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ANALYSE

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Considérations sur le rapport texte/prétexte
autour des contrefaçons nostradamiques

par Jacques Halbronn

    Le monde des nostradamologues nous apparaît comme s’étant constitué en dehors de tout cadre chronologique et ce à un double égard. D’une part en ce qu’il ne s’est pas donné, du moins pendant longtemps, les moyens de dater son corpus, en développant toute une méthodologie de recoupements, de comparaisons et d’autre part, en ce qu’il considère comme normal de se trouver en face d’un ensemble sans aucune colonne vertébrale chronologique, sans ordre des quatrains à respecter, tout en se revendiquant comme l’oeuvre d’un astrologue pour lequel tout discours, pourtant, doit s’accompagner impérativement d’un certain type de calendrier annuel ou pluriannuel. Il faudrait évidemment essayer de psychanalyser un tel rapport au Temps qui conduit d’ailleurs à ne plus vouloir distinguer le passé du futur en une sorte d’intemporalité, le Temps devenant un épiphénomène, inquantifiable. On notera d’ailleurs qu’une telle détemporalisation mine également une certaine approche de l’astrologie, en posant le thème natal comme une constante tout au cours de l’existence et, somme toute, assez imperméable au Temps, faisant de lui au fonds quelque chose d’aléatoire. Qu’il y ait une crise du rapport au Temps, de la conscience du Temps, en des domaines a priori directement concernés par celui-ci comme l’astrologie ou le prophétisme, n’est-ce pas là le signe du malaise d’une civilisation qui sait mieux penser l’Espace individuel ou collectif ? Il est vrai que de nos jours, l’on fabrique du vieux avec du neuf et que lorsque l’on marche dans une ville, on a parfois du mal à déterminer l’âge de ce qui se présente à nous, depuis quand telle rue a-t-elle cette apparence? Le faux n’est-il pas avant tout du nouveau qui s’offre, qui se fait passer comme ancien, sans que l’on s’en doute ? On sait à quel point cela est le cas pour la datation des pièces du puzzle nostradamique, lesquelles forment d’autant plus un seul et même dessin que l’on ignore tout du modèle de référence.

   Nous voudrions réfléchir, ici, sur la façon dont précisément on infiltre du nouveau dans de l’ancien, en matière nostradamique, dont on retape ce qui autrement aurait “fait son temps”. Ce serait une erreur que de croire que la contrefaçon nostradamique exige de produire de nouveaux quatrains ; ce serait là une affaire par trop lourde. Comme le montre le Janus Gallicus, l’unité centurique (UC) de base est le verset ou en tout cas un élément limité du quatrain. Observons comment dans le JG le quatrain est dépecé en un petit a, un petit b, un petit c et parfois davantage. Si le quatrain n’est pas l’unité centurique mais bien le segment de quatrain, rien d’étonnant à ce qu’il n’y ait pas ou plus de sens à s’intéresser à l’ordre de succession des quatrains. Mais, en prônant une telle grille de lecture, désarticulée, des quatrains, ne ferait-on pas sciemment le jeu des faussaires, des trafiquants de quatrains, c’est-à-dire de ceux qui les trafiquent ? A l’origine, le quatrain était-il peut-être d’un seul tenant mais à force d’interpolations, il a perdu de son unité.

   Face à un événement donné que l’on désire relier à un quatrain, il importe de passer en revue tous les quatrains et de choisir celui qui fera l’affaire non point tant globalement mais du moins partiellement. Mais il y a encore plus radical : on fabrique le texte souhaité et il ne reste plus ensuite qu’à le placer au sein d’un certain quatrain. Comment ? En choisissant un quatrain qui peut l’accueillir, qui servira, littéralement, de pré-texte, ce qui implique de modifier le dit quatrain en changeant une phrase, voire simplement un mot, un nom commun ou propre.

   Comment s’apercevoir d’une telle manigance ? En repérant la source d’un quatrain, on se donne ipso facto la possibilité de savoir s’il n’a pas été changé en cours de route. Sorti de son contexte, le texte peut certes sembler cohérent et en effet ceux qui avaient la charge d’une telle besogne auront bien fait attention à bien choisir le quatrain pour “coller” avec l’élément à ajouter, à insérer, en respectant autant que faire se peut, la rime, ce qui est tout de même un minimum. On n’y verra donc que du feu, d’autant qu’il est bien rare que le lecteur ait accès à la source en question et ce d’autant plus que nombre de quatrains ont été peu ou prou défigurés.

   On nous objectera que l’on ne peut ainsi impunément modifier un quatrain. Mais c’est justement pour cela que l’on va produire des éditions antidatées comportant déjà le dit quatrain sous cette même forme qu’on aura voulu lui donner. Laisser entendre que les éditions que nous connaissons sont sensiblement plus tardives qu’on ne le croit, c’est tout aussi bien rendre possible qu’elles aient pu accueillir d’importantes retouches. Mais antidater, c’est évidemment jouer avec le Temps, c’est en faire ce que l’on veut, sans avoir de compte à rendre. En fait, s’il est si important de situer les éditions dans les années 1550, notamment chez ceux qui acceptent qu’il y ait eu une édition des trois dernières centuries, dès 1558, date de l’Epître à Henri II, c’est pour verrouiller l’état du texte, le placer au dessus de tout soupçon, bref lui conférer de l’authenticité par la fabrication même du faux. Car ne l’oublions pas, le faux sert à se refaire une virginité.

   Il faut donc plaindre ceux qui affirment que l’unité centurique est le quatrain et que celui-ci n’est porteur que d’un message, ne décrit, en tout et pour tout, qu’un seul événement, qu’un seul personnage. Il y a en quelque sorte un coeur du quatrain autour duquel tout le reste s’organise et ce coeur est souvent artificiel.

   On voit qu’il faut prendre le terme “prétexte” au sens plein du terme, à savoir celui d’un recours à un texte précédent, qu’il s’agisse d’un quatrain ou d’un ouvrage entier que l’on vide peu ou prou de sa substance tout en en conservant l’enveloppe, ce qui conduit à des confusions au niveau des recoupements dans la mesure où l’on est amené à signaler des documents dont on ne sait s’ils se référent au pré-texte ou bien au texte qui en est issu, tout comme il existe d’ailleurs un protonostradamisme et un nostradamisme.1

   Sommaire :

1 - Les deux axes chronologiques des contrefaçons nostradamiques
2 - Lectures érudite et populaire des Centuries


1

Les deux axes chronologiques des contrefaçons nostradamiques

    Dans un récent débat avec Peter Lemesurier, l’animateur du forum Nostradamus RG et auteur d’une pléiade de livres consacrés à Nostradamus et aux Centuries, nous sommes revenu sur le quatrain IV.46. Il est apparu sur le dit forum que ce quatrain avait à voir avec le Prince Noir, le futur Edouard III, lors de sa campagne en France, notamment à la veille de sa victoire à Poitiers en 1356.2 Le quatrain IV.47 comporte d’ailleurs le mot “noir”. Or, dans ce quatrain, il y a un verset auquel nous avons conféré un intérêt particulier en 1997, lors d’un Colloque à la Sorbonne :

Garde-toi Tours de ta proche ruine !3

   Or, Tours ne fut pas victime du Prince Noir qui dut lever le camp assez penaud, si l’on se réfère aux Chroniques de Jean Froissart4 Il est vrai qu’il n’était pas nécessaire d’être un grand Prophète pour parler du Prince Noir deux siècles après ! Certains, comme P. Lemesurier, soutiennent que Nostradamus traite du XIVe siècle pour en fait annoncer un événement comparable des siècles plus tard, sans qu’aucune date n’ait d’ailleurs été mise en avant. Mais cela importe peu, n’est-ce pas, du moment que cela arrive un jour ou l’autre. Pour notre part, nous pensons que le recours à Froissart - tout comme à Charles Estienne, pour sa (sic) Guide des Chemins de France - a pour vertu de montrer que le prophétisme a ses lettres de noblesse du moins si l’on admet que le contenu des quatrains est bien antérieur à 1356, voire avant la Guerre de Cent Ans.

   Une génération suivante de faussaires arrive et non contente de présenter certains quatrains comme rétrospectifs, préfère les actualiser avec les procédés que l’on a signalés, ce qui va conduire à estomper le portrait d’un Nostradamus historien et ce jusqu’à ce que de nouveaux chercheurs viennent redorer un tel blason. Parfois, ils le font à leur insu, citant pour confirmer une prophétie les documents mêmes qui ont servi à la fabriquer... ce qui fut notamment le cas pour la Prophétie des Papes attribuées à Saint Malachie, à la fin du XVIe siècle.

   Nous ne saurions, à vrai dire, indiquer le nombre de quatrains qui subirent un tel sort depuis le dernier tiers du XVIe siècle. On y parviendra probablement petit à petit chaque fois que l’on repérera une incongruité d’un quatrain par rapport à sa source. Le Janus Gallicus aura en tout cas montré à quel point un quatrain était disparate, comportait des couches, des strates, successives, à la façon d’une cathédrale restaurée, rénovée par un Viollet le Duc plus ou moins inspiré.

   Quand de telles opérations de refonte des quatrains ne furent plus possibles, parce que l’on ne pouvait constamment fabriquer des faux antidatés, et que même les faux devenaient gênants puisqu’ils empêcheraient de changer les quatrains, il fallut basculer vers la seule exégèse, avec cependant une certaine liberté dans les traductions vers le latin, l’anglais, l’allemand, l’italien ou le flamand.

   Parfois, il put sembler plus simple d’évacuer purement et simplement certains quatrains quand on n’avait pas le loisir d’en forger d’autres. C’est ainsi que l’édition 1588 Du Petit Val à 4 centuries n’a pas tous ses quatrains. C’est ainsi que tel quatrain est incomplet - VIII.52 : “Devant Boni...” Il ne reste plus que deux mots voire un seul entier pour le 4e verset. C’est aussi le cas des 35 quatrains de la Centurie VII qui disparaissent dans les éditions parisiennes de 1588 et sont remplacés par les quatrains de l’almanach pour 1561.

   Mais, parfois, ce fut l’inverse et d’ajouter carrément des quatrains à des Centuries qui avaient été initialement conçues pour être incomplètes et porteuses d’un certain agencement numérique. C’est ainsi que l’on sera passé, notamment, de 53 à 100 quatrains à la IVe Centurie. D’aucuns diront de 1555 à 1557. Mais nous pensons que cette augmentation de capital centurique s’effectua sous la Ligue de façon, notamment, à masquer la mise à l’écart de 300 quatrains (VIII-X) jugés indésirables alors, dans une partie du Royaume et singulièrement ceux annonçant le triomphe des Bourbons sur les Lorraine-Guises. On aurait certes pu remanier ces quatrains déplaisants pour les tenants de la Ligue. Mais l’on préféra procéder à une manoeuvre de substitution à une toute autre échelle.

   Toujours, donc, le principe d’économie qui est à l’oeuvre qui fait prévaloir le recyclage de chroniques, de guides, mais également, à un second degré, un remaniement des quatrains ainsi produits, au prix de quelques mots bien choisis et bien placés. Il serait donc bon que les chercheurs au lieu de s’échiner désespérément à vouloir tout concilier s’occupassent plutôt de signaler les incongruités, dues à des additions, à des corrections post eventum.

   Il ne s’agit donc pas tant dans bien des cas de quatrains ajoutés mais de quatrains modifiés avec publication à l’appui d’une édition antidatée pour faire bonne mesure. Mais, on l’a dit, on ne peut fabriquer indéfiniment de nouveaux faux ; tout au plus peut-on fabriquer des éditions que Nostradamus lui-même aurait augmentées, d’où, en 1588, cette affirmation selon laquelle on aurait reproduit une édition des Centuries comportant des additions pour l’an 1561, c’est-à-dire précisément l’année de l’almanach dont des quatrains furent placés dans la Centurie VII. Le problème, c’est que cette addition pour 1561 semble figurer déjà dans les éditions datées de 1557 et comportant une Centurie VII déjà pleine sans parler de la Centurie IV qui y est d’ores et déjà à 100 quatrains. Tout se passe, en fait, comme si les faussaires ne s’étaient pas entendu entre eux et auraient pratiqué une certaine forme de surenchère dans l’antidatation.

   On peut donc tout à fait imaginer un corpus centurique sans les éditions datées de 1557 mais comportant une édition augmentée pour 1561, à la septième centurie. Si l’année 1557 n’est d’ailleurs pas revendiquée à l’époque par les éditions des Centuries de la fin du XVIe siècle, en revanche, en 1590, l’édition d’Anvers à 7 centuries va prétendre ne faire, elle, que reproduire une édition de... 1555 ! Or, comment une édition à 7 centuries pourrait-elle être parue en 1555 si la VIIe Centurie n’a été produite qu’au tout début des années 1560 ? On nous objectera que les éditions de 1588 parlent d’une addition de 39 articles alors que nous pensons qu’il n’y en eut, au départ, que 35.

   Nous avons déjà expliqué (sur Espace Nostradamus) qu’en réalité, il s’agissait de l’embryon de la Centurie IV, laquelle se trouva en position de Centurie VII jusqu’à ce que l’on décidât d’ajouter trois centuries, la faisant passer alors à 53 quatrains. On atteint alors, pour un temps assez court, 10 centuries de quatrains, comme en témoigne Du Verdier en 1584 dans sa Bibliothèque. Quand, peu après, on évacua trois centuries en position médiane, la VIIe Centurie devint la IVe, la VIIIe la Ve, la IXe la VIe et la Xe la VIIe et l’on annonça que cette édition reprenait une prétendue édition de 1560 dont on ignore si elle fut ou non fabriquée.5

   On aurait donc eu, à partir du milieu des années 1570, et tout au plus sur une dizaine d’années, trois stades :

      - une première édition à six centuries se prétendant comme datée de 1555, suivie d’une édition à sept centuries faussement datée de 1560
      - et une édition posthume à dix centuries faussement datée de 1568, année mentionnée par Du Verdier, avec une Epître à Henri II datée d’un peu avant sa mort, survenue en 1559.

   On voit donc à quel point les éditions à 7 centuries datées de 1557 auraient du se référer en réalité à 1560 si les faussaires s’étaient entendu entre eux. Mais par la suite, d’aucuns n’affirmeront-ils pas l’existence d’une édition à 10 centuries, datant de 1558, puisque l’épître à Henri II datait de cette année là ?6 Il fallut donc bien dans ce cas que l’édition à 7 centuries lui fut antérieure, d’où le choix de 1557.

   Autrement dit, à un moment donné, on ne voulut plus de la thèse d’une édition posthume de 1568, parue deux ans après la mort de Michel de Nostredame. On passa donc du pseudo trinôme : 1555 (VI) - 1560 (VII) - 1568 (X) au pseudo trinôme 1557 (VII) - 1558 (X) - 1568 (X), l’édition de 1557 remplaçant l’édition de 1560. On voit que les deux dispositifs sont incompatibles entre eux, chronologiquement parlant. Sous la Ligue, c’est la première formule qui est mise en avant dans les éditions parisiennes et d’Anvers, mentionnant les éditions de 1555 et de 1560 mais évidemment pas celle de 1568 puisque les dites éditions des années 1588-1590 ne sont pas à dix centuries. Par la suite, c’est l’autre formule qui s’imposera - notamment avec l’édition 1568 reprenant l’édition 1557 - mais il faudra selon nous attendre le XVIIe siècle pour ce faire, ce décalage expliquant la possibilité d’un changement d’optique. Le cas de l’édition Macé Bonhomme 1555 réduite à 4 centuries témoignerait de l’existence d’une édition 1555 à 7 centuries, seul vestige de la première formule. Insistons sur le cas des fausses éditions 1568, toutes se référant au libraire Benoist Rigaud, cette année étant commune aux deux formules :

      - il y a une édition à 10 centuries que mentionne Du Verdier et qui est perdue et qui devait comporter une centurie IV à 53 centuries, une centurie VI à 71 centuries, une centurie VII à 35 centuries. On la connaît au travers des éditions de la Ligue et d’Anvers mais avec déjà des additions à la IV.
      - il y a une édition à 10 centuries qui va beaucoup se répandre et qui reprend les éditions 1557, elles-mêmes constituées d’additions notamment à la VII avec un passage à à 42 quatrains, au lieu de 35. C’est notamment patent pour l’exemplaire de la Bibliothèque l‘Université d’Utrecht.

   De nos jours, les deux formules ont été amalgamées de façon syncrétique, selon une certaine chronologie qui semble satisfaire la plupart des nostradamologues : une édition 1555 à 4 centuries de la première formule, une édition 1557 à 7 centuries de la seconde formule, une édition 1568 à 10 centuries de la seconde formule. Quant aux éditions 1560 (Première formule), 1558 (seconde formule), et 1568 (première formule) on les cherche.

   Pour résumer l’état actuel de nos résultats de recherche, la fiction d’éditions parues du vivant de Michel de Nostredame a du être en vigueur dès la parution des premières éditions, c’est-à-dire vers 1580 (plus ou moins trois ans). Une telle présentation des choses s’articulait sur le fait que des Prophéties de Nostradamus avaient bel et bien circulé de son vivant, mais avec un tout autre contenu. Même dans les Bibliothèques de La Croix du Maine et de Du Verdier, il semble que l’on ait fait cohabiter ces deux types de textes : c’est ainsi que lorsque l’on nous parle des “Quadrains ou Prophéties du dit Nostradamus (qui) ont été imprimées à Lyon, l’an 1556, chez Sixte Denyse & encores à Paris & autres lieux etc” (La Croix du Maine, article “Michel de Nostre-Dame”), l’on se réfère probablement à un ouvrage authentique, du type de ceux signalés par Gérard Morisse, dont on n’a conservé aucun exemplaire, mais dont les registres de librairie attestent la circulation, plusieurs années durant. En revanche, quand il est fait mention de “Dix centuries de Prophéties, par Quatrains (...) imprimées à Lyon, par Benoist Rigaud, 1568” (Du Verdier article “Michel Nostradamus”), il s’agit des Centuries sous la forme “canonique”, qui a connu la fortune que l’on sait.

La Croix du Maine et Du Verdier    La Croix du Maine et Du Verdier   

Référence à des Prophéties parues à cette époque (La Croix du Maine, 1584)
et à des Prophéties centuriques, posthumes et apocryphes (Du Verdier, 1585)

   Il est possible qu’une Préface à César remaniée ait fait alors son apparition, en tout cas elle ouvrira les éditions des Centuries des années 1588-1590, alors que l’Epître à Henri II est absente. A partir de l’addition conduisant à 10 centuries, on en arriva à l’idée d’une édition posthume du restant des Centuries, disposant d’une nouvelle mouture de l'Epître à Henri II, datée de juin 1558, reprenant une Epître de prophétie également fausse - s’inspirant d’une précédente Epître au Roi, parue en tête des Présages Merveilleux pour 1557 - et également datée de juin 1558. Tout le scénario des éditions successives s’est bel et bien réalisé mais non pas entre 1555 et 1568 mais entre 1578 et 1584, pour la première chronologie (1555-1560-1568) soit avec un décalage d’une vingtaine d’années et à partir du milieu des années 1590 pour le premier volet de la seconde chronologie (premier volet des éditions Benoist Rigaud, Héritiers Benoist Rigaud, Pierre Rigaud), et vers 1630, pour le second volet (1568) lequel sera ajouté au premier volet. Les éditions troyennes (Chevillot, Du Ruau) mettront en place, dans les années 1630, le canon centurique et c’est à partir d’elles que le second volet des éditions rigaldiennes sera réalisé.. A cet imbroglio des deux chronologies d’éditions antidatées, vient s’ajouter la chronologie des éditions des Prophéties bel et bien parues du vivant de Michel de Nostredame, mais sous la forme de prédictions datées selon un processus probablement perpétuel, c’est-à-dire cyclique (cf. supra) sans parler, bien évidemment, de la chronologie véritable des éditions des Centuries, tant celles qui sont correctement datées que celles qui ne le sont pas du tout.

1ère filière chronologique
1555-1560

Edition 1590, St-Jaure

Edition 1590 (St-Jaure) avec 35 quatrains à la VIIe centurie
Référence à une édition de 1555 à 7 centuries

Paris, Pierre Ménier, 1589

Edition Pierre Ménier 1589
Référence à une édition des Centuries de 1560 augmentée

2ème filière chronologique
1557-[1558]-1568

Lyon, Antoine du Rosne, 1557

Cette édition est incompatible avec l’édition de 1560,
à laquelle se réfèrent les éditions parisiennes de la ligue

Lyon, Benoist Rigaud, 1568

Edition 1568 avec 100 quatrains à la IVe centurie et 42 à la VIIe

Edition 1605

Référence à une édition 1568 chez un libraire troyen, Du Ruau
(la date de 1605 est controuvée)

   L’on observera que toute la difficulté consiste à redater des éditions antidatées et on comprend que certains aient jusque là évité de se lancer dans une telle opération. Nous espérons, en ayant mis l’accent sur l’existence de deux axes, avoir fait ressortir l’existence chez les bibliographes d’un syncrétisme chronologique, s’articulant sur la disposition des pièces selon les dates figurant sur les éditions et qui n’a d’égal, dans l’arbitraire, que le classement des pièces selon l’ordre alphabétique7, lequel classement n’a jamais revêtu, comme chacun sait, le moindre caractère scientifique.

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Lectures érudite et populaire des Centuries

    Il y a dans les Centuries des développements que l’on relie à des sources historiques8 ou à des sources géographiques.9 A-t-on vraiment compris, jusqu’ici, la raison d’être de tels emprunts ? Pour en revenir à la notion de prétexte10, il importe de se faire une idée de la destination première des Centuries. Y avait-il, initialement, intention de prédire quoi que ce soit ? That is the question !

   Actuellement, nous en sommes à nous demander, si le document utilisé n’était pas carrément extra-prophétique, à savoir s’il ne s’agissait pas d’une poésie didactique, dans la ligne de ce que A. M. Schmidt appelait la poésie scientifique.11 La poésie, à l’époque de Nostradamus, c’était un peu la bande dessinée aujourd’hui, c’est-à-dire une façon agréable d’agrémenter un propos. La science comme la politique passaient par le vers, par le quatrain... et même un Ronsard donna parfois dans ce sens.

   On ne nous ôtera pas, en tout cas, de l’esprit que lorsque l’on compose des quatrains à partir de guides de voyage, comme c’est le cas pour les Centuries, il s’agit avant tout d’un jeu, d’un art. C’est un peu un défi comme de réciter l’annuaire du téléphone ou plutôt de lire à toute vitesse les stations du RER quand on sort de Paris intra muros pour entrer dans la banlieue. Qu’un quatrain de ce type ait été immortalisé par la Fuite de Varennes ne change rien à l’affaire.

   Certes, nous avons nous-même suggéré que les Centuries se voulaient être un recueil de prophéties anciennes. Mais n’était-ce pas encore trop de complaisance à l’égard de certaines représentations de ce texte ? Pourquoi ne s’agirait-il pas plus simplement de la mise en vers d’un certain nombre d’événements du passé sans aucune arrière-pensée ? Faudrait-il vraiment y voir, comme le soutient un Peter Lemesurier, la mention d’un événement déjà connu pour en annoncer un autre, analogue ? Ne confondons pas ce que les Centuries sont devenues à ce qu’elles étaient à l’origine ? Que l’on ait greffé sur le texte initial des éléments prophétiques ne change rien à l’affaire. Le cas des Protocoles des Sages de Sion est là pour nous rappeler qu’un texte peut dériver et changer de statut à plusieurs reprises.12

   Dans la confection des Centuries, on aurait donc utilisé dans une proportion assez considérable des quatrains n’ayant pas de vocation à prophétiser. Ce ne sont pas les faussaires qui auraient pris la peine de réaliser ces quatrains là, ils les auraient récupérés soit d’un imprimé, soit d’un manuscrit. Pourquoi pensons-nous que les choses se sont passé ainsi ? Parce qu’aucun faussaire en peine de faire du prophétique n’aurait pris la peine de fabriquer des quatrains à partir de la Guide des Chemins de France de Charles Estienne ou des Chroniques de Jean Froissart si ceux-ci ne lui avaient été livrés sur un plateau, clefs en main. Tant qu’à faire, le dit faussaire aurait pu mieux faire s’il avait du se lancer dans la réalisation de quatrains inédits. Mais quand tout est déjà prêt à emporter, on ne fait pas trop la fine bouche.

   D’ailleurs, l’on s’accorde à reconnaître à ces quatrains de grandes qualités poétiques que l’on aurait du mal à espérer de faussaires pressés et stipendiés. C’est ainsi que François Crouzet écrivit un Nostradamus, poète français (Paris, Julliard, 1973). Passons sur l’attribution un peu rapide des Centuries au dit Nostradamus et retenons la qualité de l’oeuvre poétique, à attribuer à quelqu’un d’autre que l’on parviendra peut-être un jour à identifier stylistiquement. Il faut éliminer Crespin car il ne se serait pas amusé à pratiquer cette poésie historico-géographique un peu vaine mais peut-être le dit Crespin emprunta-t-il à l’oeuvre en question et est-ce par lui que celle-ci accéda au statut prophétique ?

   Crouzet, qui est l’auteur d’un pastiche nostradamique, intitulé “Centurie XI”, a raison de rechercher la griffe d’un véritable poète tout au long des quatrains.

   “Et le passage de Varennes, écrit-il (p. 45), qui a tant fasciné les chercheurs, est-ce qu’il ne se suffit pas à lui-même, est-ce que l'enchaînement des sons, l’écho des assonances redoublées en dedans, la succession des dégradés ne suffit pas à en faire, et c’est tout un poème ?

      De nuict viendra par la forest de Reines
      Deux pars vaultore Herne la pierre blanche
      Le moine noir en gris dedans Varennes (IX, 20)”

   Encore Crouzet ignore-t-il ce que ces noms doivent, comme l’a montré Chantal Liaroutzos, à un guide de voyage recopié scrupuleusement mais agencé, bien entendu, avec un certain art. Voilà bien un poète alchimiste qui fait de l’or avec du plomb !

   Nous avons signalé, en son temps13, notamment en ce qui concerne l’Angleterre, absente de la Guide des Chemins de France, lesquels se prolongent vers divers pays européens, le recours dans les Centuries à un ouvrage anonyme paru en 1544, chez Macé Bonhomme, libraire si fortement associé aux Centuries, l’Epistre d’Henri VII jadis Roy d’Angleterre à Henry VIII à présent régnant (Bib. Arsenal 8° H 15994). Elle devrait en fait être attribuée à Jean Bouchet. C’est probablement ainsi qu’un autre quatrain connaîtra un succès énorme à la suite de l'exécution de Charles Ier Stuart, en 1649.

   Mais peut-on même affirmer que les Centuries sont devenues in fine une oeuvre prophétique telle que ses commentateurs l’affirment ? On sait que les quatrains ne s’inscrivent dans aucune chronologie transparente pour le lecteur, laquelle viserait certaines années particulièrement. C’est dire que les Centuries sont restées une oeuvre se prêtant à l’inspiration de chacun et surtout dépendant du niveau de culture des lecteurs.

   C’est pourquoi il nous semble devoir distinguer une lecture populaire et une lecture érudite des Centuries, la lecture érudite étant de plus en plus minoritaire, plus le décalage entre les faits relatés et l’époque de la lecture s’amplifie. Ce que chacun savait au XVIe siècle n’est plus aujourd’hui que le fait de spécialistes. Certes, quelques chercheurs, comme Roger Prevost ou Peter Lemesurier parviennent-ils encore à identifier les quatrains comme il se doit ou tout simplement indiquent des faits historiques déjà bien éloignés pour nous aujourd’hui qui auraient été annoncés, tel un Jean-Charles de Fontbrune, il n’en reste pas moins que pour la très grande majorité des lecteurs des Centuries, la référence au passé étant limitée par leur maigre bagage historique, ceux-ci sont amenés à les appliquer au présent, celui des journaux et aux projets qui sont connus pour un futur assez proche, à moins d’y rechercher quelque fin des Temps, quand on est plus marqué par le religieux. Diverses lectures donc auraient d’abord cohabité, la savante faisant des Centuries ce qu’elles étaient d’abord destinées à être, à savoir une poésie historique, suscitant la perspicacité des lecteurs et peut-être plus spécialement des élèves - une sorte de trivial pursuit où l’on sortirait un quatrain et il faudrait le “reconnaître” - et en parallèle la lecture populaire qui serait amenée, par la force des choses, à tirer le passé vers l’actualité et donc à changer le caractère des Centuries au point de les inscrire peu à peu dans le champ de la littérature prophétique. Un tel glissement cognitif suscité par la lecture populaire serait à signaler également dans le champ de la littérature astrologique, le lectorat s’arrêtant sur les signifiants zodiacaux et mythologiques, qui lui “parlent”, faute de pouvoir accéder au savoir astrologique stricto sensu. Peu à peu le dit savoir astrologique allait devoir intégrer syncrétiquement ces lectures populaires tant et si bien qu’on n’est plus en mesure, de nos jours, de les distinguer.

   On comprendrait ainsi mieux pourquoi il a existé au XVIe siècle des éditions non commentées des Centuries en ce qu’elles ne relevaient pas du propos astrologique, n’impliquaient aucune chronologie autre que celle que chacun était disposée à y plaquer. Raison de plus pour ne pas les attribuer à un Michel de Nostradame pour lequel un propos devait impérativement être associé à un pronostic daté, comme tout astrophile qui se respecte. Nostradamus n’aurait probablement pas apprécié la lecture de “ses” Centuries !

   Ne saisit-on point dès lors comment on serait passé d’un tel ouvrage poétique, certes chargé d’informations historico-géographiques - qualité qui les aura, d’ailleurs, fait choisir et préférer ? Il n’est même pas nécessaire d’imaginer que sous couvert d’un recueil de poésie didactique, traitant d’événements reculés, on n’aurait pas voulu faire passer un message plus actuel. On sait que bien des pièces de théâtre, souvent en vers d'ailleurs, dont le thème est situé dans le passé ont comporté des allusions à des événements bien plus récents, on pense à certaines tragédies de Corneille, au XVIIe siècle.14 On est là dans un domaine qui frise bel et bien le prophétique. Il suffirait donc de faire de l’Histoire pour devenir prophète semble que l’on se soit pris au jeu et que l’on n’ait cessé de chercher des allusions dans tel ou tel quatrain. On était alors bien loin de toute astrologie et de toute prédiction datée. Un jeu de salon en quelque sorte mais qui pouvait ne pas être si insignifiant que cela en des périodes politiquement troublées et où il ne faisait pas bon de trop se dévoiler. Que dans la foulée, d’aucuns aient été tentés de remanier certains quatrains comme on “force” des cartes, de façon à ce qu’ils attirent l’attention du plus grand nombre par leur actualité, rien d’étonnant à cela.15

   Peu à peu ces Centuries auraient acquis dans l’opinion la réputation sinon d’être prophétiques du moins de devenir un livre de référence voire de connivence, tel ou tel quatrain pouvant servir de signe de ralliement. La Fronde correspondra à un seuil : désormais les Centuries seront bel et bien perçues comme un texte prophétique à part entière et censées traiter de ce qui se passe hic et nunc. En un temps où l’astrologie était mal vue, notamment à partir de 1560 et des Etats Généraux d’Orléans, ce recueil de quatrains, en apparence insignifiant, allait être instrumentalisé.

   Ceux qui y recoururent n’avaient cure d’astrologie ; il s’agissait avant tout de faire passer un message politique quand on ne pouvait le faire par d’autres moyens. Ceux qui se prêtaient à cet exercice n’étaient point des naïfs. Ils ne prétendaient point que ceci ou cela avait été prédit ou plutôt ils prenaient le terme “prédit”, au sens étymologique, de ce qui a été dit avant. Cette collusion entre l’historique et le politique - ce sentiment de déjà vu - n’était d’ailleurs probablement pas appréciée de tout le monde, surtout quand les personnages du passé se retrouvaient dans le présent, du fait de la permanence des structures et des familles : tel monarque, tel pays, telle ville, telle maison princière.

   Point n’était donc besoin d’être prophète, puisque l’Histoire se répète - on dit même qu’elle bégaie. Pas de miracle à cela ! Tout simplement parce que les choses ne bougent pas tant que cela et qu’il y a des constantes.

   En un temps où la liberté d’opinion ne fait plus problème, pourquoi continuer à accorder autant d’intérêt aux Centuries ? A quoi bon dire les choses à demi-mot ? Il est vrai que les références historiques sont de plus en plus vagues pour les lecteurs tant et si bien que les Centuries ne sont plus perçues comme s’appuyant sur une Histoire qui n’est plus décodée mais véritablement comme des Prophéties à proprement parler. Les Centuries auraient ainsi été déshistorisées et ce faisant leur mérite ne serait plus le fait d’une Histoire qui se répète mais d’un Prophète capable d’en percer les secrets, de par ses vertus propres. Face à des quatrains ne renvoyant plus à rien de passé - ce qui était pourtant, au départ, leur raison d’être que de traiter d’un passé qui avait droit de cité et ne pouvait être censuré - il semble bien que l’on ait fini par les considérer pleinement comme des Prophéties à part entière.

   On aurait donc basculé d’un Nostradamus astrologue, publiant des prophéties cycliques, faites de formules simples sous forme notamment de quatrains - ce qui explique le rapprochement qui sera fait par la suite - et s’appuyant sur une certaine typologie, à des quatrains traitant de sujets apparemment innocents du fait même qu’ils étaient identifiables et repérables historiquement et géographiquement, pour finir par des Prophéties se présentant comme étant dues à Nostradamus avec un contenu complètement autre : non plus quelques formules lapidaires mais bien des descriptions épurées de toutes sortes d’événements : autrement dit, à l’approche analytique, déductive d’un Michel de Nostredame, médecin et astrologue, compatible avec la technique d’une certaine astrologie, allait se substituer une approche synthétique, inductive à la portée de l’homme de la rue. Echec cuisant, au demeurant, pour la caste des astrologues dans un monde où chacun pouvait se dire prophète.

   En définitive, l’argument principal pour refuser de faire de Michel de Nostredame l’auteur des Centuries tient à la forme même de l’ouvrage qui se situe aux antipodes des pratiques astrologiques et qui relève d’une sorte de bibliomancie. De la même façon, au XIXe siècle, sous le Second Empire, dans le cas du Petit Homme Rouge des Tuileries de P. Christian (Reprint Ed. Trédaniel, 1977), l’on fera endosser des déviances onomantiques par un Auger Ferrier en reprenant l’Epître à Catherine de Médicis placée en tête de ses Jugements Astronomiques, Lyon, Jean de Tournes, 1550.16 Il est vrai que la présence de quatrains dans les almanachs de MDN était un excellent prétexte à ce faire. Quoi d’étonnant à ce que ces Présages marqués par les années 1550, aient pu être transposés, comme le propose le Janus Gallicus, pour une période plus tardive dès lors que le signifiant ne renvoyait plus à un signifié révolu ? C’est l’ignorance qui tend à transmuter le passé en futur, un futur devant lequel nous serions, au demeurant, tous égaux. Est-ce à dire que Michel de Nostredame suivait la même démarche que les faiseurs de Centuries ? Nous ne le pensons pas mais à partir du moment où ses almanachs reflétaient inévitablement une certaine actualité, leur actualité ne pouvait, à terme, que se transformer en Histoire et insensiblement en Prophétie pour des temps à venir, au fur et à mesure qu’une certaine décantation et désubstantiation s’opéraient.

   Les spécialistes de Nostradamus ne s’accordent pas sur la raison d’être des réminiscences historiques, depuis que le phénomène est devenu irréfutable. Roger Prevost ne prétend pas l’expliciter, il se contente de l’observer. Eventuellement, il pourrait s’agir d’un recueil de pesudo-prophéties anciennes visant à crédibiliser le discours prophétique pour l’avenir ? Il serait bon d’étudier de quelle façon les événements en question n’ont pas été retravaillés à la lumière des enjeux du XVIe siècle. Pour Peter Lemesurier, ces renvois historiques comporteraient une dimension astrologique, les configurations célestes au moment de l’événement évoqué par un quatrain donné, si elles se reproduisent, devront amener un nouvel événement correspondant au même quatrain. Enfin, selon nous, ces renvois historiques correspondent à l’origine à un simple exercice de style - une poésie historique - mais, dans un deuxième temps, un tel travail aura été instrumentalisé et sensiblement retouché à d’autres fins.17 Il est certes tout à fait utile de repérer des sources “brutes” des quatrains mais c’est là précisément un moyen d’apprécier la “valeur ajoutée” aux dites sources et qui a conduit au canon nostradamique tel que nous le connaissons.

Jacques Halbronn
Paris, le 28 janvier 2005

Notes

1 Cf. notre étude sur ce sujet, Espace Nostradamus. Retour

2 Cf. notre étude Les Centuries et l’Angleterre, Espace Nostradamus. Retour

3 Cf. “Les prophéties et la Ligue”, Actes du Colloque Prophètes et prophéties, Paris, 1998. Retour

4 Cf. R. Barber, The Black Prince, rééd. Sutton, 2003, pp. 135-136. Retour

5 Cf. RCN, pp. 51-52. Retour

6 Cf. sur le premier témoignage de l'Epître de 1558 “Fortune du prophétisme d’Antoine Crespin”, Espace Nostradamus. Retour

7 Cf. notre catalogue du fonds Nostradamus de la Bibliotheca Astrologica, sur Espace Nostradamus. Retour

8 Cf. Roger Prevost, Nostradamus, mythe ou réalité, Paris, Seuil, 1999. Retour

9 Cf. Chantal Liaroutzos, dans son article paru dans la revue Réforme, Humanisme, Renaissance, 1986, “Suivez la Guide”. Retour

10 Cf. notre texte sur le rapport texte/prétexte, Espace Nostradamus. Retour

11 Cf. La poésie scientifique en France au XVIe siècle, Paris, Gallimard, 1979. Retour

12 Cf. Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, Feyzin, Ed. Ramkat, 2002. Retour

13 Cf. Le texte prophétique en France, formation et fortune, Volume III, Presses Universitaires du Septentrion, pp. 1143-1150. Retour

14 Cf. P. Lepape, Le pays de la littérature. Des Serments de Strasbourg à l’enterrement de Sartre, Paris, Ed. Seui, 2003. Retour

15 Cf. notre étude du quatrain IV.46, supra. Retour

16 Cf. notre étude sur l’astrologue toulousain Ferrier, sur CURA.free.fr. Retour

17 Cf. notre étude sur IV, 46 in “Nostradamus et l’Angleterre”, Espace Nostradamus. Retour



 

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