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ANALYSE

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Petite contre encyclopédie nostradamus

par Jacques Halbronn

    Dans notre étude de The Nostradamus Encyclopaedia de Peter Lemesurier1, nous avions souligné à quel point toute tentative pour faire le point, en ce début de XXIe siècle, sur Nostradamus exigeait de la prudence dans les formulations choisies. Notre projet est donc ici de proposer ou plutôt d’esquisser une sorte de contre-Encyclopédie Nostradamus, en recourant à la traditionnelle présentation par notices, classées par ordre alphabétique - ordre dont on sait à quel point il serait plutôt un désordre organisé, un jeu de pistes. Au lecteur d’assembler notre puzzle (terme qui, en anglais veut dire énigme). Nous proposons un travail du même type en astrologie.2

ALMANACHS DE NOSTRADAMUS
C’est à partir des almanachs pour 1557 que Nostradamus va publier des quatrains mensuels qui inspireront des imitateurs. Il est peu probable que Nostradamus ait placé des quatrains dans ses Pronostications annuelles. Ces quatrains porteront au XVIIe siècle le nom de Présages et seront commentés dans le Janus Gallicus (cf. la notice correspondante)

ANNEE 1555
On connaît une Lettre de Nostradamus adressée à son fils César datée du Ier mars 1555 (selon quel calendrier) figurant dans une édition elle aussi datée de 1555 (mois de Mai) et se présentant comme parue chez le libraire lyonnais Macé Bonhomme, comportant trois centuries pleines et 53 quatrains à la IVe Centurie. Par le témoignage d’Antoine Couillard, dans ses Prophéties datées de 1556, nous savons qu’une Epître de Nostradamus à son fils parut à cette époque et qu’elle comporte des points communs avec l’Epître figurant en tête de certaines éditions des Centuries. On ne saurait conclure pour autant que les deux Epîtres sont identiques ; il est probable que l’Epître signalée par Couillard ait servi à fabriquer l’autre Epître (cf. Epître à César). Couillard ne mentionne au demeurant aucun quatrain dans ses Prophéties censées imiter celles de Nostradamus ; on peut cependant considérer que des Prophéties parurent sous le nom de Nostradamus, comme en témoignent des registres de libraires mais avec un contenu sensiblement différent.

ANNEE 1558
On connaît une Epître de Nostradamus adressée à Henri II et datée de juin 1558. Elle figure dans nombre d’éditions des Centuries mais il est délicat de dater ces éditions. Signalons l’édition datée de 1568, censée parue chez Benoist Rigaud, à Lyon. Antoine Crespin atteste au début des années 1570 de l’existence d’une telle Epître de juin 1558 mais sans nous en fournir, apparemment, la substance. En tout état de cause, on connaît une autre épître autrement datée (janvier 1556) figurant en tête des Présages Merveilleux pour 1557 de Michel Nostradamus et dont l’Epître centurique est vraisemblablement inspirée (cf. Epître à Henri II). C’est également de 1558, année qui précède la mort d’Henri II, que sont datés les Significations de l’Eclipse de 1559, ouvrage dont l’authenticité est discutée et qui comporte le mot Centurie, ce qui est le seul exemple d’une utilisation de ce mot en rapport avec Nostradamus, hors du corpus des éditions des Prophéties.

BESSON, Antoine
Ce libraire lyonnais publie à la fin du XVIIe siècle une édition des Centuries comportant des versions inhabituelles des Epîtres à César et à Henri II. On est notamment frappé par les variantes de l’Epître au Roi, où il est indiqué que Nostradamus dédie au roi non pas le “restant” de ses Prophéties mais ses “premières” prophéties.

BONHOMME, Macé
Ce libraire lyonnais est associé à des éditions des Prophéties de Nostradamus, datées de 1555 de 3 centuries et d’une addition de 53 quatrains de Nostradamus. La vignette qui remplace l’enseigne habituelle du libraire trahit la contrefaçon (cf. notices “année 1555” et “vignettes de Nostradamus”), avec une Préface à César.

CENTURIE IV
On en connaît un état à 53 quatrains (Macé Bonhomme, 1555). Dans les éditions de la Ligue, on signale après le 53e quatrain qu’il y a eu addition. Cette mention ne figure pas dans les éditions Antoine du Rosne 1557. Les 53 quatrains de la IVe Centurie sont à rapprocher des 35 quatrains de la VII en raison de l’inversion des chiffres.

CENTURIE VI
On en connaît un état à 71 quatrains (cf. éditions parisiennes de la Ligue). On notera que le nombre 71 poursuit la série 35-53, selon une progression de raison 18. C’est dans d’autres états de cette centurie que l’on trouve un quatrain latin, à la 100e position. Parfois, le quatrain ne s’y trouve pas (Anvers 1590, Antoine du Rosne 1557, ex. de Budapest), parfois il est placé après un autre quatrain 100 (Amsterdam 1668).

CENTURIE VII
On en connaît un état à 35 quatrains (cf. notice François de Saint Jaure). Seule Centurie à ne pas apparaître “au complet” dans le canon. On en connaît des versions à 40 (Antoine du Rosne 1557, ex de Budapest), 42 (Benoist Rigaud, 1568) quatrains voire plus (avec quatrain contre Mazarin). La VIIe Centurie a du se placer en dernière position avant de se retrouver en position médiane (cf. notice “numérotation des Centuries”). Le fait que les sixains (cf. cette notice) sont au nombre de 58 pourrait être du à l’existence de 42 quatrains à la VII.

COMMENTAIRES DES CENTURIES
Si les commentaires des Centuries abondent à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, en revanche, on est surpris de ne pas en trouver au XVIe siècle avant 1594 et encore pas avec une édition des Centuries (cf. la notice du Janus Gallicus). On conçoit mal que les premières éditions n’aient pas comporté un tel commentaire rétrospectif comportant implicitement un certain mode d’emploi.

COUILLARD, Antoine
Auteur d’une parodie des Prophéties de Nostradamus (cf. notice de l’année 1555), il nous informe sur l’existence d’une Epître à César et sur l’existence d’une publication portant le nom de Prophéties.

CRESPIN, Antoine
Imitateur de Nostradamus, il semble qu’une partie de sa production ait été récupérée lors de la mise en place du corpus centurique. Celle-ci ne comporte aucun quatrain appartenant aux Centuries V, VI, VII, ce qui signifie que ces Centuries ont une autre source, probablement plus tardive, ce qui va à l’encontre de l’authenticité des éditions Antoine du Rosne 1557 qui comportent les dites Centuries.

CRITIQUE NOSTRADAMIQUE
Cette approche vise à déterminer, à reconstituer à partir de données lacunaires quelle a été la genèse du corpus centurique, à déterminer les dates réelles de publication des éditions. A l’opposé de ce courant, on trouve une volonté d’adopter en gros les dates figurant sur les éditions comme la base d’une chronologie des éditions.

DERNIERE CENTURIE
La centurie en dernière position a changé au fil des éditions. La Centurie IV a du être à un moment donné la VIIe et dernière, avec 39 quatrains, puis elle a été “rejointe”, passant alors à 53 quatrains, par trois autres Centuries dont deux “incomplètes” (à 71 et 35 quatrains) correspondant dans le canon actuel à V-VI et VII mais qui initialement étaient en position VIII-IX-X, avant que les éditions parisiennes de la Ligue en décident autrement (cf. la notice à ce sujet).

DU ROSNE, Antoine
Imprimeur lyonnais qui publia la traduction du latin par Nostradamus de la Paraphrase de Galien, en 1557 On lui a attribué des éditions des Prophéties à sept centuries en les datant de cette même année 1557 et comportant la même vignette que celle de la Paraphrase (cf. la notice “vignette de Nostradamus”).

DU VERDIER, Antoine
Auteur d’une Bibliothèque, parue à Lyon, en1584, chez Barthélémy Honorat, il nous signale l’existence à cette date d’une édition à dix centuries de quatrains de Nostradamus, sans nous en indiquer aucunement le contenu.

ECOLE DE NOSTRADAMUS
On peut classer les disciples, imitateurs et successeurs (cf. notice Crespin) de Nostradamus en une Ecole de Nostradamus. Cette Ecole a produit notamment de nombreux quatrains sur le modèle de ceux des almanachs (cf. notice) puis une partie de sa production a été récupérée au sein du canon nostradamique. On retrouve des vignettes utilisées par certains “disciples” dans les années 1560 reprises dans les éditions troyennes du XVIIe siècle.

EDITIONS A 353 QUATRAINS
Ces éditions portant la mention de Macé Bonhomme, libraire lyonnais, ont apparemment, du fait de leur petit nombre de quatrains (353), le profil d’une première édition (cf. notice sur l’année 1555). Mais le nombre de 53 quatrains à la IVe Centurie pourrait conduire à une datation sensiblement plus tardive. Une édition à quatre centuries parue à Rouen, chez Raphaël du Petit Val, datant de 1588, semble avoir été le modèle de l’édition datée de 1555.

EDITIONS A 640/642 QUATRAINS
Ces éditions portant la mention d’Antoine Rosne, imprimeur lyonnais, auraient immédiatement succédé aux éditions à 353 quatrains (cf. la notice Editions à 353 quatrains). La quatrième centurie aurait donc été complétée ; en revanche, la septième centurie serait à son tour incomplète, à 40 ou 42 quatrains, selon les éditions.

EDITION HOLLANDAISE DE 1668
Première édition (Amsterdam) comportant un frontispice illustrant deux prophéties réalisées : l’exécution du roi Charles Ier d’Angleterre (1649) et l’Incendie de Londres (1666). Cette édition exercera une forte influence y compris au XXe siècle, elle comporte sixains et présages.

EDITIONS PARISIENNES DE LA LIGUE
Ces éditions (cf. la notice sur l’Epître à César) comportent une centurie VI avec seulement 71 quatrains et une centurie VII constituée de quatrains issus de l’almanach pour 1561, sans rapport avec la centurie VII du canon nostradamique et notamment avec les éditions datées de 1557. A la centurie IV, il est indiqué après le 53e quatrain qu’on a opéré une addition, annonce qui ne figure pas dans les dites éditions de 1557. On y trouve l’Epître à César mais point l’Epître à Henri II ni les Centuries VIII-X. Ces éditions se référent, en page de titre, à une édition comportant une addition de 39 “articles”, parue en 1560/1561 (cf. notice IVe Centurie).

EDITIONS POSTHUMES DES CENTURIES
Comme le genre le veut, une édition posthume est susceptible de comporter une notice biographique ou nécrologique. Aucune notice biographique n’a été conservée avant de figurer dans le Janus Gallicus (cf. la notice). Il est probable que la première édition des Centuries ait été posthume (cf. notice sur la première édition).

EDITIONS TROYENNES
Ces éditions comportent des éléments repris du Janus Gallicus (cf. notice) ainsi que des Sixains probablement parus séparément. Ces éditions seront reprises à Amsterdam (1667 et 1668). Celles de Pierre Chevillot ne comportent pas les Présages. On trouve ces éditions associées sous un même volume avec le Recueil des Prophéties anciennes et modernes (cf. notice sous ce nom), issu du Mirabilis Liber.

EPITRE A CESAR
La première publication de cette Préface datée de 1555 (cf. la notice sur l’année 1555) qui nous soit parvenue d’une édition des Centuries débutant par l’Epître à César est de 1588, on la trouve dans un lot d’éditions parisiennes. Il semble qu’elle ait remplacé assez tardivement l’Epître à Henri II datée de juin 1558. On trouve la mouture la plus satisfaisante dans l’édition Antoine Besson (cf. cette notice) et déjà dans la traduction anglaise de Théophile de Garencières (1672).

EPITRE A HENRI II
L’Epître au Roi datée de juin 1558 (cf. la notice sur l’année 1558) a probablement introduit les premières Centuries avant d’être remplacée pat la Préface à César (cf. la notice “Epître à César”). Elle réapparaît ultérieurement en tête de trois Centuries (VIII-X) absentes en 1588 (cf. notice éditions parisiennes de la Ligue).

EPITRE A HENRI IV
Epître datée de 1605, faite à Chantilly, et signée Vincent Séve. Celle qui figure en tête des Sixains pourrait être une contrefaçon de la dite Epître. En effet, il est très improbable que les Sixains qui lui font suite aient pu paraître en 1605.

FAMILLE RIGAUD
Les Rigaud sont une dynastie de libraires lyonnais. Du Verdier, en 1584, dans sa Bibliothèque attribue à Benoist Rigaud une édition à dix Centuries. On connaît des éditions datées des années 1560, se présentant comme l’oeuvre des Rigaud, Pierre le fils en 1566 et Benoist le père en 1568 mais il s’agit vraisemblablement d’éditions antidatées, notamment pour ce qui concerne Pierre qui n’exerçait pas encore à l’époque.

FRANCOIS DE SAINT JAURE
Ce libraire d’Anvers publia en 1590 une édition à sept centuries, la plus ancienne peut-être conservée des éditions de ce type mais avec 35 quatrains seulement à la VIIe (cf. la notice sur les Editions à 640/642 quatrains).

JANUS GALLICUS OU JANUS FRANCOIS
Recueil de pièces souvent anciennes paru en 1594, à Lyon, présenté par Jean Aimé de Chavigny. On y trouve notamment un “Brief Discours de la Vie de Michel de Nostradamus”, assez proche de celui qui dut accompagner les éditions posthumes (cf. cette notice) et un commentaire assez ample mais faisant appel non seulement aux quatrains des Centuries mais à ceux des almanachs annuels. Ces derniers quatrains, tels qu’ils figurent dans le Janus Gallicus, paraîtront au XVIIe siècle sous le nom de Présages dans certaines éditions.

NOSTRADAMISME
On entendra par là la tendance consistant à démontrer que les Centuries constituent un tout d’un seul tenant, oeuvre d’un seul et même auteur. Le terme est forgé sur le même modéle qu’astrologisme, attitude qui consiste à affirmer que ce qu’on appelle Astrologie est d’une seule pièce et correspond à une réalité cosmique qui dépasse ou transcende l’humain.

NOSTRADAMUS, Michel
Ce médecin astrologue n’a probablement pas publié de Centuries de quatrains de son vivant. A sa mort, on aura prétendu avoir retrouvé dans ses papiers un recueil versifié de prophéties (cf. la notice Prophéties anciennes et modernes) puis, par la suite, on a considéré qu’il en était non seulement l’auteur mais que celles-ci ne valaient pas pour une période antérieure à son temps.

NUMEROTATION DES CENTURIES
La numérotation canonique ne reflète pas la présentation des premières éditions. Certaines centuries ont été renumérotées comme les Centuries VIII-X qui devaient se trouver dans le cadre d’un premier ensemble de six centuries. Sous la Ligue, les dernières centuries sont devenues les centuries IV-VII.

PREMIERE MOUTURE DES CENTURIES
La première édition des Prophéties, au sens du canon centurique, devait comporter six Centuries pleines (I-III et VIII-X, selon la numérotation canonique), suivies d’un avertissement en latin (Legis Cautio). Une édition augmentée comporta 39 “articles” en appendice, qui seront la base de la Centurie canonique IV (cf. notice sur la Centurie IV). Il est probable que cette première édition, posthume, comportait une Vie de Nostradamus et un Commentaire de certains quatrains.

PRESAGES
Sous ce nom, on désigne dans les éditions troyennes du XVIIe siècle (cf. cette notice) les 141 quatrains tirés des almanachs de Nostradamus et commentés dans le Janus Gallicus (1594), sur le même pied que les quatrains des Centuries. On trouve une série plus complète de ces quatrains dans le Recueil des Présages Prosaïques, connu sous forme de manuscrit (daté de 1589), et dont l’auteur du J. G. s’est manifestement servi.

PRONOSTICATIONS DE NOSTRADAMUS
Annuellement, Nostradamus publia des Prognostications illustrées d’une vignette représentant un personnage. Cette vignette ne figure jamais sur les almanachs authentiques (cf. notice Almanachs) pas plus que les pronostications authentiques ne comportent de quatrains.

PROPHETIES DE NOSTRADAMUS
Initialement, prophéties (vaticinations) perpétuelles, c’est-à-dire couvrant plusieurs années, vendues parallèlement à la production annuelle de Nostradamus. C’est ce type d’ouvrage qu’imite Couillard en 1556 dans ses Prophéties. Par la suite, sous ce même titre paraîtront, après la mort de Nostradamus, des Centuries appartenant à un tout autre genre.

PROPHETIES ANCIENNES ET MODERNES
Ensemble de textes d’origines diverses et couvrant une assez longue période historique déjà écoulée. Le Mirabilis Liber parait sous ce nom “prophetias Revelationesque (...) preteritas, presentes & futuras”, ce qui sera rendu dans les traductions françaises par “Recueil des Prophéties tant anciennes que modernes”. Il est probable que les Prophéties de Nostradamus, sous leur forme posthume, aient appartenu à ce genre, ce qui expliquerait leur caractère rétrospectif prononcé, pouvant remonter à plusieurs siècles.

PROPHETIES PERPETUELLES
Les disciples de Nostradamus (cf. notice “Ecole de Nostradamus”) publièrent, dans les années 1560-1570, des séries de pronostics étalés sur plusieurs années, parfois une vingtaine, et rédigées selon un procédé cyclique. Il est probable qu’ils ne faisaient là que prendre le relais de Michel de Nostredame. Ces prophéties ne s’articulaient pas sur les véritables positions planétaires à la différence des almanachs et pronostications annuelles. Au XIXe siècle, le libraire parisien Delarue, en 1866, publiera un recueil comportant à la suite des Centuries le Recueil des Prophéties tant anciennes que modernes et les Prophéties Perpétuelles de Moult (1740). Dans la Préface à César, il est fait allusion à des vaticinations perpétuelles.

QUATRAINS
Signe distinctif de la production prophétique attribuée à Nostradamus, auteur de quatrains dans ses almanachs (cf. notice Almanachs). Il semble que ses disciples (cf. notice “Ecole de Nostradamus”) en aient produit qui par la suite seront mis sur le compte de Nostradamus lui-même. Au XVIIe siècle, on considérera que Nostradamus a aussi laissé derrière lui des sixains (cf. notice).

SIXAINS
Série de 58. Il semble qu’ils aient été accompagnés d’une clef qui ne figure dans aucune édition conservée des Centuries, du moins sous forme imprimée. Cette clef existe en revanche dans une édition séparée des sixains, ne comportant pas le nom de Nostradamus. Leur style nostradamique a probablement contribué à leur intégration ultérieure au sein de nombre d’éditions des Centuries, au XVIIe siècle.

SOURCES DU CORPUS CENTURIQUE
Des recoupements ont été proposés avec des documents divers relatifs à des événements bien antérieurs au temps de Nostradamus ou avec des guides de voyage ou de pèlerinage, sans parler d’événements appartenant à la seconde moitié du XVIe siècle, si on ne considère pas la possibilité que Nostradamus les ait annoncés prophétiquement (cf. notice Recueil des Prophéties anciennes et modernes), ce qui donne une impression générale de compilation versifiée.

VIE DE NOSTRADAMUS
Les éditions conservées des Centuries comportant une Vie de Michel de Nostredame ne sont pas antérieures au milieu du XVIIe siècle. Elles ne font que reprendre le texte figurant dans le Janus Gallicus (cf. cette notice).

VIGNETTE DE NOSTRADAMUS
La vignette figurant sur certaines pronostications (cf. notice) de Nostradamus ne semble pas être apparue avant 1557. Elle est probablement reprise de la traduction par Nostradamus de la Paraphrase de Galien, parie en cette année là, chez Antoine du Rosne et représentait Galien lui-même plutôt que son traducteur. On la retrouve déjà dans le Kalendrier et Compost des Bergers, à la fin du XVe siècle. Le fait que cette même vignette figure également sur l’édition Macé Bonhomme de 1555 ne plaise pas en faveur de l’authenticité de cette édition. Cela vaut également pour la Pronostication pour 1555 qui la comporte mais qui dispose de quatrains, genre réservé aux seuls almanachs de Nostradamus.

VOLETS CENTURIQUES
Le canon centurique comporte deux volets chacun introduit par une épître (cf. notices sur les Epîtres à César et à Henri II), voire trois pour les éditions comportant les sixains introduits par une Epître à Henri IV (voir cette notice). Etrangement, la présentation typographique des deux premiers volets est sensiblement différente du moins pour les éditions datées du XVIe siècle. Tout se passe comme si le second volet avait été ajouté plus tardivement, c’est notamment le cas pour les éditions datées de 1568 et portant référence à Benoist Rigaud, d’ailleurs, souvent seul le premier volet est daté.

Jacques Halbronn
Paris, le 30 août 2004

Notes

1 Cf. “Le vieillissement du nostradamisme anglo-saxon”, sur Espace Nostradamus. Retour

2 Cf. notre “Petite contre-encyclopédie astrologique”, rubrique Astrologica, Encyclopaedia Hermetica en ligne. Retour



 

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