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ANALYSE

143

Les Centuries et l’Angleterre. La question des sources

par Jacques Halbronn

    Nous avons eu récemment1 à débattre avec Peter Lemesurier et Gary Somai des sources du quatrain IV, 46. Cela dit, il ne suffit pas de rapprocher un événement historique d’un quatrain mais bien de déterminer quel est le document relatif au dit événement dont s’est servi le rédacteur des Centuries de façon à apprécier la façon dont il l’a rendu et éventuellement comme il l’a modifié ou comment le quatrain a pu être par la suite remanié.

   Il semble bien qu’il s’agisse d’un épisode de la Guerre de Cent Ans, à la veille de la bataille de Poitiers (1356), si désastreuse pour le Royaume de France et qui vit notamment la capture du Roi Jean II le Bon. Le verset “Garde toy Tours de ta proche ruine” ferait ainsi référence au siége raté de Tours. Il faut reconnaître là un apport significatif des chercheurs anglais à la découverte de certaines sources des quatrains.

   Ce qui attira l’attention des chercheurs anglais fut la conjonction au sein du même quatrain de Tours, de Londres et de Reims, enjeu pour le couronnement. Nous avons dit ailleurs que ces quatrains historiques constituaient de véritables rébus à l’intention des érudits. On peut d’ailleurs se demander si les bonnes réponses étaient fournies par un document annexe !

   Il semble que l’existence de ce quatrain qui reléverait donc de la Guerre de Cent Ans témoigne d’une volonté de la part du ou des rédacteurs des Centuries de ne pas oublier l’Angleterre. Or, celle-ci n’était guère présente dans les quatrains inspirés des guides de Charles Estienne2 en dehors de la mention de Londres, de la Tamise (VIII, 37) et de l’Ecosse qui restent le point d’ancrage de certains quatrains. Quelle pauvreté en comparaison de l’Italie ou de l’Espagne ! On ne devine pas le rédacteur des Centuries penché sur une carte d’Albion et recueillant des listes de noms qui eussent agrémenté les sonorités de ses quatrains. Nous n’avons donc pas retrouvé les sources de certains quatrains dans la Guide des Chemins d’Angleterre de Jean Bernard (BNF, Res Z Fontanieu 191 (4) au demeurant trop tardif par rapport à la date présumée de rédaction.3 Il faudrait plutôt aller chercher du côté de l’histoire et de la chronique encore que parfois certains guides comportent des digressions à propos de tel ou tel événement.

   Si le rédacteur des Centuries n’a pas hésité à emprunter voire à greffer des centaines de noms de lieux dans ses quatrains, l’on peut donc tout aussi bien supposer qu’usant d’un autre ouvrage, cette fois plus spécifiquement historique, telle une chronologie d’événements, il a pu “piocher” divers noms et formules pour agrémenter ses Centuries.4 Il est assez clair en effet que pour le rédacteur des Centuries l’on pouvait faire du neuf avec de l’ancien. La façon dont il transforme un nom de lieu en un nom commun ou du moins sans s’en expliquer auprès de son lecteur, montre assez qu’il ne se soucie pas de précision géographique. En cela nous avons une belle illustration du recyclage des signifiants.

   Il nous a paru de bonne méthode d’examiner les textes consacrés à l’Angleterre parus à Lyon dans les années qui précédèrent la parution des Prophéties de Michel Nostradamus et pourquoi pas justement chez un Macé Bonhomme, chez qui il est réputé avoir publié ?

   Or, en 1544, paraissait, chez ce libraire, un ouvrage anonyme dont le titre concerne l’Angleterre.5 L’ouvrage avait été mentionné dans la Bibliothèque de Du Verdier, il s’agit de l’Esprit d’Henri VII jadis roy d’Angleterre à Henri VIII à présent régnant (Arsenal, 8° H 15994). Un autre titre figure en tête de l’ouvrage : Epistre d’Henry Septième envoyée le 20 de Avril 1544 des Champs Elysées à Henri VIII son fils à présent régnant au dit Royaume, contenant par manière de chronique le malheur de ses prédécesseurs & le dangereux sort du présent en forme Prognosticque avecq la recognoissance des biens qu’il dit soy & ses ancêtres avoir receuz des Roys de France. La marque du libraire figure comme à son habitude sur la page de titre, ce qui n’est pas le cas pour les Prophéties de Michel Nostradamus, censées être parues chez le même Macé Bonhomme, à l’enseigne de Persée.

   Ce petit volume en vers - qui s’ouvre par un jeu de mots sur Esprit et Epistre - est rédigé sous forme d’épître censée avoir été adressée, d’outre-tombe, par l’esprit du roi Henri VII, roi d’Angleterre de 1485 à 1509, vainqueur de Richard III, premier de la dynastie des Tudors à son fils Henri VIII, fondateur de l’Eglise Anglicane, qui régna de 1509 à 1547. Le premier titre ne mentionne pas Henri VII. L’importance accordée au prénom Henri (Chiren) pourrait tenir également à ces deux rois d’Angleterre. En 1544, François Ier est toujours en vie ainsi qu’Henri VIII lequel avait eu le tort de ne pas céder à l’entrevue du Camp du Drap d’Or, en 1520, avec François Ier et de se rapprocher de l’Empereur Charles Quint. Or, cette Epître a été identifiée, par Brunet, comme datant de 1512/13 - “Et mesmement au moys d’Avril dernier/Mil Cinq cens douze” (voir Montaiglon, op. cit.) et devant être attribuée à Jean Bouchet.6 Elle fut donc remaniée en 1544, dans l’édition Bonhomme, qui intégra le personnage de François Ier et évacua Louis XII.7 On élimina notamment la référence à 15128, année de la composition mais on ne retoucha pas le nombre d’années qui séparent de la fin du conflit avec les Anglais (Bataille de Formigny en 1450). Les références au pape sont, pour leur part, transformées en avertissements à Charles (Quint).

   En 1545, l’Epistre des Champs Elysées reparut, au sein des Epîtres Familières du Traverseur avec sa dimension antipapale qui annonce la Réforme (Montaiglon,opus cité) aspect qui avait été évacué dans l’édition Macé Bonhomme de 1544.9 Mais le pape qui en 1512 n’était désigné autrement que comme tel, se voit désormais prénommé, en 1545, Jules ou Julius, ce qui désigne. Jules II pape jusqu’en 1513, âme de la Sainte-Ligue contre la France en cette année 1512 où écrit Bouchet.

   Comme nous l’avions fait remarquer à propos de Turrel, l’auteur du Période, il semblerait que dans les années quarante, les conflits religieux aient pris une forme moins aiguë sur le plan littéraire et qu’une certaine censure s’opère de part et d’autre.

   Cette Epître des Champs Elysées au Roi d’Angleterre, titre qui renvoie à l’outre-tombe, qui figure en haut de chaque page, adressée par un roi à son fils, a pu donner, qui sait ?, à Michel de Nostredame, dix ans plus tard10 ? l’idée d’introduire un de ses textes - celui évoqué par Couillard dans ses Prophéties (1556) - par une Préface-testament à son fils César à peine né. On peut d’ailleurs se demander si le caractère crépusculaire de la Préface ne serait point dû, peu ou prou, à l’influence de son modèle. Le début de l’Epistre est d’ailleurs intitulé en marge : “Salutation du père au filz”

Epître des Champs Elysées :
“... m’ont excité t’envoyer promptement, mon très cher fils, cette présente Epître. Pour mettre sous les Martiaux arroys”

Préface à César :
“Ton tard advènement César Nostradame mon fils (...) tes mois Martiaulx... ”

Epître des Champs Elysées :
“Que j’ordonnay, vers mon definement”

Préface centurique à César :
“après mes jours definer”

   Si les Centuries parurent chez Macé Bonhomme, rien d’étonnant à ce que leur rédacteur ait pu prendre connaissance de sa production qui comprenait également des vers de Guillaume de La Perrière, avec la Morosophie, constituée de 3 centuries.11

   Nous pensons que cette Epître polémique de Bouchet, sous la forme qu’elle prendra en 1544, a pu peu ou prou influencer la rédaction de pièces qui se retrouveront dans les Centuries. D’une part, par sa facette anglaise qui consiste en une véritable chronique abrégée de l’Histoire d’Angleterre, d’autre part par le style du poème, recourant fréquemment à une succession de noms de lieux en un seul et même verset.

   En ce qui concerne les changements introduits depuis la première édition parue sous le règne de Louis XII, il faut noter l’apparition du terme Pronostique, comme second titre, en 1544 ainsi, que d’un nouvel intitulé “Esprit” : “Epistre d’Henry Septième envoyée le 20 de Avril 1544 (sic) des Champs Elysées à Henri VIII son fils à présent régnant au dit Royaume, contenant par manière de chronique le malheur de ses prédécesseurs & le dangereux sort du présent en forme Prognosticque avecq la recognoissance des biens qu’il dit soy & ses ancêtres avoir receuz des Roys de France”. Cette transformation d’un texte politique (1512) en prophétie (1544) est également révélatrice tant il est vrai que le gouvernement des hommes passe par un discours sur leur avenir.

   Un tel procédé sera, on l’a vu, en faveur, en France, sous la Restauration, mais cette fois-ci ce sera un autre Henri quatrième du nom ou plutôt son “ombre” - campé par Mademoiselle Lenormand - qui conseillera les souverains français de retour sur le trône.

   Si l’on revient sur le célèbre quatrain (IX, 49) comportant - “Senat de Londres mettront à mort leur Roy” -, censé avoir annoncer l’exécution de Charles Ier, en 1649.-l’histoire de l’Angleterre est riche en souverains mis à mort avant le XVIIe siècle. Le mot Sénat ne figure pas mais l’on trouve “conseil”, “estas” assemblés s’affrontant à tel ou tel roi. Au XVIIe siècle, le réformé David Derodon, dans son Discours contre l’astrologie judiciaire (Genève, J. de Tournes, troisième édition, 1663, BNF, R 33474), va dans ce sens :

   “Je mets la prédiction de la mort du Roy d’Angleterre par le Sénat de Londres, vu que cela était arrivé autrefois en la personne de Richard II et estoit arrivé plusieurs fois en Escosse & peut arriver encore plusieurs fois tant ces peuples sont orgueilleux & cruels. Outre que ce n’a pas esté le Sénat ou le Parlement qui l’a fait mourir, veu que la Haute Chambre avait esté abolie & que la plupart de la Basse en avaient esté chassés mais ce furent finalement les principaux Officiers de l’Armée qui le firent juger & condamner par les commissaires.” (p. 43)12

   En 1651, deux ans après l’éxécution du Stuart, William Lilly, dans Monarchy or no Monarchy in England, Londres, cité Nostradamus, alors qu’aucune éditon des Centuries en langue anglaise n’a encore été imprimée - il faudra attendre 1672, ce qui laisse entendre que les Anglais lisaient les quatrains dans des éditions françaises :

   “The putting to death of the late King was Prophecied, of above 80 years before it was done by Nostradam (sic), the book itself was printed about 1578 (sic) as I remember in Century 9th, these are the words” (p. 37)

   Lilly, de citer alors le verset suivant :

Senat de Londres mettront à mort leur Roy

   Ce qu’il traduit ainsi :

   “The Senate or Parlament of London shall put to death their King”

   Il s’agit en effet de IX, 49. On peut se demander si la date de 1578 relève d’une confusion avec 1568 ou bien si cela ne serait pas la vraie date d’une des toutes premières éditions des Centuries, comme nous le pensons. On notera que Lilly dit citer de mémoire. Or, il rend très exactement le texte du verset concerné.

   Le rédacteur des Centuries a pu se faire l’écho de notes marginales, d’ailleurs reprises dans l’édition de 1545, qui figurent dans l’Epître des Champs Elysées :

   “Déduction de la généalogie des Roys d’Angleterre depuis Guillaume le Bastard jusqu’à Henri VIII, desquels les Anglais ont toujours occis ou exilé de deux ung” ou “Légiéreté et crudélité des Anglois contre leurs Roys”

   On pourrait trouver un écho à une telle statistique dans la centurie :

III, 57
Sept fois changer verrez gens Britannique
Taints en sang en deux cens nonante an
(290)

   ou :

III, 80
Du regne Anglois le digne dechassé
Le conseiller par ire mis à feu

   C’est dire que l’exécution du Roi Charles Ier ne fut pas une si grande surprise un siècle plus tard : “L’an qu’on disait 642/ mirent à mort leur Roy régnant sur eux”.

   Bien des allusions à des tensions entre neveux, entre frères, qui parsèment les quatrains pourraient venir de l’Epistre qui ne nous épargne guère le récit des conflits au sein de la famille royale d’Angleterre. En voici quelques-unes, dans le deuxième volet de centuries :

VIII, 58
Regne en querelle aux frères divisé
Prendre les armes & le nom Britannique
Tistre Anglican sera tard advisé
Surprins de nuict mener à l’air Gallique

   Ou :

X, 40
Le jeune nay au regne Britannique
Qu’aura le père mourant recommandé


X, 41
Le regne humain d’Anglique geniture
Fera son regne paix union tenir


X, 56
Le regne Anglicque par regne respiré

X, 100
Le dernier quatrain vise encore Albion
Le grand Empire sera par Angleterre
Le Pempotam des ans plus de trois cens

   et dans le premier groupe déjà :

II, 1
Vers Aquitaine par insuls Britanniques

II, 51
Le sang du juste à Londres fera faute

   L’Histoire de la France n’en est pas moins très souvent présente en raison des liens entre les deux nations, notamment durant la guerre de Cent ans. L’Epistre évoque la Régence anglaise de Bedford à la mort de Charles VI.

   Epistre :

   “Et le susdit Henri, du nom cinquième, Son héritier feist après son trespas/ Et cependant pour asseurer ce pas/ De son dit royaume il (Charles VI) le feist seul régent” (Ed Montaiglon, op. cit.)

III, fin qu. 15 et début qu. 16 :
Lors France par mort subiuguera
Un grand Régent sera lors plus contraire
Un Prince Anglois, Mars à son coeur de ciel
Voudra poursuivre sa fortune prospère


Les dictz François (...) Conquirent Gaule appelée Belgique/ L’acquitanicque & aussi la Celtique

   Or le terme Celtique est récurrent dans les Centuries, notamment dans la deuxième (II, 69, II, 72, II, 85, II, 99 etc). Il sera repris dans les centuries de la Ligue, probablement par un processus d’imitation. La Gaule Celtique comportait une région comprise entre la Seine, et la Garonne avec la Bretagne, le Maine, l’Anjou, une partie de la Normandie etc tandis que la Gaule Aquitanique comprend au sens large Poitou, Limousin, Guyenne et Gascogne.

   Les Rois de France mirent beaucoup d’énergie à conserver l’Ouest sous leur domination, quitte à opérer des confiscations aux dépens des Anglais, en position de vassaux :

II, 69
Le Roy Gaulois par la Celtique dextre
Voyant discorde de la grans Monarchie
Sus les trois parts fera florrir son sceptre
Contre la cappe de la grand Hiérarchie

   Sur la présence anglaise (et normande) dans le Sud Ouest de la France :

IX, 6
Par la Guyenne infinité d’Anglois
Occuperont par nom d’Anglaquitaine
Du Languedoc Ispalme Bourdeloys
Qu’ils nommeront apres Barboxitaine

   est à rapprocher de séquences de l’Epistre des Champs Elysées :

   “Que Normandie, Acquitaine, Poictou”

   ou :

   “Touchant Poitou, Guyenne, Normandie”

   De même attribue-t-on volontiers à Nostradamus l’annonce de la mort sans descendance des trois fils de Catherine de Médicis qui régnèrent sur la France. Mais l’Epître d’Henri VII s’attarde sur le cas des fils de Philippe le Bel et sur la loi salique.

   “Comment les trois enfants du Roy Philippe le Bel furent roys de France lung après laultre & décédèrent sans enfant”. Le prénom Philippe abonde en cette période et marquera les quatrains :

VIII, 81
Troubler l’emprise à Philip tributaire

   ou :

IX, 89
Sept ans sera Philip fortune prospère

   Philippe VI fut le premier Valois à régner La situation est extraordinairement semblable à celle qui va se présenter à la fin du XVIe siècle avec le changement dynastique en faveur des Bourbons. Il aura suffi que le rédacteur des Centuries se fasse l’écho à ce sujet de l’Epistre des Champs Elysées pour être sacré prophète pour la postérité (X, 39).

   Mais l’Epître des Champs Elysées s’achève sur un hymne à François premier du nom :

“Qui ne fut oncq chose double ne saincte
François Premier florissait en ce nom
De France Roy, duquel le grand renom”

   Ce passage est à rapprocher du 54° quatrain de la centurie IV :

Du nom qui oncquesne fut à Roy Gaulois
Jamais ne fut un foudre si craintif

   A l’époque, François Ier est ainsi désigné, “ainsi dans le Trespas, obsèques & enterrement (...) de François, par la grâce de Dieu Roy de France Tres Chrestien, premier de ce nom”.13 Mais le quatrain en question est le 54e de la centurie IV... ce qui signifie qu’il ne serait apparu que sous la Ligue, se trouvant à la fois au delà du quatrain 39 et du quatrain 53. Mais il faut aussi envisager une autre hypothèse, c’est que le dit quatrain aurait figuré initialement plus haut, dans la centurie, et que lors d’un remaniement, il serait en quelque sorte “descendu”. Sa position remarquable en tête de la seconde partie de la quatrième centurie nous conduit à penser que la formule concerne un roi à venir. Rappelons que la Ligue tourne autour du choix d’un nouveau roi, dans la perspective d’Etats Généraux qui finirent par se tenir à Paris, en 1593 mais qui étaient attendus de longue date. Un tel quatrain ne peut pas a priori viser un roi prénommé Charles ou François et encore moins Henri, cela ne serait guère nouveau. Ce quatrain lié à François Ier aurait été recyclé autour de 1588 et mis en bonne place pour préparer l’opinion à un nouveau candidat.

   Guillaume Postel se fait l’écho à cette nouveauté dans son commentaire (entre parenthèses, en italique) de la “Profetie de S. Cataldus” que l’on retrouve dans le Mirabilis Liber :

Passage du Mirabilis Liber (fol XL r) :
Tunc nascetur inter lilia princeps pulcherrimus cui nomen novi inter reges erit

Traduction et commentaire de Postel :
“Alors naistra entre les lys gallikes un prince (le roy François alors nacquit) très beau, auquel sera donné un nom nouveau entre les roys (il n’y havoit jamais eu roy de France qui s’appelast du nom Francoys, lequel nom il eut parce que la Comtesse d’Angoulesme, sa mère, l’ayant conceue par les prières de sainct Francoys de Paule et par miracle comme elle affermoit, le voulut donner du nom dudict Francoys pour souvenance du bénéfice receu).”14

   Cette référence à François Ier au sein du Mirabilis liber est très probablement délibérée lorsque l’on sait que le recueil paraît sous son règne et lui est dédié. Postel, par son commentaire, met ce point en évidence alors que pour sa part il souhaitait souligner le caractère prophétique du passage. Il semble assez patent que le rédacteur des Centuries vise le même François Ier dans le dit quatrain, ce qui pourrait en faire, sur d’autres points, un lecteur voire un commentateur du recueil royal qu’est le Mirabilis Liber

   Cette référence à François Ier semble indiquer que le rédacteur des Centuries a bien pris connaissance de l’édition de 1544 et non de celle de 1545 qui avait conservé la mention de Louis XII, en accord avec l’édition de 1512. François Ier se voit attribuer ainsi des mérites qui avaient été prévus pour son prédécesseur lequel aurait éventuellement passé commande de cette Epître habilement présentée comme émanant du père d’Henri VIII, ce dernier déjà régnant en 1512 alors que François Ier n’accéda au trône de France qu’en 1515.15

   Par delà certains recoupements ponctuels, on est surtout frappé par la présence de suites de villes dans certains versets, conférant ainsi un rythme très proche de celui qui caractérisera certains quatrains : Bouchet nous rappelle que l’Italie Septentrionale portait le nom de Gaule Cisalpine, ce qui légitime en quelque sorte les Guerres d’Italie.

   “As tu point leu les Gaules Senonnoys
Qui maintennat sont appelez François
Avoir conquis non sans perte & rapine
Sur les Romains la Gaule Cisalpine
Lucques, Millan, Sennes, Cosme, Vérone
Bergame, Bresse & ce qui l’environne
Avec Papie (Pavie) & Tridente (Trente), Vincence
En quelz pays ilz feront résidence
(...) Oncques les Romains ne virent un tel pillage
Quant de leur ville on feit presque un village.”

X, 64
Pleure Milan, pleure Lucques, Florance

III 19
En Lusques sang & lait viendra plouvoir

X, 65
O vaste Rome ta ruyne s’approche

IV, 47
Planure (Pleure) Ansonne (Ancone), fertile, spacieuse

IX 5
Qui Pyse et Luques Tyran occupera

   Le fait que l’on retrouve chez le rédacteur des Centuries, dans un même verset les deux premiers noms de villes du verset de l’Epître d’Henri VII ne nous semble pas le fruit du hasard.

   La ville de Lucques (Lucca), plus au Sud, est assez distante des autres villes citées dans ces versets de l’Epistre : Milan, Sienne, Trente, Brescia, Côme, Bergame, Vérone. L’importance que le rédacteur des Centuries lui accorde pourrait donc être due au choix de Bouchet. Or, pour faire apparaître une influence, rien ne vaut l’emprunt d’éléments quelque peu singuliers ou placés dans un contexte inhabituel.

   L’Epistre des Champs Elysées ne vise pas ici les Guerres d’Italie mais l’invasion gauloise, bien plus ancienne.

   Toutefois, in fine, il est bien question de la situation présente à la veille de Marignan :

   “A Ravenne cuidant par leur folie
Tous les Françoys chasser de Ytalie”16

   Or, Ravenne, qui appartient aux Etats du Pape, est présent dans les Centuries :

I, 6
L’oeil de Ravenne sera destitué

VIII, 72
Champ Pérusin (Pérouse) ô l’énorme deffaicte
Et le conflit tout auprès de Ravenne

   Autre exemple de villes formant des versets entiers par leur juxtaposition :

X, 60
Ie pleure Nisse, Mannego, Pize, Gennes
Savonne, Sienne, Capue, Modene, Malte

   Tourisme un peu particulier que celui prôné ici, mais le rédacteur des Centuries a pu être marqué au vu de cette Epître par un style prophétique qui s’enracine dans l’histoire et la géographie. Dans une main un texte épique, dans l’autre un guide de voyage: ils ont en commun de multiplier les toponymes, à l’instar de l’héraldique.

   Mentionnons encore le rôle de la rose dans l’Histoire de l’Angleterre, avec notamment la guerre des deux Roses (entre York et Lancastre) :

“Et d’avantage est la blanche Rose
Toy de la rouge ou malheur se repose”

II, 97
Toy et les siens quand fleurira la Rose

   Le rédacteur des Centuries a pu décider de construire un quatrain autour de ce signifiant figurant dans l’Epistre aux Champs Elysées sans nécessairement souhaiter rester lié à un tel contexte.17

   Cette Epître de 1544 complète bel et bien une tonalité qui manquait chez Charles Estienne. Mais sa découverte (dé)limite d’autant l’apport spécifique du rédacteur des Centuries, à ce niveau, tant-il convient de rechercher ailleurs celui-ci.

   En 1544, les Français gagnent la bataille de Cérisolles et est signée la paix de Crépy qui clôturait les guerres d’Italie par une renonciation à cette région de la part du Roi de France. Ainsi lorsque le rédacteur des Centuries parle des menaces - “Pleure Milan !” - qui pèsent sur l’Italie, est-il question, peut-on s’interroger, du passé ou bien encourage-t-il, chez Henri II, sous couvert de prophéties, la poursuite des ambitions françaises sur les villes du Nord de la péninsule ?

   En tout état de cause, par delà la question des emprunts à l’Epître des Champs Elysées, laquelle entre de toute façon dans notre corpus, de par son style vaticinateur, nous avons voulu montrer qu’à l’instar de ce que le rédacteur des Centuries pratiqua au niveau toponymique, celui-ci a emprunté des situations, en leur ôtant certains éléments trop spécifiques et identifiables, créant ainsi un ensemble suffisamment riche et complexe pour rendre compte du futur tout comme l’astrologie tend à décrire des situations récurrentes, sur le plan astronomique, tel est au vrai le pari de toute pratique divinatoire, à savoir qu’il n’y ait rien de nouveau sous le Soleil (Ecclésiaste). Insistons, en conclusion, sur la nécessité de rechercher les sources immédiates, celles qui ont véritablement été utilisées par les rédacteurs des Centuries, quand bien même leur information serait de seconde main car c’est le seul moyen de déterminer l’apport des dits rédacteurs voire de faire apparaître des interpolations ultérieures. C’est en effet ce que nous pensons en ce qui concerne le quatrain IV, 46.18 Voulant menacer Tours, siège du gouvernement de l’ennemi, Henri de Navarre, on aura choisi un quatrain comportant ce nom mais se peut-il qu’on l’ait quelque peu modifié de façon à en faire une injonction directe : “Garde toi Tours de ta proche ruine” ?

   Gary Somai nous transmet la traduction anglaise du passage évoqué par IV, 46 mais il reconnaît qu’il ne s’est pas servi pour cela des Chroniques de Froissart contrairement à ce qu’il avait cru comprendre. Son information serait en réalité issue du Chronicon de Geoffrey le Baker de Swinbroke (142n), manuscrit du XIVe siècle.

   “The defence of Tours depended on Jean de Clermont and the seventeen-year-old Count of Anjou, the King’s second son, who had recently arrived in the town with reinforcements. They had ditches and makeshift defences constructed at weak points. They organised the inhabitants. The Prince established his headquarters on the banks of the Loire in the suburban village of Montlouis. An assault force of 1,500 men was formed. Bartholomew Burghersh was put in command of it. But Burghersh was driven off by determined resistance and torrential rain, which turned the low lying ground south of the town into an impassable swamp. He failed even to penetrate the unwalled suburb”

   Est-ce que donc une tentative anglaise avortée pour entrer dans Tours - épisode totalement éclipsé par le désastre subi par les Français à Poitiers quelque temps plus tard - a pu générer le quatrain en question ? Certes, le quatrain ne fait-il qu’évoquer une menace ; la formule, reconnaissons-le est assez heureuse: on imagine ainsi les Anglais s’adressant aux habitants de Tours : “Garde-toi Tours de ta proche ruine”. Dans un contexte prophétique, un tel avertissement serait assez aberrant, puisque précisément on aurait là un avertissement sans frais, une menace qui ne s’accomplirait point ! En revanche, si l’on se situe dans une optique purement historique, sans aucune arrière-pensée prophétisante, cela se conçoit mieux.19 Une troisième grille de lecture que nous n’excluons toujours pas est celle d’un remaniement ultérieur du verset pour en faire un avertissement contre le gouvernement d’Henri de Navarre. En tout état de cause, si l’on accepte la thèse de Peter Lemesurier sur le fait que les évènements évoqués dans un quatrain tendent à se reproduire, le fait que Tours ait été à nouveau menacé plus de 500 ans plus tard en serait une confirmation. Mais nous pensons que ce n’est nullement par hasard que le quatrain tel qu’on le trouve dans le canon centurique a la forme qu’on lui connaît et qu’il a été sensiblement remanié, sous la Ligue, tant par rapport à sa source historique que par rapport à l’état premier du dit quatrain.

   La prophétie de Tours est, au demeurant, le type même d’un échec prophétique. Elle n’a d’intérêt que dans l’immédiat, c’est-à-dire pour un événement en train de se présenter au moment de la publication et dont on ne connaît pas encore l’issue finale. Après coup, cette prophétie devient caduque. IV, 46 est le type même d’une prophétie instantanée à consommer sans délai. Que cette prophétie se greffe sur un matériau historique bien réel ne change rien à l’affaire. Selon nous, le texte d’origine ne comportait pas une telle formule, on bascule dans le roman historique digne d’Alexandre Dumas ! Ce verset nous fait d’ailleurs songer à une célébre formule, historique, celle-là, tenue à la même époque : “Père, Garde-toi à gauche, garde toi à droite” qui aurait été prononcée par un des fils du roi de France, à Crécy, sur la Somme, en 1346, dix ans avant Poitiers, bataille remportée par Edouard III, le père du Prince Noir, sur Philippe VI de Valois. Il conviendrait d’étudier si une telle façon de mettre en scène les sources historiques est coutumière dans les Centuries.

   Nous continuons donc à penser que le quatrain à l’origine devait mentionner Tours mais dans d’autres termes que ceux que nous connaissons. Or, l’important, au niveau de la datation du quatrain est de déterminer, puisque toutes les éditions conservées, sauf une, comportent ce verset, à quel moment ce remaniement du verset eut lieu et selon nous il ne put se faire que sous la Ligue, en situation. Bien entendu, notre position ne se conçoit que dans le cadre d’un ensemble de facteurs à considérer, à commencer par le caractère partisan des quatrains: on ne publiait pas à Paris, à l’époque de la sortie des éditons de 1588-1589, n’importe quoi, il y avait une forme de censure. De même qu’un quatrain du type IV, 46 n’aurait certainement pas été apprécié dans le camp d’Henri de Navarre, ce qui pourrait expliquer, d’une façon ou d’une autre, son absence dans l’édition rouennaise de 1588.20 En définitive, est-ce que le quatrain IV, 46 fut perçu sous la Ligue comme porteur d’une annonce de victoire sur le camp adverse ? Ce qui pose plus généralement le problème de la lecture des Centuries et de ce que chacun y pouvait trouver.

   Pour l’heure, il n’a pas été possible à ceux qui veulent expliquer le verset “Garde toi Tours de ta proche ruine” par une lecture précise que le rédacteur des Centuries aurait faite, étant donné que la principale source sur cette période, concernant justement les autres versets était les Chroniques de Froissart. Si effectivement, il y eut siège de Tours, il ne semble pas que cette information ait été alors accessible. Il faudrait montrer que d’autres sources que les Chroniques existaient au XVIe siècle et qu’elles comportaient aussi le siège de Tours, ce qui en ferait la véritable source du quatrain IV 46. Maintenant, il nous semble fort improbable que si une telle source était découverte, elle comportât la formule “Garde toi etc” tout comme on ne voit pourquoi le rédacteur des Centuries se serait spécialement intéressé à accorder à ce point un traitement spécial sans raison précise. Et l’importance de Tours, au cours du XVIe siècle, dans un contexte d’hostilité qui est ici manifeste, nous semble être focalisée sur la période des guerres de religion et notamment à la mort d’Henri III, en 1589 ou à celle de l’assassinat du duc de Guise, en 1588.

   Or, il semble bien que les Chroniques de Froissart soient une des sources des Centuries comme il ressort d’une comparaison entre ce passage du Livre Premier § 375 :

   “Si entendi li dis rois qu’il estoient en Touraine (...) Lors se parti li rois de France et vint à le Haie en Tourainne et ses gens avoient passet le Loire au pont à Orliens, à Meun, à Saumur, à Blois & à Tours. (...) Et estoit retrés li dis cardinaulz de Pieregorch apriés le departement dou siége (de Bretuel) en le bonne cité de Tours en Tourainne (...) Li dis rois (...) se parti de Blois et vint ce jour gesir à Amboise et l’endemain à Loces”21

   Et entre le premier vers du quatrain :

I, 20
Tours, Orleans, Bloys, Angiers, Reims & Nantes
Où l’on retrouve Orléans, Blois et Tours.

   On pourrait aussi penser à VIII, 52 :

D’amboise & Seme viendra le long de Lyndre
Ongle à Poitiers sainctes àsles ruiner
Devant Boni.

   Quatrain corrompu s’il en est puisque son dernier verset est tronqué. Il se pourrait que ce quatrain se référât également à l’expédition du Prince Noir avec la mention de Poitiers, lieu de sa grande victoire. Nous avons déjà suggéré (cf. Espace Nostradamus) de lire Saumur dans Seme et Orléans -ou Loches ? - dans Ongles - ce qui avait choqué Robert Benazra - et bien entendu la ville de Saintes et le fleuve Indre. Reste à identifier à quoi peut correspondre “Boni” en relisant les récits de l’épopée du Prince de Galles dans tout le Sud Ouest, soit en consultant un atlas, soit une chronique.

   Ajoutons que le premier verset de VIII 52 : “Roy de Bloys dans Avignon régner” est typique d’une interpolation, prenant la place d’un verset originel. Soulignons que ce verset, chose unique dans les Centuries, se retrouve également en première position dans la même centurie, au 38e quatrain, dans un tout autre contexte. Comme pour “Garde toy Tours”, il s’agit là encore d’une injonction plus politique qu’à caractère purement historique, du moins à l’époque et qui se retrouve texto chez Crespin, en tête de sa Demonstracion d’une Comette, Lyon, Jean Marcorelle, 1571 (BNF), verset qui aurait été par la suite repris dans les Centuries.

   Comme nous l’avait fait encore remarquer récemment Patrice Guinard, le quatrainVIII, 52 est un de ceux qui font le plus douter de ce que nous disposions des premières éditions de la Centurie en question, puisque c’est bel et bien l’état du quatrain tel qu’il figure déjà dans l’édition antidatée de 1568.

   Selon Peter Lemesurier, le rédacteur des Centuries a fort bien pu aller consulter des manuscrits. Le problème, c’est que Froissart est précisément cité dans la production nostradamique, ce qui montre que c’était bien là la source imprimée par excellence à laquelle on a eu recours pour traiter de la Guerre de Cent ans dans les Centuries et c’est d’ailleurs vers Froissart que P. Lemesurier et Gary Somai se sont spontanément dirigé avant de s’apercevoir que cela ne marchait pas pour le verset “Garde Toi Tours de ta proche ruine”. Et puis voilà qu’en consultant d’autres récits s’appuyant sur des manuscrits jamais imprimés, on découvre qu’il y eut un siège - à vrai dire manqué - de Tours. Alors pourquoi ne pas interpréter le dit verset comme se référant à cet épisode bien mineur au regard de la bataille de Poitiers qui lui fit immédiatement suite ? Mais dans ce cas, comment Nostradamus - puisque bien sûr il ne peut s’agir que de notre super-prophéte - a -t-il pu savoir ce que chacun avait oublié à son époque et que le récit des Chroniques tel qu’on pouvait le lire ne comportait pas ? Voilà donc un nouveau miracle à mettre à l’actif de Nostradamus, il serait prophète du passé, annonçant des événements éloignés qu’il ignorait mais que nous pouvons confirmer. En fait, on se demande si l’on ne confond pas ici le travail de l’exégète qui va tenter de montrer que Nostradamus a prévu la Révolution Française, ce qui n’exige évidemment pas de retrouver où il a “lu” le récit de la dite Révolution et le travail de l’historien des textes qui doit absolument retrouver la source exacte d’un texte en s’assurant que cette source était bel et bien accessible à l’auteur présumé du dit texte. Il ne suffit donc pas de dire que certains quatrains traitent de la Guerre de Cent ans mais de nous montrer quelles étaient les lectures du rédacteur quand il ne s’agit pas de généralités que tout le monde a en tête, depuis l’école, ce qui n’est assurément pas le cas du siège, sans succès et somme toute fort bref, de Tours de 1356 qui n’est encore connu aujourd’hui que d’une poignée de spécialistes. Toujours est-il que les nostradamologues anglais ont tout à fait eu raison d’attirer notre attention sur la guerre franco-anglaise laquelle complète heureusement les récits de voyage signalés par Chantal Liaroutzos22, mais ces Anglais n’étaient-ils pas eux aussi des visiteurs d’une espèce un peu particulière, passant allègrement d’une ville à l’autre, et s’intéressant de très près aux Châteaux de la Loire ?

Jacques Halbronn
Paris, le 28 janvier 2005

Notes

1 Cf. forum Nostradamus RG. Retour

2 Cf. Chantal Liaroutzos, “Les prophéties de Nostradamus : Suivez la Guide”, Réforme humanisme Renaissance, 23, 1986 et notre étude sur Espace Nostradamus “Evaluation de la clef géographique des Centuries”. Retour

3 On trouve ces Chemins en outre à la fin du Discours des plus mémorables faicts des Roys & Grands Seigneurs d’Angleterre depuis 500 ans. Avec les généalogies des Roynes d’Angleterre & d’Escosse ensemble un Traité de la Guide des Chemins, les assiettes & descriptions des principales villes, chasteaux & rivières d’Angleterre, Paris, Gervais Mallot, 1575, BNF, Na 16. Retour

4 Signalons les Chroniques de l’allemand Johannes Carion, dont une traduction française parut en 1553, chez Jehan Ruelle, BNF, G 12267. La partie finale traite de “François premier de ce nom (...) et de Henri IIeme de ce nom, à présent Roy de France”. Retour

5 Baudrier, dans sa Bibliographie Lyonnaise, ne signale pas cette oeuvre dans ses Tables au nom de Macé Bonhomme. Dans la liste des anonymes, figure Epistre d’Henri VIII au lieu d’Henri VII. Retour

6 Epistre du Roy d’Angleterre, septiesme de ce nom, envoiee des Champs Elisées à son fils Henri huyctième de ce nom, contenant la discussion des querelles qui sont entre les Françoys & Anglois. (p. I), Fac simile. Retour

7 Jean Bouchet est par ailleurs l’auteur des Triomphes du très Chrétien, très puissant et invinctissime Roy de France, François premier de ce nom, contenant la différence des Nobles, 1527. Retour

8 Titre intérieur de l’édition de 1513 : Epistre envoyée (...) à Henry VIII (...) sur l’entremise par lui faicte contre le treschrestien roy de France, Loys XII de ce nom, contenant la dissension du débat d’entre les Françoys & les Anglois. Parue chez Guillaume et Jacques Bouchet. BNF, Res. Retour

9 Montaiglon, dans son Recueil, qui ignore que le texte soit de Jean Bouchet (tome III, p. 27), regrette de ne pas avoir rencontré l’édition de Macé Bonhomme. Retour

10 Jean Bouchet est connu pour ses Renards traversans. Faut-il y voir une allusion in centurie VIII, 41 : “Esleu sera Renard, ne sonnant mot”. Retour

11 Voir Brind’amour, Les Premières Centuries ou prophéties (édition Macé Bonhomme, de 1555), Edition et commentaire de l’Epître à César et des 353 premiers quatrains, Genève, Droz, 1996, p. XVII, qui signale du même auteur, Les Considérations des quatre mondes, à savoir est : Divin, Angélique, Celeste & Sensible : Comprinses en quatre Centuries de quatrains etc, Lyon, Macé Bonhomme, 1552, BNF, Res. p Ye 1329. Retour

12 On lira notre étude sur le sénat de Londres dans les Centuries, “L’astrologie sous Mazarin et Cromwell”, Colloque Astrologie et Pouvoir, Paris, 2002, Politica Hermetica, 2003 et “The importance of Comets for the Cause of Astrology : the Case of Pierre Bayle in the Years 1680-1705”, Astrology and the Academy, Papers of the Inaugural Conference of the Sophia Centre, Bath, Spa University College, 13-14 Juine 2003, Edited by N. Campion, P. Curry and M. York, Bristol, Cinnabar Books, 2004. Retour

13 Cf. M. Cl. de Buttet, Ode à la paix, 1559, BNF, microfiche m 23006. Retour

14 Voir Secret, Intr. Le Thrésor des Prophéties de l’Univers de G. Postel, La Haye, Ed. Nijhoff, 1969, p. 176. Retour

15 Signalons la lecture moderne courante visant Napoléon Ier. Voir Fontbrune, Nostradamus, historien et prophéte, Monaco, Rocher, 1980, p. 161. Retour

16 Cf. Montaiglon, Recueil de poésies françaises des XVIe et XVIIe siècles, Paris. Retour

17 Fontbrune, 1980, y a vu une allusion à la rose socialiste, p. 367, qui n’était pas encore au pouvoir en 1980. Retour

18 Cf. notre étude “Les prophéties et la Ligue” in Colloque Prophètes et Prophéties, 1997, Cahiers V-L Saulnier n° 15, Paris, Presses de l’Ecole Normale Supérieure, 1998. Retour

19 Cf. notre article sur “texte et prétexte”, Espace Nostradamus. Retour

20 Cf. RCN, pp. 122-123 et “Pierre du Moulin et le thème du Pape Antéchrist”, in Formes du millénarisme en Europe à l’aube des temps modernes, Dir. J-R. Fanlo et A. Tournon, Actes du Colloque Réforme Humanisme Renaissance, Marseille, 1998, Paris, Champion, 2001. Retour

21 Cf. Chroniques de J. Froissart, ed. Siméon Luc, Tome V, Paris, 1874, pp.12-13. Retour

22 Cf. notre étude “L’évaluation de la clef géographique pour les Centuries”, Espace Nostradamus. Retour



 

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