ESPACE NOSTRADAMUS

Lune
Portrait de Nostradamus
Accueil
Biographie
Ascendance
Bibliographie
Références
Analyse
Frontispices
Gravures Actualité
Recherche
Club
Ramkat
Lune




ANALYSE

17

L’Epître à Henri II et les commentaires et paraphrases
des Ecritures Saintes

par Jacques Halbronn

    Le néo-prophétisme nostradamique se nourrit du prophétisme scripturaire, comme en témoigne l’Epître centurique à Henri II.1 Quoi de plus logique, au demeurant, que de puiser dans une imagerie apocalyptique au point d’en reproduire littéralement certains passages ! Mais ce faisant, quel sens cela pouvait-il avoir que de produire de telles paraphrases qui, pour le moins, sentaient le réchauffé ? En tout état de cause, il y aurait l’aveu d’un certain manque d’inspiration !

   S’il en était effectivement ainsi comme nous l’allons montrer, on ne peut imaginer l’Epître à Henri II que dans un contexte polémique, impliquant une consommation immédiate. Ne pourrait-on se demander si le néo-prophétisme n’aurait pas été ainsi récupéré par le prophétisme scripturaire - ici celui du Nouveau Testament - dans une démarche évidemment syncrétique ?

   La maladresse des emprunts est également, on le verra, assez révélatrice d’un travail bâclé, qui s’apparente d’ailleurs à une compilation sinon à un remplissage, pour “faire prophétique”.

   Qu’on en juge donc avec ce passage de l’Epître au Roi, telle qu’elle nous est conservée en tête des Centuries VIII - X2, et qui semble ne pas avoir été jusqu’à présent apprécié à son juste intérêt :

   “Que Dieu le créateur aye délié satan des prisons infernalles, pour faire naistre le grand Dog & Dogam (sic).”

   Que sont ces termes barbares Dog & Dogam ? L’abbé Torné Chavigny - qui ne soupçonnait guère que l’Epître émanait du camp protestant - sous le Second Empire, fait figurer Gog & Magog, dans sa Réédition des Centuries3, sans signaler les variantes existantes en diverses éditions. Et de fait, les éditions d’Amsterdam, celle de Daniel Winkeermans (1667, BNF) ou celle aux célébrés frontispices, chez Iean Iansson et Veuve Weyerstraet de 16684, comportent une forme presque correcte : Gog & Magoh (sic), qui doit avoir des précédents dans des éditions antérieures non conservées, elles mentionnent, dans leur titre, des éditions d’Avignon en 1556 et de Lyon en 1558, très probablement antidatées mais qui seraient de vrais faux, légèrement corrompues : Magoh au lieu de Magog. Cela dit, on ne connaît aucune édition comportant la forme exacte Gog & Magog. En revanche, en 1650, quand était parue, à Leyde, chez Pierre Leffen, également dans les Provinces Unies, une édition portant le même titre et se référant aux mêmes éditions de 1556 et 1558, il ne se trouvait point d’Epître à Henri II (BNF, Ye 7371 Resaq), ce qui est évidemment un élagage et qui concerne d’ailleurs l’ensemble des textes en prose, également absents et qui vont réapparaître en 1667, au lendemain de l’incendie de Londres (1666) qui figurera, on l’a vu, sur certains frontispices.

   En 1672, Théophile de Garencières, dans la première édition anglaise5, ne se servira pas de la leçon hollandaise mais s’en tiendra (p. 305) à celle en vigueur en France, à savoir Dog & Doham (corruption de Dogam, tout de même plus proche du verlan, Gogam).

   En revanche, l’édition lyonnaise, chez Jean Poyet, que la BNF6 date autour de 1600, tout comme l’édition datée de 1605 (BNF) et se référant à une édition de Benoist Rigaud de 1568 - et il en est de même de l’édition troyenne de Pierre du Ruau7 -, comporte la forme Dog & Doham, corruption de Dog & Dogam de l’édition Rigaud de 1568, reprise par Chomarat. En revanche, l’édition datée de 1566 - dont A. Lepelletier fera son édition princeps - et dont on admet désormais qu’elle appartient au XVIIIe siècle comporte la forme Dog & Dohan.

   Il semble qu’il s’agisse là d’une autre filière où Gog & Magog auraient été délibérément écrits en verlan - Gog - qui ne change pas - et Gogam, éventuellement modifiées dès le départ en Dog & Dogam, comme dans l’édition datée de 1568, chez Benoist Rigaud, puis corrompues en Dog & Doham ou Dohan (édition antidatée de 1566). Ces deux versions auraient connu des fortune parallèles puisque sous le Second Empire, Torné et Le Pelletier s’en feront respectivement les tenants, sans d’ailleurs signaler l’existence de l’autre forme, bien que Le Pelletier reconnaisse avoir beaucoup appris de Torné : “Je m’abstiens, écrit-il, en 1867 - soit cinq ans après la Réédition - de me prononcer sur le mérite de ces publications (celle de l’abbé) auxquelles j’ai trop emprunté moi-même pour avoir le droit de me montrer sévère mais qui, à côté de beautés de premier ordre me paraissent entachées (…) D’inqualifiables énormités”.8 Le comble, c’est que les deux commentateurs se réfèrent à la même édition de 1566 ; apparemment, Torné a pris la peine de corriger celle-ci, pour ce qui est de Gog & Magog, en s’appuyant sur les éditions hollandaises, mais sans le signaler. Déjà en 1840, Bareste, dans son Nostradamus avait laissé (p. 401) Dog & Dohan, sans se référer, d’aucune façon, à Gog & Magog, ce qui est indispensable pour comprendre le texte et notamment en saisir l’inspiration protestante.

   Dix ans plus tard, Torné publiera un commentaire de l’Apocalypse : “Satan sera délié… il séduira les nations... Gog et Magog. Nostradamus a dit pour 1792 : Semblera que Dieu le Créateur aye délié Satan des prisons infernales pour faire naistre le Grand Gog et Magog (sic)... (111)”. 9

   En fait, cette question des variantes de Gog et Magog n’a guère été remarquée bien que Torné ait mis, dans nombre de ses titres d’ouvrages, l’accent sur les rapports entre Centuries et Apocalypse10, et il s’agit donc là de notre part d’une redécouverte, près d’un siècle et demi plus tard. On notera qu’en 1866, donc quatre ans plus tard, l’éditeur Delarue, fait paraître un recueil intitulé Les Prophéties de Nostradamus - mais qui comporte aussi une traduction partielle du Mirabilis Liber ainsi que les Prophéties Perpétuelles de Moult (p. 132) avec la variante Doham à la place de Dogam, et que l’on retrouve notamment dans l’édition commentée par Serge Hutin11, c’est dire que les nostradamologues de la fin du XXe siècle n’ont pas conscience de la présence de Gog & Magog dans l’Epître à Henri II, au point de laisser une forme corrompue, sans aucun commentaire.

   L’étude des variantes de Gog & Magog nous semble assez révélatrice de toute l’Histoire des Centuries et pourrait servir de fil directeur. Il est patent que si l’on avait cherché à comprendre le sens de ces formules barbares, les éditeurs et commentateurs auraient pu, comme le fera Torné en 1862, rétablir le texte de l’Epître centurique à Henri II dans son sens premier ou au moins signaler une inversion délibérée pour occulter le dit texte. Pourquoi faut-il attendre les années 1660 pour qu’une forme proche de Gog & Magog apparaisse enfin en Hollande, pays protestant qui à partir des années 1680, même avant la Révocation de l’Edit de Nantes, allait devenir le “refuge” de bien des Réformés français ? Il nous semble assez évident que des éditions comportant la dite forme, cette fois non corrompue, ont existé précédemment et ont été perdues/supprimées ou/et remplacées par une expression inversée volontairement obscure. L’édition datée de 1568 de Benoît Rigaud est la plus proche de cette inversion, laquelle par la suite sera elle-même corrompue ; elle correspondrait donc à un second stade, visant à occulter la portée de ce Gog & Magog, typique de la polémique réformée. Autant dire que cette inversion visait à édulcorer le texte de l’Epître à Henri II et à en dissimuler/brouiller le caractère huguenot. Une telle intervention ne saurait de toute façon être antérieure à la fin du XVIe siècle, avec notamment l’édition lyonnaise de Jean Poyet.12

   Cela dit, se pourrait-il qu’il y eut un jeu de mots avec l’anglais Dog, nous demande, dans une correspondance privée, R. Benazra, et dans ce cas, quand il est question du grand chien, dans l’Epître à Henri II (“qu’après le grand chien sortira le plus gras Mastin”), ne s’agit-il pas de Gog ? C’est, cependant, fort improbable puisque la version initiale de l'Epître ne comportait vraisemblablement pas Dog. Et ce d’autant que l’influence anglaise, à travers Napier, et plus généralement en milieu protestant, à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, est probablement significative (cf. infra). En tout cas, l’expression de l’Epître à Henri II “faire naître Dog et Dogam” pourrait se référer à la naissance de l’Antéchrist ; en tout cas le terme Antéchrist13 figure à trois reprises dans l'Epître centurique à Henri II.14

   Il s’agit là, dans l’Epître à Henri II, d’un commentaire du chapitre XX de l’oeuvre attribué à (Saint) Jean (versets 7 et 8). On notera en passant que les Centuries utilisent un mode de désignation assez proches avec la mention de la centurie puis du quatrain, qui est assimilable à un verset, par exemple VIII, 5, III, 32 etc.

   Le passage de l’Apocalypse où figure la mention de Gog & Magog s’y trouve, nous le donnons dans une version utilisée par le réformé François Du Jon, en 1592 et qui nous semble être celle de Jacques Lefèvre d’Etaples (1450 - 1537)15, datant des années 1523 - 152516, c’est-à-dire la période d’élaboration du Mirabilis Liber17. D’une façon générale, le recours à des traductions françaises de la Bible est assez spécifique aux Protestants, les Catholiques restant attachés au latin.

     7 : “Et quand les mille ans seront accomplis Satan sera deslié de sa prison

     8 : “Et sortira pour séduire les nations qui sont sur les quatre coins de la terre, Gog & Magog pour les assembler en bataille, dont le nombre est comme le sablon de la mer”.18

   Quand on compare ce passage à celui de l’Epître à Henri II, on localise immédiatement la formule que nous avons mise en gras : “Que Dieu le créateur aye délié satan des prisons infernalles, pour faire naistre le grand Dog & Dogam

   Ce qui frappe, c’est que dans l’Epître centurique à Henri II, les éléments chronologiques sont tronqués, on n’y parle pas des mille ans au bout desquels Satan sera libéré, après avoir été emprisonné pendant mille ans, ce qui, encore une fois, aurait facilité le rapprochement avec l’Apocalypse. Quant à Torné, il n’avait pas identifié la version française utilisée dans l’Epître à Henri II.

   Autrement dit, on se sera servi de l’Apocalypse mais sans vouloir s’y référer explicitement, ce qui est le propre du plagiat qui consiste à emprunter la substance d’un texte en le plaçant dans un autre contexte et sous une autre étiquette.

   Nous pensons pour notre part que cette Epître est l’oeuvre du camp réformé.19 Signalons, après Torné Chavigny, la mention d’une éclipse dans l’Epître centurique à Henri II : “Puis le grand Empire de l’Antéchrist commencera (...) et précédera devant une Eclipse solaire le plus obscur & le plus ténébreux que soit été depuis la création du monde etc.”, et qui a probablement à voir avec le fameux quatrain, figurant dans les Centuries faisant suite à l’Epître, relatif à l’éclipse de l’Eté 1999, cette éclipse ayant été choisie précisément parce qu’elle précédait de peu le passage à l’An 2000, date importante pour les Protestants.20

   En ce qui concerne Gog et Magog, il s’agit, on le sait21, d’un emprunt au Livre d’Ezéchiel, au chapitre XXXVIII, 2 : “Fils de l’homme, dirige ta face vers Gog au pays de Magog (...) et prophétise contre lui”.22 Le tétramorphe présent dans l’Apocalypse est également emprunté à Ezéchiel.

   En réalité, ce sont essentiellement les Protestants23 qui recouraient, à l’époque, de façon polémique, en rapport avec la venue de l’Antéchrist, à Gog et Magog, les Catholiques romains ne faisant que réagir, plutôt placés sur la défensive, à leurs attaques, tel un Paul Perrières de Varin, répliquant, dans son Sommaire des secrets de l’Apocalypse, Rouen, J. Petit24 et l’année suivante à Paris, chez A. Lefèvre, en 1615, à Paris, chez Pierre Ménier25 en 1618, à Paris chez N. Rosset26, à Lyon chez C. Chastellard27, au mathématicien écossais, John Napier de Marchiston (1550 - 1617), plus connu sous le nom de Neper, inventeur des logarithmes (1614), lequel avait publié en 1593 A plaine Discovery of the whole Revelation of Saint Iohn, Edinbourg (BNF), dédié à Jacques VI d’Ecosse, qui paraîtra en 160228, puis en 160329 et 160530 en français, dans une traduction de George Thomson, à La Rochelle, ville protestante : Ouverture de tous les secrets de l’Apocalypse ou Révélation de Saint Jean. Encore en 1665, les prophéties de Napier seront réfutées par un F. De Courcelles : Le Désabusement sur le bruit qui court de la prochaine consommation des siècles, fin du monde & du Jour du Jugement Universel, contre Perrières Varin qui assigne ce jour en l’année 1666 et Napier, escossois, qui le met en l’année 1668 (en fait 1688), Rouen, L. Maurry (BNF).

   Dans un autre texte, également paru en 1610, Perrières Varin répondra à Jacques Ier de Grande Bretagne (Jacques VI d’Ecosse) par une Epistre au très haut, très puissant et très excellent Prince Jacques etc., Rouen, Jean Petit (BNF) où il s’en prend à Napier mais aussi au protestant français Du Plessis Mornay, en s’efforçant de démontrer que le Pape ne peut être Gog ou l’Antéchrist.

   Or, on notera que Perrières Varin qui est hostile aux Réformés est notamment publié par les libraires parisiens (P. Ménier et Rosset) qui à la fin des années 1580 publiaient les Centuries I - VII, favorables à la Ligue et non pas les Centuries VIII - X, ainsi qu’à Rouen où parut exclusivement à l’époque ce même groupe de quatrains.31 Faut-il rappeler que l’Epître centurique à Henri II ne figure jamais dans les éditions de Rouen, de Paris ou d’Anvers des années 1588 - 1590, ce qui peut quand même sembler étrange si l’on admet, ce qui n’est pas notre cas, l’existence d’une édition de 1568 avec les deux textes en prose, celui dédié à César et celui dédié au Roi, sous la forme figurant dans les éditons ainsi datées conservées.

   Pour Napier (Propositions 31-33), Gog est le pape et Magog les Musulmans - dont il est d’ailleurs question dans l’Epître à Henri II.32 C’est dire que parler de Gog dans un texte, c’est se déclarer ipso facto hostile au Pape, ce qui expliquerait pourquoi on aurait adopté la forme Dog et Dogam, moins faciles à repérer au premier regard. Si Anatole Le Pelletier qui a des prétentions à signaler des variantes ne dit rien à ce sujet - il se contente de signaler la forme Dohan à côté de la forme Doham - il faudra attendre plus d’un siècle après la publication par Torné Chavigny, plus précisément, le début des années Quatre Vingt et le best seller de Jean-Charles de Fontbrune, Nostradamus, historien et prophète33 pour que Gog et Magog réapparaissent dans l’Epître à Henri II, à l’insu d’ailleurs de la plupart des spécialistes. Fontbrune signale à partir d’une version de type Dog & Doham qu’il commente à juste titre comme renvoyant à Gog & Magog : “Beaucoup d’éditions ont Gog et Magoh au lieu de Dog et Doham”. En réalité, déjà son père, Max de Fontbrune, avait opté pour cette leçon, propre aux éditions d’Amsterdam34 avec une coquille amusante “Goy (sic) et Magog”.

   Déjà en 1564, donc du vivant de Michel de Nostredame, les Réformés commentaient dans un sens antipapal le passage sur Gog et Magog : Cent sermons sur l’Apocalypse de Jésus Christ (...) Nouvellement mis en lumière par Henry Bullinger, ministre de l’Eglise de Zurich, Lyon, Sebastien Honorati, p. 984 (BNF) : “Saint Jean dict icy fort bien à propos que Satan estant destaché de la prison, est sorti hors. Or, il adiouste que les mille ans finis, Satan assemble Gog & Magog en bataille”. Il conviendrait de vérifier à quelle époque se manifeste le recours polémique à Gog et à Magog chez les antipapistes, ce qui permettrait de fixer un terminus a quo à la date de rédaction de l’Epître centurique à Henri II.

   La dimension antéchristique de l'Epître à Henri II est patente, prolongée d’ailleurs par le quatrain 77 de la Centurie VIII : “L'Antéchrist trois bien tost annichilez / Vingt & sept ans durera la guerre etc.” Notons que si l’on ajoute 27 ans à 1558, date indiquée (26 juin) pour la rédaction de l’Epître à Henri II, on obtient 1585, année qui figure à l’intérieur du texte : “mesmes de l’année 1585 & de l’année 1606, accomençant depuis le temps présent qui est le 14 de mars 1557”35 C’est dire que si l’épître à Henri II a été remaniée, l’ont également été certains quatrains qui l’accompagnent. Or, cette année 1585, nous l’avons dit ailleurs, est probablement très proche de la date où parut un ensemble de mille quatrains probablement en 1584. Dans sa Bibliothèque, parue à Lyon, en 1585, chez Barthélémy Honorat, Antoine du Verdier (comme l’a rappelé P. Guinard) signale (p. 881) une seule édition des Centuries, celle de Benoist Rigaud datée de 1568 et on ne connaît pas de témoignage plus ancien de l’existence des Prophéties de Nostradamus, en dehors, bien entendu, des éditions des Prophéties elles-mêmes. Comme c’est souvent le cas, le texte prophétique a une date de consommation très rapprochée. Il est clair, par ailleurs36, que la présence de l’année 1606 est un ajout qui ne figurait pas initialement dans le texte et est la marque d’éditions sensiblement postérieures, par la force des choses, à 1585.

   Récemment, un chercheur des Pays Bas, Theo van Berkel nous a fait remarquer un emprunt, cette fois littéral, de la même Epître à Henri II au chapitre III du Livre du prophète Joël - dont le nom est bel et bien cité dans l’Epître. Il s’agit là d’un passage en latin. Curieusement, dans l’édition datée de 1568, dont Chomarat a publié (2000) le fac-similé, le latin n’est mis en italique que dans certains cas, pas dans d’autres, c’est le cas ici : “Jouxte la supputation & Chronique punique de Ioel, Effundam spiritum meum super omnem carnem & prophetabunt filii vestro & filiae vestrae”37 On notera que dans l’édition de 1866, l’italique est mis. Une étude du recours ou non aux italiques pour les passages en latin pourrait se révéler utile pour la datation des éditions et éventuellement des contrefaçons.

   Le texte de Joël est le suivant : “Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair si bien que vos fils et vos filles prophétiseront”.38 La suite, non rendue dans l’Epître est celle-ci : “que vos vieillards songeront des songes et que vos jeunes gens verront des visions”.

   Selon Theo van Berkel - bien au fait des pratiques protestantes et qui nous signale que le découpage en chapitres du Livre de Joël diffère entre Catholiques et Réformés - que nous avons interrogé dans ce sens, certains points militeraient en faveur d’une inspiration protestante de l’Epître à Henri II.

   Ci-dessous son commentaire de la suite du passage de la dite Epître :

   “(…) à la sentence d'vn des mille & deux Prophetes, qui ont esté depuis la creation du monde, iouxte la supputation & Chronique punique de Ioel, Effundam spiritum meum super omnam carnem & prophetabunt filij vestri & filiae vestrae. Mais telle prophetie procedoit de la bouche du fainct Esprit (c’est nous qui soulignons), qui estoit la souueraine puissance eternelle, adioincte auec la celeste à d'aucuns de ce nombre ont predit de grandes & esmerueillables aduentures: Moy en cest endroict ie ne m'atrribue nullement tel tiltre.”

   M. Van Berkel fait remarquer qu’alors que dans Joël, il n’est pas question du Saint Esprit mais bien de Dieu et que la formule “Saint Esprit”, employée dans l’Epître à la suite de la citation, offrirait un caractère protestant :

   “As far as my knowledge of theology reaches, such an approach of prophecy is typical protestant. In catholic circles, at least in present times, one does not have such a high esteem of gifts of the Holy Spirit. One considers such themes as charismatic or evangelical.”

   que nous traduirons :

   “Autant que ma connaissance de la théologie le permet, une telle approche de la prophétie est typiquement protestante. Dans les milieux catholiques, du moins de nos jours, on n’accorde pas une telle valeur aux dons du Saint Esprit et l’on considère tel recours comme charismatique ou évangélique (évangélique : synonyme de protestant). ”

   On signalera le travail d’Olivier Millet sur les critères permettant de distinguer l’inspiration protestante dans le corpus nostradamique, chez certains adversaires de Michel de Nostredame : O. Millet39 - qui n’aborde pas la question des textes attribués à Nostradamus - signale certains traits de la “prédication réformée”, d’ “une certaine phraséologie d’inspiration évangélique” et calviniste chez La Daguenière et surtout dans la Première Invective d’Hercule le François.

   L’analyse des formules utilisées par les uns et par les autres peut certainement se révéler précieuse pour déceler les apports réformés dans le corpus nostradamique. Rappelons que l’Epître à Henri II introduit trois centuries (VIII-X) comportant des prises de position manifestes en faveur du camp réformé, celui des Vendômes (famille d’Henri de Navarre) contre celui des Guises, fervents catholiques, animateurs de la Ligue.

   C’est dire que la paternité de Michel de Nostredame - en butte aux attaques réformées, de son vivant, se voyant reprocher sa complaisance envers le pape - sur cette nouvelle Epître à Henri II, inspirée de celle qu’il adressa au roi, en tête de ses Présages Merveilleux de 1557, est de plus en plus douteuse.

   Certes, le mot “Catholique” figure-t-il à plusieurs reprises dans l’Epître à Henri II, alternativement avec celui d’Eglise Chrétienne : “la vraye foy catholique”40, “confirmation de l’eglise catholique”.41

   Vérifions si dans la seconde moitié du XVIe siècle le terme était en usage dans les milieux réformés. Le pasteur François Du Jon42 signe en 1592 un ouvrage dédié à Henri de Navarre ainsi intitulé : Apocalypse ou Revelation de S. Iean (...) nouvellement mise en lumière (...) Pour l’édification & consolation des vrais membres de nostre Seigneur Iesus Christ en son Eglise catholique (sic), chez Pierre de St André. (BNF)

   En effet, le recours à ce terme pour désigner exclusivement les Chrétiens reconnaissant l’autorité apostolique de Rome n’était pas encore bien établi alors et que chaque camp revendiquait de telles dénominations, catholique signifiant simplement universel (en grec, katholikos) ; ce n’est que peu à peu que chaque camp s’attribua de façon plus nette certaines expressions, comme “évangélique” qui est devenu en quelque sorte, peu à peu, un label protestant. Il serait donc anachronique de prendre le terme “catholique” pour la preuve du caractère “catholique” de l’Epître. En fait, l’usage chez les Catholiques est de désigner de façon plus précise comme appartenant à l’Eglise catholique, apostolique et romaine, ce qui signifie bien que chaque terme isolément n’est pas en soi significatif ; il en est ainsi de l’usage du mot Eglise qui sera longtemps revendiqué par les Huguenots. Si on ne dit pas chez les réformés “je vais à l’église”, on ne s’en désigne pas moins comme une Eglise (Church) issu du mot grec Ekklesia, assemblée, ce qui est aussi le sens du mot grec synagogue (sunagoge, réunion), réservé désormais au culte israélite.

   Nous sommes là en face de codes - autrement plus intéressants que certains codes numériques chers à certains - qui permettent aux uns et aux autres, quelque peu initiés, de se situer et nul doute que l’Epître à Henri II en comportait.

   Signalons, enfin, dans la dite Epître un renvoi à la (pseudo) Préface à César : “Dedans l’Epistre que ses ans passez ay desdiée à mon fils Caesar Nostradamus, j’ay assez appertement déclaré aucuns (ici certains) poincts sans présage”.43 Il s’agit là, selon nous, d’une volonté de conférer, par une telle référence, à l’Epître au Roy un caractère d’authenticité et de souligner que le texte est bien de Michel de Nostredame.

   Précisons que les polémiques entre catholiques et protestants se poursuivirent en France tout au long du XVIIe siècle et ne s’arrêtèrent nullement avec l’édit de Nantes, à la fin du siècle précédent, mais avec certaines formes. On peut ainsi comprendre qu’en France, Gog et Magog n’était pas mis en clair alors qu’il l’était en Hollande. Il convient notamment de se méfier de la mention de certains lieux d’édition indiqués et qui sont improbables, les Protestants ne pouvant imprimer leurs ouvrages que dans certaines villes.44 La division en deux volets des Centuries correspond bien à l’existence de deux camps qui cohabitent plus ou moins bien.45

   Théo Van Berkel note à juste titre, dans un autre passage de sa correspondance, que si l’on a choisi le passage de Joël, cela pourrait être pour marquer la filiation prophétique entre Michel et César de Nostredame, puisque l’on y parle des différentes générations : “les vieillards, les enfants, les nourrissons à la mamelle”.

   L'auteur de l’Epître à Henri II explique que cette dernière est plus explicite que la précédente : “Mais icy, Sire, sont comprins plusieurs grands & merveilleux advenemens etc.” Une façon de dire que ce nouveau groupe de Centuries est plus convaincant que le précédent et de fait on y trouve parfois des allusions plus directes et plus aisées à décrypter à commencer par la mention de “l’an mil sept cens nonante deux”46 qui a fait couler beaucoup d’encre sous la Révolution.47 Précisons cependant qu’il est écrit “et durera ceste icy iusques l’an mil sept cens nonante deux” : c’est un point d’arrivée et non pas un point de départ : cela signifie que les auteurs de ce texte - qui emprunte à Richard Roussat (Livre de l’Estat et Mutation du Monde) et avant lui à celui qu’il a plagié Pierre Turrel (Le Période), tout en rejoignant Pierre d’Ailly48 - considèrent que la persécution - du fait de l’Antéchrist apparu, pour 1000 ans, au XIVe siècle (selon Napier) - a déjà commencé, ce qui est le cas des Réformés en France, dans la seconde partie du XVIe siècle, et non des Catholiques. On notera que les Protestants, expulsés en 1685, du fait de la Révocation de l’Edit de Nantes, seront réintégrés en France par Louis XVI à la veille de la Révolution. Or, il est remarquable qu’une édition parue peu après la dite Révocation, à Lyon, chez Antoine Besson49 - Vrayes Centuries et Prophéties, reprenant le titre hollandais mais point le contenu - comporte une Epître à Henri II singulièrement abrégée et expurgée50 et sans plus aucune référence à Gog et Magog et à l’Antéchrist, ce qui est à notre avis révélateur du fait que cette Epître, sous sa forme centurique habituelle, sentait un peu le soufre. Toutefois, l’épître de quatre pages seulement - soit un tiers environ de l’épître centurique- comme c’était le cas pour celle sise en tête des Présages Merveilleux, telle qu’elle se présente aurait été considérablement et apparemment inutilement remanié, bien au delà de ce qu’une certaine censure eut exigé et on est en droit de se demander s’il ne s’agirait pas là de la résurgence d’une mouture plus ancienne de l’Epître à Henri II, telle celle dont se fit l’écho en 1572 un Antoine Crespin51, la dimension apocalyptique ayant pu n’être introduite que vers 1584. Et c’est d’ailleurs cette deuxième mouture, reproduite par les soins de Besson, non sans quelques ajustements notamment dans l’annonce d’une miliade qui aurait servi à la rédaction de l’épître centurique, subissant moult interprétations.

Page de titre Edition Antoine Besson

Page de titre de l'édition des Prophéties
(Lyon, Antoine Besson, S. d.)

Epître à Henry Second (1)    Epître à Henry Second (2)

Epître à Henry Second (3)    Epître à Henry Second (4)

Epître à Henry Second,
(Lyon, Antoine Besson, S. d.)

   Présages Merveilleux (1557) : “laquelle m’a faict prendre ceste licensieuse audace vous consacrer les présaiges de l’an mil cinq cens cinquante & sept”.

   Epître, édition Bessson (c1690 ?) : “après diuturne deliberation à qui je voudrais consacrer ces miennes premieres Prophéties & divinations (parachevant la milliade) ” (cette forme que nous mettons entre parenthèses nous semble un rajout tardif).

   Epître centurique (c1585) : “j’ai esté en doute longuement à qui je viendrais consacrer ces trois Centuries du restant de mes Prophéties, parachevant la miliade”.

   En fait, si l’on accepte la thèse selon laquelle l’Epître Besson serait celle signalée par Crespin, ne peut-on envisager qu’elle ait introduit les premières Prophéties ? Dans ce cas les Centuries VIII - X seraient parues en premier, suivies par un autre lot, dont témoigne également Crespin et correspondant aux Centuries I - III et à une partie de IV. On aurait donc une incohérence : on nous parle de “miennes premières Prophéties” et juste après on nous dit que cela vient “parachever la miliade” : collage bien maladroit mais qui nous montre que Besson a utilisé un matériau fort ancien.

   Tout se présente en tout cas comme si l'épître publiée par Besson s’arrêtait au moment où l’épître centurique annonce l’échéance déjà ancienne de 1585 et de 1606, pour se conclure presque aussitôt par une péroraison paraphrasant les formules où il est pris congé. En tout cas, ce qui est assez troublant, le texte publié par Besson, vers 1690, est à peu près aussi insignifiant - oeuvre de courtisan - que celui des Présages Merveilleux pour 1557, près d’un siècle et demi plus tôt, et tranche à l’évidence avec le contenu prophétique et astronomique de l’Epître centurique, il pourrait être l’interface entre les deux autres moutures connues.

   Faisons à nouveau le point, en conclusion, sur la chronologie des éditions, en reconnaissant qu’un tel travail est évolutif et qu’il serait injuste de condamner de telles recherches au prétexte que les résultats sont voués à des ajustements, au fur et à mesure de nos explorations. Il y aurait eu, selon nous, à ce jour, une édition comportant une nouvelle mouture de l’Epître à Henri II, antidatée à 1558, la date de rédaction figurant sur la dite Epître mais parue en réalité vers 1568, soit dix ans plus tard. Il s’agit là de la première apparitions de séries de quatrains, sous forme de centuries (en gros ce que l’on connaît dans le canon centurique comme VIII, IX, X), comme le montre la présentation de l’Epître Besson (cf. supra) et dont Crespin témoignera un peu plus tard. Puis apparaît un nouveau train de Centuries (correspondant à I, II, III et partie de IV, en gros le contenu de l’édition Macé Bonhomme (Lyon, 1555), que l’on connaît et qui en serait assez proche) qui, bien que de peu postérieur - puisque Crespin en témoigne également - sera cette fois antidaté à 1556, en rapport avec la date de 1555 figurant sur la Préface à César, qui est également une contrefaçon. En antidatant cette édition, les faussaires ont voulu laisser croire que leur édition était encore antérieure à l’autre datée de 1558. A partir de 1650, paraissent, on l’a vu, des éditions hollandaises (à Leyde, puis plus tard à Amsterdam) se référant à des éditions de 1556 (Avignon) et 1558 (Lyon), ce qui serait en effet conforme à la présentation initiale des deux groupes de centuries, tout en comportant, au niveau du contenu, bien des changements. En effet, entre temps, en 1584 / 1585, on assiste à une nouvelle publication des Centuries, antidatée cette fois à 1568 (chez Benoist Rigaud), avec un remaniement important de l’Epître à Henri II telle qu’elle devait figurer dans l’édition antidatée de 1558, et annonçant notamment une échéance pour 1585, se référant à 1558 et proposant d’ajouter 27 ans - ce qui donne 1585 - comme cela figure dans un des quatrains (cf. supra). Les deux lots de centuries sont réunis et la nouvelle Epître renvoie d’ailleurs explicitement à la Préface à César, ce qui n’était pas le cas, selon nous, dans la mouture précédente. Précisons que l’on ne possède pas cette édition datée de 1568, parue en 1584, pas plus que celle datée de 1558 et parue vers 1568, ni d’ailleurs celle datée de 1556 peu après celle datée de 1558. En revanche, on a conservé une édition contrefaite censée parue chez Macé Bonhomme datée de 1555 au lieu de 1556, qui est probablement la date réelle figurant sur la contrefaçon, des bibliographes évoquent d’ailleurs une édition de 1556 chez Sixte Denyse : Les quatrains ou prophéties de Nostradamus.52 Quel était le contenu de l’édition de 1584 ? Elle était à mille quatrains, comme l’indique dans la nouvelle Epître à Henri II l’annonce d’une milliade, donc comportait déjà en partie les quatrains des Centuries V, VI et VII (que l’on connaît par les éditions de Rouen, de Paris et d’Anvers, parues dans les années 1588 - 1590 prétendument déjà paru en 1561, donc encore du vivant de Michel de Nostredame. Quant à la partie comportant les centuries VIII - X, elle nous est connue par l’édition de Cahors datée de 1590 (cf. supra).

   L’édition de 1584 nous apparaît donc comme le précurseur du canon nostradamique avec ses dix centuries, ce qui est attesté par Du Verdier qui mentionne, en 1585, on l’a vu, une telle édition antidatée à 1568. Il est possible qu’elle ait été l’oeuvre du parti protestant, ce qui expliquerait que peu après, les éditions parues dans les villes de la Ligue aient supprimé l’Epître à Henri II et les Centuries qui l’accompagnaient, annonçant la victoire de Vendôme sur Guise. Autrement dit, les Protestants étaient intéressés à publier l’intégralité des Centuries tandis que les Catholiques souhaitaient éliminer un tiers de l’ensemble, ce qui explique la présentation en deux volets qui persistera.

   Mais, par delà ces questions de chronologie et de contrefaçon, faut-il préciser que l’enjeu principal de la présente étude est de faire apparaître l’absence d’unité idéologique du corpus nostradamique et l’inanité de rechercher notamment un seul et unique système thématique, chronologique ou numérique au sein d’un ensemble aussi composite ?

Jacques Halbronn
Paris, le 11 avril 2003

Notes

1 Sur l’historique de cette Epître, à partir de celle figurant en tête des Présages Merveilleux pour 1557, voir nos Documents inédits sur le phénomène Nostradamus, Feyzin, Ed. Ramkat, 2002. Retour

2 Cf. notamment nos Documents inexploités sur le phénomène Nostradamus, Feyzin, Ed. Ramkat, 2002. Retour

3 Cf. Réédition du Livre de Prophéties de Nostradamus publié en 1566 chez Pierre Rigaud (sic) (...) Lettres à César Nostradamus et à Henry II, Bordeaux, 1862 (BNF, 8° La39 8), verset 111, p. 74 et 1872 (BNF Ye 28650). Retour

4 Reprise à Paris, à l’identique, à Paris, chez Jean Ribou (BNF, Ye 7374 Resaq). Retour

5 Cf. The true prophecies or prognostications of Michael Nostradamus etc., Londres, BNF, Res Ye 1 exposant 3. Retour

6 Cf. Res Ye 1788. Retour

7 Cf. BNF Ye 7364 Resaq. Retour

8 Cf. Les Oracles, Vol. 1, p. 58. Retour

9 Cf. Concordance des prophéties de Nostradamus avec l’Apocalypse ou l’Apocalypse interprétée par Nostradamus etc., St Denis du Pin, 1872, p. 149. Retour

10 Cf. R. Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamique, Paris, Trédaniel, 1990, p. 418. Retour

11 Chez Pierre Belfond, 1972, Ed. J’ai Lu, 1982, p. 108. Retour

12 Cf. BNF, Res Ye 1788 et R. Benazra, RCN, pp. 145 - 146. Retour

13 Cf. notre étude sur l’Antéchrist sur le Site Ramkat.free.fr, rubrique Prophetica. Retour

14 Cf. Ed. Chomarat, pp. 147, 148 et 165. Retour

15 Sur la fortune de cette traduction qui servira de base à des tentatives ultérieures, voir Ch. H. Graf, Essai sur la vie et les écrits de Jacques Lefèvre d’Etaples, Strasbourg, 1842, Slatkine, 1970, pp. 109 - 110. Retour

16 Cf. Le contenu en cette seconde partie du nouveau testament (...) Lapocalypse S. Jehan, Paris, S. Colines, 1524, fol. LXXXVIII, verso, BNF, A 641. Retour

17 Cf. notre étude sur ce recueil prophétique, sur le Site Cura.free.fr. Retour

18 Cf. Apocalypse ou Revelation de S. Iean, opus cité, p. 412. Retour

19 Cf. notre étude “Centuries partisanes”, sur le Site Nostredame.chez.tiscali.fr et notamment notre travail sur le prophétisme protestant au début du XVIIe siècle in “Pierre du Moulin et le théme du Pape Antéchrist”, in Formes du Millénarisme à l’aube des temps modernes, Colloque de l’association Réforme, Humanisme, Renaissance, Lyon, 1999. Retour

20 Cf. notre étude “Pierre du Moulin et le théme du Pape Antéchrist”, op. cit. Retour

21 Cf. H. Bieling, Zu den Sagen von Gog und Magog, Berlin, 1882. Retour

22 Voir aussi au chapitre XXXIX. Retour

23 Cf. J. Halbronn, Le texte prophétique en France, opus cité. Retour

24 Cf. BNF, D 47430. Retour

25 Cf. BNF, Res H 2216. Retour

26 Cf. BNF, D 47431. Retour

27 Cf. BNF, D 37807 (2). Retour

28 Cf. BNF, A 3393 Resaq. Retour

29 Cf. BNF, A 7263. Retour

30 Cf. BNF, A 10372. Retour

31 Cf. R. Benazra, RCN, pp. 118 - 125. Retour

32 Cf. Ed. Chomarat, p. 164. Retour

33 Cf. tome II, 1982, Ed. du Rocher, pp. 136 - 137. Retour

34 Cf. Ce que Nostradamus a vraiment dit, Paris, Stock, 1976, p. 104. Retour

35 Cf. Ed. Chomarat, p. 155. Retour

36 Cf. Documents inexploités, op. cit. Retour

37 Cf. p. 158 de l’édition Chomarat. Retour

38 Cf. III, 1, trad. Rabbinat. Retour

39 Cf. “Feux croisés sur Nostradamus au XVIe siècle”, Colloque, Paris, 1986, Divination et controverse religieuse en France, au XVIe siècle, Cahiers V. L. Saulnier, 4, Paris, 1987, pp. 117 - 121 ; voir aussi J. Halbronn, “Une attaque réformée oubliée contre Nostradamus (1561)” in revue Réforme Humanisme Renaissance, 1991. Retour

40 Cf. p. 156, Ed. Chomarat. Retour

41 Cf. p. 160, Ed. Chomarat. Retour

42 Cf. A. Davain, François Du Jon (Junius) pasteur et professeur en théologie 1542 - 1602, Paris, 1882, Reed. Genève, Slatkine, 1970. Retour

43 Cf. pp. 169-170, Ed. Chomarat. Retour

44 Cf. à ce sujet nos études : “Pierre du Moulin et le théme du Pape Antéchrist”, opus cité, et “Les Prophéties et la Ligue”, Actes du Colloques Prophètes et prophéties au XVIe siècle, Cahiers Verdun Saulnier, 15, 1998. Retour

45 Cf. notre étude sur “le caractère partisan des Centuries”, sur ce Site. Retour

46 Cf. p. 168, Ed. Chomarat. Retour

47 Cf. J. Halbronn, “Exégèse prophétique de la Révolution Française”, Actes du Colloque Prophétisme et politique, in revue Politica Hermetica, 1994. Retour

48 Cf. J. Halbronn, “Pierre d’Ailly: des conjonctions planétaires à l’Antéchrist”, Colloque Pierre d’Ailly, in Bulletin de la Société Historique de Compiègne, 1993. Retour

49 Cf. BNF, Ye 7370 Resaq. Retour

50 Cf. R. Benazra, RCN, pp. 265 - 268 et J. Halbronn, Le texte prophétique en France, op. cit., vol 3. Retour

51 Cf. nos Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus, op. cit., p. 52. Retour

52 Cf. R. Benazra, RCN, p. 17. Retour



 

Retour Analyse

 



Tous droits réservés © 2003 Jacques Halbronn