.
   Rouen, Pierre Brenouzer, 1568

   Prédictions pour vingt ans, continuant d'an en an jusques en l'année 1583.
   Paris, Guillaume Niverd, 1567

   Prédictions pour vingt ans... Reveues et mises en lumière par M. de Nostradamus le jeune.
   Rouen, Pierre Hubault, 1569

   Ces Présages seront réimprimés en 1571.

   Prédictions des choses plus mémo­rables qui sont à advenir, depuis cette présente année, jusques à l'an 1585. où sont pronostiquées choses merveil­leuses & de grande considération... par M. Mi­chel de Nostradamus le jeune.
   Troyes, Claude Garnier, 1571

   On trouve dans ce livret la si­gnature de « Michel Nostradamus, dit le Jeune ».

   Présages pour treize ans, contin­uant d'an en an, jusques à celuy de 1583 où sont prognostiquées choses merveilleuses & de grande considération... trouvées en la Bibliothèque de défunct Maistre Michel de Nostre Dame... par M. de Nostradamus le jeune.
   Paris, Nicolas du Mont, 1571

   Après avoir imprimé les présages de cet imposteur, l'éditeur dénonce, le plus sérieusement du monde, tous ceux qui écrivent :

   « sous le nom & crédit de Nostradamus... ils s'abusent gran­dement de cuider donner bruit & reputa­tion à leurs ineptes es­crits, pour faussement s'advouer estre ou voisins ou parens ou serviteurs de Nostradamus... L'un pour se faire valoir em­prunte le territoire de Nostradamus, qui lui sert de sur­nom. L'autre pour estre mieux venu se dit dis­ciple de Nostradamus : comme si Nostradamus avoit au­trefois tenu es­cole, ou escrit livres par lesquels on peust estre instruit en cest art. Celuy-là natif de Paris renie sa patrie & se dit Prouençal : & ces­tuy-cy se dit Nostradamus le Jeune. »

   Prédictions des choses plus mémorables qui sont à advenir depuis cette présente année jusques à l'an 1585, lesquelles ont esté en grande diligence mises en lumière par M. Mich. Nostradamus le Jeune.
   Lyon, Benoît Rigaud, 1574

   Amanach (sic) pour l’an 1574. Composé par le disciple de M. M. Nostradamus, Docteur en Médecine de Salon de Craux en Provence.
   Troyes, Jean de Ruau, 1574

   On trouve dans cet ouvrage la signature imprimée de « Mi. Nostradamus dit le Jeune ».

   Recueil de révélations et Prophéties merveilleuses de Ste Brigide, St Cyrille et autres saints et religieux person­nages, par Nostra Damus le Jeune.
   Venise, Castavino d'Alexandrie, 1575

   Nous n’avons pas retrouvé une édition originale de ce livre qui sera souvent réimprimé avec les Centuries, notamment dans les édi­tions troyennes de Pierre Chevillot.

   * Antoine Crespin Nostradamus dit Archidamus :

   Cet auteur se montrera prudent, du moins le temps d'une première publication, en s'intitulant « Antoine Crespin dit Nostradamus », puis très vite, ce fut « Antoine Crespin Nostradamus »

   L'année suivante, le même auteur publiera au moins quatre bro­chures, puis deux autres en 1572, comportant la même vignette. En 1573, Antoine Crespin publiera deux nouveaux opus­cules. On le retrou­vera encore en 1574, 1576 et 1578. Les der­nières manifestations d'Archidamus ont lieu vers 1586 et en 1590.
On trouvera ci-après quelques-unes de ses principales publications :

   Prognostication avec ses présages, pour l'an 1571. Composée & calculée par tout les neuf climats de la terre par M. Anthoine Crespin dict Nostradamus, de Marseille en Provence, Docteur Ma­thématicien, Vallet de chambre ordinaire du Roy, & Médecin ordinaire de Monseigneur le Comte de Tande, Admiral de Levant...
   Paris, Robert Colombel

   On notera que le quatrain du titre est une combinaison des quatrains (X.1) et (VIII.29).

   Démonstration d'une comette, comme on voit le pourtraict : Veuë au ciel, le 29 de juing 1571, dans la magnifique cité de Lengres, & contemplée par M. Antoyne Crespin Nostrada­mus, Docteur, & Conseiller, Médecin, & Astrologue ordinaire, du très haut & très-chrestien Roy de France...
   Lyon, Jean Marcorelle, 1571

   Le privilège, daté du 21 mai 1571, est accordée à « A. Crespin Nostradamus » ; on lit à la fin :

   « Et ledict privilege a esté veu par monsieur l'Archer su­perintendant pour le Roy sur la justice de Lyon ».

   On se demande à quoi pouvait bien servir ces privilèges !

   Démonstracion de l'éclipce lamentable du Souleil que dura le long du jour de la Seint Michel dernier passé 1571, avec autres plusieurs monstres veu par ung monde infiny de peuple comtamplé & declairé par M. Anthoine Crespin Nostradamus de Provance, Docteur Conseillier Médecin & Astrologue ordinère du treschretien Roy de France & Madame la Dugesse (sic) de Savoye dédié a nostre S. Pere le Pappe...
   Paris, Nicolas Dumont, 1571

   Epistre dédiée au très-hault et très-chrestien, Charles IX, Roy de France. Par M. Anthoine Crespin Nostradamus, Conseiller, Médecin & Astrologue ordinaire de sa Majesté. D'un signe ad­mirable d'une Comette aparue au Ciel. Ensemble l'interprétation du tremblement de terre de Ferrare & du deluge de Holande, Anvers, & de Lyon, que suyvront leurs effectz jusques en l'année 1584...
   Paris, Martin le Jeune

   Le Manuel du Libraire de Brunet nous dit :

« Pièce curieuse. Ce membre de la famille de Nostredame, peut-être son cadet, paraît avoir échappé à toutes les re­cherches des biographes, car nous ne trou­vons son nom cité nulle part ».

   Et pour cause !

   Epître démonstrative, faicte a tre­shaulte, & trespuissante Princesse, Madame Elisabeth d'Austriche, fille d'Empereur & Royne de France, Par M. Anthoine Crespin Nostradamus...
   Paris, Nicolas du Mont, 1571

   Epître démonstrative faite à Madame Elisabeth d'Autriche, Reine de France...
   Rouen, 1571

   Advertissement à tous les peuples du royaume de France, du bonheur qui leur doit advenir, suivant qu'ont voit par la nativité du Roy, par Antoine Crespin Nostradamus.
   Lyon, 1571

   Pronostication, et prédiction des quatre temps, pour l'an bixestil 1572... Contemplé & calculé par M. An­thoine Crespin Nostradamus, Docteur, Conseier (sic), Médecin & Astrologue ordinaire du Tres-Chrestien Roy de France...
   Lyon, Melchior Arnoullet. 1572

   « Prophéties » par l'astrologue du treschrestien Roy de France & de Madame la Duchesse de Savoye, dé­diées à la Puissance divine, & à la Na­tion Françoise...
   Lyon, François Arnoullet, 1572

   Epistre à la Royne mère du Roy, Empereur de France, Charles IX. Par M. Chrespin Archida­mus, seigneur de haute ville, Docteur & Conseiller, Astrologue ordinaire dudit Roy & de la Royne, princesse de Savoye, & de monsieur l'Admiral de ce Royaume, contenant la déclaration d'un signe admi­rable d'une Comète, veüe en la cité de Bourdeaux : ensemble la déclaration d'un déluge d'eau parti­culier qui doit venir l'an 1583. & ensemble la dé­claration sus la police & reiglement qui doit venir sur tous les estatz, dédié aux Docteurs de l'Academie de ce ciècle.
   Lyon, Benoît Rigaud, 1573

   On notera l'intitulé « Crespin Archidamus », sous-entendu, « au-dessus » de Nostradamus.

   Epistre envoyée à M. Crespin Nostradamus, seigneur de haute ville, Docteur & Conseiller, Astrologue ordinaire du grand Roy & Empereur de France, et de la Duchesse de Savoye, & de l'Admiral dudit Royaume : Par les six Philososophes (sic) d'Egipte, & l'Astrologue du grand Seigneur de Constantinople : Sur un Deluge d'eau parti­culier, qui doit advenir devant qui soit passé l'an 1583. Dédié audit grand Roy Empereur de France, Charles IX, et aux Autheurs des disputations Souphistiques de ce ciècle.
   Vienne, Nicolas Martin, 1573

   Cette pièce est datée de Constantinople, le 20 Septembre 1572.

   Epistre de profetie de paix, qui doit venir au royaume de France sans dissimulation, qui régnera plus de trois cens ans. Avec la déclaration de plusieurs trésors cachés soubs terre dans ce royaume, avec une Comette admirable que l'on a veu sur les mon­taignes de Grenoble, ladicte épistre de prophetie a esté envoyée au Roy Empereur de France. Par M. Crespin Archidamus, seigneur d'Haute-ville, Docteur, Médecin, conseiller ordinaire, & Astrologue dudict Roy, & de la Royne Princesse de Savoye, & de Monsieur l'Admiral de ce Royaume, dédiée à Monsieur le Mareschal d'Anville, & à la nation Chrestienne.
   Lyon, Jean Patrasson, 1574

   Cette épître est datée de Grenoble le 24 Décembre 1573.

   Pronostication générale du ciècle Soleire qui se faict en XXVIII ans, & dure perpetuellement, ex­traicte & corrigée de plusieurs Antiens Philososophes (sic) & de toutes langues : laquelle est fort nécessaire & utile à toutes personnes pour pourvoir à eux ce quil leur est nécessaire, & en toutes sortes d'estat : envoyée à Messieurs de la justice de Lyon, dédiée à Monsieur de la Mante, par M. Crespin Archidamus, seigneur d'Auteville Docteur, Medecin, Conseiller ordi­naire & Astrologue du Roy, & du prince Dauphin, & de l'Admiral de ce Royaume...
   Lyon, Jean Patrasson, 1576

   Cette pièce est datée de « la cité de Messine au royaume de Sicille ce 17 de juin 1572 ».

   Epistre au roy et aux autheurs de disputations sophistiques de ce siècle sur la déclaration de présage et effaictz de la comette qui a esté commencée d’estre veue dans l’Europe, X de Novembre, à cinq heures du soir, 1577, assez veue et cogneue à tout le monde. Par Crespin Archidamus, astrologue de France...
   Paris, Gilles de Saint-Gilles, 1577

   Au roy. Epistre et aux autheurs de disputation sophistique de ce siècle sur la dé­claration du présage & effaicts de la Comette qui a esté commencée d'estre veuë dans l'Europe 10 de Novembre à cinq heures du soir 1577. Assez veuë & cogneuë à tout le monde. Par M. Crespin Archida­mus seigneur de haute ville, Astrologue de France, Docteur, Médecin & Conseiller ordinaire du Roy, & de Monsieur son frère unique...
   Lyon, Benoît Rigavd, 1578

   L'avant-propos « Au bénévole Lecteur » n'est pas inintéressant ; en voici un extrait :

   « Advertissement de Archidamus Astrologue de France. Il y a trois ans qu'il n'a composé Almanachz n'y a intention pour l'advenir d'en faire pour l'occasion de la fausseté que y commettent en son nom au mes­pris des Princes & respu­bliques que ont voit ordinairement en présence de tout le monde, aucuns faux Libraires, imprimeurs de ce Royaume se disans avoir mandement de luy. Laquelle chose iournel­lement avec leurs faussetez impriment au nom dudit, en­cores qu'il n'y a jamais pensé : & pour endormir le peuple mettent avec privilege du Roy, & si controuvent plusieurs noms, comme Nostradamus le jeune, & Florent de Crolz & autres faux noms inuentez... » (fol. A2r° et v°)

   Après cet exposé, nous nous devons de décerner la palme de l'escroquerie à Antoine Crespin Nostradamus, dit Archidamus ! L'épitre est datée de Saint-Denis, le 10 Novembre 1577.

   Au roy. Prognostication, astronomiqve pour six an­nées. Par M. Anthoinne Crespin Archidamus Astro­logue ordinaire du Roy. Premierement de l’an 1586...
   S.l.n.d.

   Présages astronomiques aux « Laboureurs & Menagers » de 1586 à 1591.

   Pronostiquations astronomiques, pour cinq années. Contenant au long les prédictions des signes cele ste (sic) commençant l'an 1587 & jusques en l'an 1591 années de conjonctions de Planettes, merveilleuses en leurs significations. Avec une instruction à tous laboureux (sic), Ménagers Occonomistes, & Marchans, par A. Crespin, Archidamus, Astrologue du Roy.
   Paris, Gille de S. Gilles

   Présages pour l'an 1587 à 1592.

   La prophétie merveilleuse, contenant au vray les choses plus mémorables qui sont à advenir, de­puis ceste année 1590, iusques en l'année 1598, les­quelles n'ont esté encor mis en lumière. Là ou il est declaré les miseres & calami­tez dont les Astres nous menacent, tant en ce Royaume de France, qu'Espagne, Italie, Allemagne, Angleterre, qu'autres lieux, iusques à la Fin du Triangle accomply. Ce qui s'est jà passé soubs le règne du grand Empe­reur Charlemaigne, & maintenant se prépare à nous donner un siècle & triangle nouveau. Le tout com­posé par M. Crespin Archiamus (sic), Astrologue du Roy.
   Paris, Pierre Ménier

   L'épître est datée « De Paris ce vingtiesme mars 1589. »
Dans l'Extrait du Privilège (p. 18), on peut lire la permission accordée à Gilles de S. Gilles, lequel l'accorde à son tour à Pierre Mé­nier.

   Il a eu d’autres « disciples » de Nostradamus, moins connus, tel celui qui publia :

   Vray Pronosticq fait par le Maistre dis­ciple de Nos­tradamus pour l'an 1567.
   Lyon, Benoît Rigaud, S.d.

   * Pronostication perpétuelle :

   Pronostication annuelle et perpétuelle composée et pratiquée par les experts anciens et modernes astro­logues et medecins... ap­prouvée par Maistre Michel Nostradamus, docteur en médecine...
   Lyon, Benoît Rigaud, 1567

   * Florent de Crox :

   Almanach, pour l'an 1570. Com­posé par M. Florent de Crox disciple de def­funct M. Michel de Nostradamus...
   Paris, Anthoine Houic

   Almanach et pronostication pour l'an 1583, composé par Florent de Crox, disciple de Michel Nostra­damus.
   Paris, Antoine Houic, 1582

   L’ouvrage est attribué par La Croix du Maine (1584) à Jean Le Pelletier, sans doute Jacques Peletier du Mans (1517-1582), lequel aurait mis plu­sieurs pronostications sous le nom de Florent de Crox.

   * Pierre Verney :

   Pronostication Peppetvelle. (sic) Re­cueillie de plusieurs autheurs, par Maistre Michel Nostradamus...
   Paris, Jean Bonfons

   Il s’agit d’une compilation de sentences, d'après Hippocrate et Ga­lien, sur les combinaisons du climat, des astres et de la nature humaine, et sur les maladies qui peuvent en découler. Elle est attribuée, au titre, à Nostradamus.
Jean Bonfons exerçait la médecine entre 1543 et 1566.

   * Francesco Barozzi :

   Pronostico universale di tutto il mondo. Il qual comincia al principio dell’anno 1565. & finisce al principio dell’anno 1570... per M. Francesco Barozzi...
   Bologne, 1566

   L’auteur explique qu’il réédite une prophétie de Nostradamus pour la période 1565 - 1570, en y joignant ses propres commentaires ; il s’agit donc du plus ancien commentaire connu de ce qui est probablement un faux. En effet, le texte cite très abondamment l’Ecriture sainte, les Pères de l’Eglise et les autorités astrologiques en spécifiant les références, ce que fait rarement Nostradamus. Ce texte est d’ailleurs en partie le même que les faux qui circulaient en Italie à cette époque, tels les Li presagi 1565 et Il vero pronostico 1566.

 

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