|
||
---|---|---|
Accueil Biographie Ascendance Bibliographie Références Analyse |
Frontispices Gravures Actualité Recherche Club Ramkat |
|
|
ANALYSE |
70
Questions autour du troisième volet
|
Mathieu Barrois a récemment contribué à la recherche nostradamologique en signalant que l’édition Benoist Rigaud 1568, diffusée par M. Chomarat, comportait une particularité quant aux dates indiquées pour l’année 1606, au sein de l’Epître canonique à Henri II :
depuis le temps que Saturne qui tournera entrer à sept du moys d’Avril iusques au 25 (...) Mercure depuis le 3 février iusques au 27 / 24 dudit
Ce genre d’observation est infiniment précieux et correspond à ce que nous appelons un chronème, c’est-à-dire à un critère de classement. Nous en avons pour notre part fourni une certaine quantité, ce qui permet d’établir des rapprochements, de préciser des filiations ou au contraire de souligner des décalages et des contrefaçons :
Nous avons trouvé, explique M. Barrois, dans le fac-similé de l’édition 1568, publié par Michel Chomarat, une variante que nous n’avons pas observée dans d’autres éditions et qui indique plutôt du 3 février au 27 février. Ce chiffre 27 au lieu de 24 est une impossibilité mathématique qui relève de la coquille typographique. On pourrait faire de ce chiffre une valeur x à déterminer dans une équation à une seule inconnu facile résoudre, la seule possibilité étant le chiffre 24. Une autre possibilité intéressante serait que cette coquille prouve que cette édition de 1568 a été faite à partir d’une texte manuscrit, donc possiblement le texte original (...) il est peu probable qu’il y ait confusion entre les chiffres quatre et sept. Ce n’est pas le cas pour un texte manuscrit où une plume en panne sèche momentanée ou l’usure du papier sur la pointe du quatre le fasse confondre avec un sept.
En effet, grâce à ce chronème 24 / 27, nous avons pu constater que l’édition Poyet ne pouvait, comme nous l’avions un temps envisagé, lors d’une précédente étude, être mise dans le même sac que la dite édition Benoist Rigaud 1568. Mais contrairement à Mathieu Barrois, le 27 au lieu du 24 ne serait nullement, selon nous, l’indication d’une édition réalisée à partir d’un manuscrit mais bien un avatar tardif de l’Epître à Henri II.
Robert Benazra1 indique que l’édition non datée Poyet est identique à la suivante qui porte au premier frontispice le nom de l’éditeur Jean Didier (exemplaire non daté, Bib. Ruzo). Mais ce même Jean Didier n’a-t-il pas publié en 1627 une édition des Prophéties2 comportant la même vignette que l’édition Poyet.3 Or, l’édition Didier 1627, une des rares à être datée, diffère de l’édition Poyet sur un point essentiel, à savoir qu’elle comporte une troisième page de titre : Les Prophéties de Me Michel Nostradamus pour les ans courans en ce siècle. Centurie XI. Qui n’ont jamais esté imprimées.
De fait, ce troisième volet ne figure pas dans les éditions (pseudo) rigaldiennes et par la suite le dit volet n’apparaîtra plus que comme un appendice, sans vignette, et ne justifiant pas un tel démarquage.
On peut d’ailleurs se demander si l’édition Poyet ne comportait pas, elle aussi, à l’origine, un tel troisième volet, dont on rappellera qu’il contenait une épître à Henri IV et 58 sixains. C’est en 1614, année où paraît l’Histoire et Chronique de Provence, de César de Nostredame (reprint Laffitte, Marseille, 1971), comportant des passages sur son père4, donc après la mort du dédicataire, que Poyet mit fin à son activité de libraire et on peut raisonnablement dater cette édition de cette année là, si l’on prend en compte le fait que les sixains pourraient correspondre à cette date.5 Cette édition Poyet aurait été la première des éditions centuriques, à comporter les sixains. On nous objectera que ce troisième volet ne peut être absent de tous les exemplaires Poyet : le problème, c’est qu’on n’en connaît qu’un seul exemplaire, à la BNF, aujourd’hui numérisé.
Le chronème du 24 février, qui est en accord avec les éditions troyennes, fait ressortir la spécificité du groupe des éditions rigaldiennes, lesquelles sont marquées - à commencer par l’édition Pierre Rigaud 1566 - par le 27 février, en leur second volet, ces éditions n’ayant apparemment pas de troisième volet, et le nombre d’exemplaires connus exclue cette fois l’hypothèse d’un troisième volet. Une autre édition est marquée par le 27, c’est l’édition de Cahors sur laquelle nous avions déjà exprimé des doutes. Rappelons que ce qui est en question ici ne concerne que le second volet. Soulignons que le troisième volet inclura en outre les Présages.
C’est donc la perte du troisième volet qui sera entérinée au XVIIIe siècle, chez les libraires avignonnais - Avignon ne devenant française qu’en 1791, alors que le XVIIe siècle avait adopté massivement le dit volet. Il faut attendre les dernières années du XVIIe siècle pour qu’une certaine évolution puisse être observée. Le libraire lyonnais Jean Viret, en 1697, rejette les Présages, comme l’avait d’ailleurs déjà fait depuis longtemps le libraire troyen Pierre Chevillot. Il refuse également les annexes à la centurie VII et à la centurie VIII, allant ainsi plus loin que Chevillot. Ce faisant, on retrouve le profil Poyet / Didier pour les deux premiers volets. Il semble bien en effet que ces annexes n’apparaissent que dans les années 1630, alors que figurent déjà en 1627 des quatrains des Centuries XI et XII, au sein du troisième volet.6
Encore conviendrait-il de préciser l’origine de ces annexes aux volets I (pour la VIIe centurie) et II (pour la VIIIe centurie). On sait qu’il s’agit de quatrains figurant dans les éditions parisiennes de la Ligue, en 1588 - 1589, respectivement sous le nom de centuries VII (quatre quatrains) et la VIII (six quatrains). Encore a-t-on pris la peine de supprimer de l’annexe de la VII, un certain nombre de quatrains appartenant à l’almanach pour 1561, ce qui montre de la part des éditeurs une bonne connaissance des quatrains du dit almanach.
Autres quatrains tirez de 12 soubz la Centurie septiesme dont en ont esté rejectez 8 qui se sont trouvez es Centuries precedentes, formule au demeurant inexacte puisque les présages ne sont pas supposés appartenir à la catégorie des Centuries, à moins qu’initialement, on n’ait essayé de les y inclure. Normalement, les Présages sont placés après les Centuries et on comprend mal l’expression centuries précédentes. Il faut probablement entendre, en réalité, dans des éditions précédentes / antérieures des Centuries, à savoir celles des années 1588 - 1589.
Rappelons que les exemplaires venant de chez Du Ruau comportaient les Présages, ce qui, en effet, aurait fait double emploi. En revanche, cette suppression fait moins sens pour les éditions Chevillot, lesquelles ne comportent pas les Présages et cependant ont les mêmes annexes. Sans les présages, l’annexe à la centurie VII serait plus ample.
Jusqu’au règne de Louis XIV, les libraires jugèrent bon de préserver ces quelques quatrains de la période ligueuse mais au cours des années 1660 on va trouver cela inutile voire séditieux, tant il est vrai que ces quatrains furent rédigés par les adversaires d’Henri IV, le grand père de Louis XIV, alors régnant. Déjà en 1665 - le règne personnel de Louis XIV ayant débuté en 1661- on trouve une édition lyonnaise (2e volet chez Jean Balam) ne comportant déjà plus les annexes aux centuries VII et VIII, mais ayant bel et bien les sixains.7 En revanche, les éditions hollandaises (1667 - 1668), lesquelles échappent aux consignes qui s’appliquent dans le Royaume, ne renoncent pas aux dites annexes ligueuses.
On notera - ce qui est assez rare - que l’édition Viret (1697) comporte, in fine, les autorisations officielles : Consentement du Procureur du Roi, daté du 22 avril 1697, à Lyon, en faveur de la Veuve de François Roux de faire réimprimer Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Qui est un livre avoüé. Suivi d’une Permission. On peut supposer que les droits accordés à cette veuve ont été partagés, en quelque façon, avec le dit Viret.
En 1698, une édition, bel et bien datée, paraît à Lyon laquelle ne comporte plus ces annexes mais en revanche affiche l’épitaphe figurant sur la tombe de Michel de Nostredame.8 Or, la mention de cette épitaphe est un élément nouveau, encore qu’elle se trouva reprise, mais de façon tronquée dans le Brief Discours sur la vie de Michel Nostradamus dans le Janus Gallicus de 15949, lui-même figurant, sous cette forme, dans de nombreuses éditions des Centuries, sous le titre de Vie de l’Autheur (à l’intérieur : La Vie de Maistre Michel Nostradamus Medecin Ordinaire du Roy Henry II Roy de France).
Le texte du Brief Discours - celui du moins de la partie en langue française - est repris textuellement dans toute une série d’éditions des Centuries, donc sans la mention d’Anne Gemelle, dans l’épitaphe et avec une formule latine à la fin : O posteres (sic), ne touchez à ses cendres et n’enviez pas le repos d’iceluy, le latin ici étant censé rendre Quietem posteri ne invidetote (sic) de la version latine (Mich. Nostradami vita in Epitomen contracta).
Mais avec l’édition de 1698, il s’agit bien du texte complet de l’Epitaphe et ce en dehors du cadre du Brief Discours, et c’est bien là chose nouvelle, encore qu'une mention plus correcte figurât déjà en 1656 dans l’Eclaircissement des véritables Quatrains de Maistre Michel Nostradamus (p. 36 verso) tant en latin qu’en français. On comparera les intitulés latins. Dans le texte de l’Eclaircissement manque un morceau de phrase quietem posteri ne invidete (postérité, ne lui enviez pas son repos), rendu dans le Janus Gallicus par Ne invidetote (sic) (p. 11) et dans l’édition Rigaud 1566 par posterité. Le texte latin de l’édition de 1697 est le plus complet : Anna Pontia Gemella Salonia conjugi optat veram felicitatem (Anne Ponce Gemelle souhaite à son époux la véritable félicité), alors qu’il n’est qu’abrégé ailleurs :
- Eclaircissement : Coniugi optimo V. E (sic, au lieu de V. F.)
- Pierre Rigaud 1566 : CONIUGI OPT. V. FELICITATEM.
On notera que sur l’ Epitaphe gravée sur le tombeau de Mr Nostradamus à Salon de Provence, figure probablement l’intitulé principal qu’on ne trouve pas ailleurs :
MICHAEL NOSTRADAMUS REGIS MEDICUS ET CONSILIARIUS
Suivi de la mention :
OPUS CESARIS
Ce qui semble devoir renvoyer à César de Nostredame. Cette référence ne se retrouve pas dans les autres versions de l’Epitaphe. En 1614, César avait publié l’épitaphe dans son Histoire et Chronique de Provence, Lyon, Simon Rigaud.10 Edgar Leroy11 confirme que César fit graver ce qu’il appelle ce court épitaphe César déclara : Si j’ai composé cette inscription, ce n’est ni par ostentation, ni superflue vanité mais par un juste devoir, accompagné d’un désir de jetter plus loin et plus avant le nom de celui qui m’a mis au monde, laissé quelque trace d’honneur excellent et non commun. Il a bien mérité cette niche tant exigue et modeste parmi tant d’illustres et magnifiques trophées et marque d’immortalité.12 Or, si cette épitaphe est de César, le fait de figurer dans des éditions datées de 1566 aurait déjà suffi à les déconsidérer, César n’étant âgé, en 1566, que de treize ans.
Or, la dite épitaphe sera reprise dans les éditions Pierre Rigaud 1566 fabriquées au XVIIIe siècle. Il pourrait y avoir là une continuité, même si la dite édition comporte encore trois volets au lieu de deux, au sens de l’édition Didier.
Arrêtons-nous encore un instant sur le traitement de certaines données chronologiques dans les diverses variantes de la dite épitaphe, en soulignant que le lecteur ne pouvait qu’être préparé à accepter une édition parue l’année de la mort de MDN, celle-ci étant indiquée justement dans l’épitaphe :
Edition 1698 :
Vixit annos LXII menses VI dies X ; obiit Salone I D L XVI (sic I au lieu de M, mais César écrit simplement DLXVI).
Ed. Rigaud 1566 :
Vixit annos LXII menses VI dies XVII (sic, X semble la bonne leçon). Obiit Salone Anno MDLXVI.
Brief Discours 1594 :
Vixit an. LXII Mens VI Dies XVII. Obiit Salonae Petrae An. Christi MDLXVI Die II Iulii.
Eclaircissement 1656 :
Vixit annos LXII menses VI dies X. Obiit Salonae ( I ). I ) LXVI.
L’édition Rigaud est la seule à comporter 17 jours au lieu de 10.
Le Janus Gallicus donne seul en latin le jour de la mort, à savoir le 2 juillet.
Toutefois, dans la traduction française de l’Epitaphe, l’édition Rigaud le précise également, bien que cela ne figure pas dans le texte latin mentionné en tête du document : Il mourut à Salon le 2 juillet 1566, comme si dit texte latin avait été tronqué par inadvertance ou par commodité.
La mention 27 au lieu de 24 pour le mois de février serait apparue au XVIIIe siècle et serait ainsi un chronème permettant de situer les exemplaires comportant 27 et non 24 au plus tôt au XVIIIe siècle. Malgré certaines similitudes entre l’édition Poyet et l’édition Benoist Rigaud, il s’agit de productions nullement contemporaine mais distantes de plus de cent ans. Nous avons voulu montrer comment l’évolution d’une édition à l’autre s’effectue et notamment, grâce à l’édition de 1698, comment avait commencé à s’instaurer la coutume de ne plus publier la Vie de Nostradamus mais uniquement le résumé très succinct fourni par l’Epitaphe.
Dans son article Fausse Lettre à Henry, Roy de France second ou fausse alerte ?, le québécois Mathieu Barrois entre dans une logique qui était celle de l’époque, à savoir celle d’un dévoilement progressif de textes posthumes, et cette présentation vaudra encore dans l’Epître à Henri IV. Serait-ce, demande Barrois, que l’auteur ou les auteurs de cette missive voulaient justement préserver le caractère prédictif des événements présentés dans la Lettre à Henry pendant ce temps écoulé jusqu’à la formation définitive du corpus nostradamique ? Dans cette éventualité, la valeur prédictive de la Lettre à Henry serait parfaitement préservée contrairement à bon nombre de quatrains qui ont perdu ce caractère à cause des fausses éditions antidatées et à cause de toutes les manipulations liées à la propagande orchestrée lors des guerres religieuses et tout au long de l’existence de la Ligue. On peut certes considérer que peu importe l’identité de l’auteur dans la mesure où prophétie il y a bien, puisque celle-ci serait vérifiée. C’est d’ailleurs ainsi que l’on pensait prouver l’authenticité des Protocoles des Sages de Sion, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, du fait que le texte avait valeur prophétique et cela importait plus que le caractère controversé de ses origines.13 Nous sommes d’accord avec Mathieu Barois : inutile de s’échiner vainement à vouloir préserver le lien entre MDN et le corpus centurique, épîtres comprises, nous avons bien plutôt affaire à un texte qui se met en place peu à peu et qui n’existait pas au départ sous la forme qui deviendra la sienne par la suite. Notre propos n’a jamais été de contester le caractère de prophétie authentique mais bien celui d’authenticité de la prophétie, ce qui est tout à fait différent. Cela dit, nous ne sommes nullement convaincu que l’Epître à Henri II soit un ensemble homogène et cohérent et c’est d’ailleurs ce qui permet d’en mettre en évidence le caractère collectif. Quand Barrois écrit : En tant que praticien, il faut aborder le travail de traduction de la Lettre à Henry comme on aborde la traduction des oeuvres d’Homère, sans se demander si le personnage était unique ou multiple, sans se demander si l’épître venait d’un seul homme, d’un collectif, ou d’une société plus ou moins secrète et sans se préoccuper des conditions qui ont prévalues à la naissance d’une oeuvre potentiellement soumise à un work in progress, plutôt que construite dans un moule définitif dès la première parution, il ne nous semble pas que cela justifie que l’on considère l’Epître comme un ensemble d’un seul tenant et ce notamment en ce qui concerne les dates y figurant. Cela nous semble de la même eau que d’essayer de montrer que le Testament de Nostradamus avait déterminé le nombre de quatrains des premières éditions des Centuries, comme le proposent D. Ruzo et P. Guinard.
M. Barrois, en définitive, s’inscrit dans le courant du nostradamisme apologétique - Bienvenue au club ! - en introduisant un nouvel argument qui tente de verrouiller le corpus en question : après avoir envisagé, un moment, dans son texte, le caractère collectif de l’oeuvre, il nous présente un Nostradamus désireux de tromper son monde, de l’égarer sciemment et ceux qui parlent du caractère composite de son oeuvre seraient à côté de la plaque. Il est vrai que le terme collectif a plusieurs sens : il peut indiquer une concertation entre intervenants successifs se relayant selon un programme bien précis de publication, ou au contraire, et c’était ainsi que nous l’entendions, un travail composite et hétérogène, et finalement nullement concerté sinon dans l’esprit de certains exégètes. Au demeurant, tant dans le champ nostradamique qu’astrologique, une grande partie de l’activité des commentateurs et autres biographes consiste avant tout à masquer les contradictions, à harmoniser les solutions de continuité. L’ironie du sort veut que sans le vouloir M. Barrois nous ait fourni de nouveaux éléments chronématiques pour asseoir notre démonstration quant à la chronologie des éditions tout comme parfois en voulant prouver que les Centuries ont bien annoncé tel événement, cela contribue au contraire à montrer que leur date de rédaction est plus tardive encore qu’on le croyait.
A propos de compréhension du contenu de l’Epître à Henri II - préoccupation louable de la part de M. Barrois - constatons en passant qu’à notre connaissance aucune publication en langue française n’a jamais pris la peine de traduire les passages latins qui s’y trouvent. Ce ne fut, en revanche, pas le cas Outre Manche, où dès la fin du XIXe siècle Chas. A. Ward, reprenant la traduction de Théophile de Garencières (1672) fournissait une traduction anglaise de la longue tirade conclusive (Multa etiam, O Rex etc) de la dite Epître14 reprise par Henry C. Roberts :
Tant de choses vont survenir sous peu, ô souverain le plus puissant de tous, de la sorte la plus remarquable, telles que nous ne pouvons ni ne voulons les mettre toutes dans cette épître ; mais afin de comprendre certains faits décisifs, il nous faut cependant signaler quelques horribles événements et ce bien que ta magnanimité et ton humanité soit si grande, tout comme ta foi en Dieu, que toi seul sembles digne du grand titre de Roi Très Chrétien, toi auquel devrait être conférée la plus haute autorité religieuse.15
Comment doit-on comprendre ce texte, à quoi fait-il référence ? On peut se demander si cela n’a pas de rapport avec les relations avec les Réformés, si l’on n’a pas essayé de faire prophétiser à Michel Nostradamus, la Saint Barthélémy (1572), après coup, laissant entendre que ce que le père, Henri II, n’avait pas eu le temps d’accomplir, son fils Charles IX y serait parvenu. Chose prophétisée est plus supportable puisqu’il était écrit qu’elle devait avoir lieu, ce qui tend à en déresponsabiliser les auteurs surtout quand l’événement a pu choquer les esprits.
Jacques Halbronn
Paris, le 29 novembre 2003
Notes
1 Cf. RCN, p. 146. Retour
2 Cf. RCN, op. cit., p. 187. Retour
3 Cf. Bib Ramkat, Res N 14. Retour
4 Cf. Buget, Etudes sur Nostradamus, Bulletin du Bibliophile, 1863, pp. 450 et seq. Retour
5 Cf. nos Documents Inexploités sur le phénomène Nostradamus, à commander sur internet à Priceminister. Retour
6 Cf. Ruzo, Testament de Nostradamus, Monaco, Le Rocher, 1982, p. 319. Retour
7 Cf. British Library 11451 aa 25. Retour
8 Cf. R. Benazra, RCN, p. 280. Retour
9 Cf. notre contribution aux recherches biographiques sur ce Site et sur Cura.free.fr. Retour
10 Cf. Buget, Etudes sur Nostradamus, Bulletin du Bibliophile, 1863, p. 462. Retour
11 Cf. Nostradamus. Ses origines, sa vie, son oeuvre, Bergerac, 1972, Reed. Jeanne Laffitte, 1993, pp. 106 et seq. Retour
12 Cf. Histoire et chronique de Provence, op. cit., p. 894. Retour
13 Cf. Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, diffusé par Priceminister, sur le Web. Retour
14 Cf. Oracles of Nostradamus, Londres, 1891. Retour
15 Cf. The complete prophecies of Nostradamus, New York, Nostradamus Inc, 1949. Retour
Retour Analyse
Tous droits réservés © 2003 Jacques Halbronn